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Sans Tabou: Bamako, les ordures submergent les rues

Dans la plus grande anarchie, les montagnes de déchets sont en train de se former en plein centre-ville de Bamako où des populations déversent leur ordure à défaut d’un site de transit adéquat. Une situation qui, en dépit de ses conséquences sur la santé de la population, n’interpelle pas les autorités.

Le rêve de rendre Bamako coquette est loin d’être une réalité. Il est plus dans le discours que les actions et initiatives des autorités du pays. Parce ce beau discours n’est pas accompagné par une volonté politique forte, à l’image des pays comme le Rwanda ou le Ghana qui ont réussi à instaurer une approche d’assainissement et de propreté de la ville.
Durant des décennies, dans notre capitale, l’une des vitrines pour vendre l’image du pays, présente encore le cliché de l’une des villes les plus sales en Afrique. Les ordures sont devenues depuis quelques jours les maitres des carrefours et des trottoirs. En somme, beaucoup de nos espaces publics sont transformés en des sites de dépôts de déchets.
Usagers de la route et piétons s’y faufilent souvent pour se frayer un chemin. Ces images insolites dans une capitale ne semblent pas choquer les autorités qui avaient pour autant promis que rien ne sera comme auparavant. Dans ce domaine, la transition qui doit instaurer le Mali Kura tant rêvé n’a pas fait mieux que les autres régimes.
Le projet de réhabilitation de la décharge finale de Noumoubougou par la transition pour accueillir les plus de 2000 tonnes de déchets produits par jour traine encore. A l’absence de cette décharge pour un pays indépendant depuis plus de 60 ans, l’évacuation des déchets devient de plus en plus problématique.
À défaut de cette structure importante de croisade contre les ordures, il est impossible d’évacuer l’unique dépôt de transit de toute la capitale. Un dépôt de transit qui se trouve également fermé depuis un moment.
« Parmi les causes de l’échec d’Ozone Mali (NDRL la société marocaine chargée de l’assainissement de la ville de Bamako), il y a ce problème de décharge finale. La société évacue des déchets, mais elle n’a pas d’endroit pour les déposer », avait expliqué un ancien membre de Ozone Mali dont le contrat a été résilié pour défaut de résultat dû notamment à l’insolvabilité de l’État.
Le challenge des autorités est d’imprimer une politique d’assainissement pour mettre fin à des opérations ‘’pompier’’ consistant à éteindre le feu sans prendre des initiatives de préventions.
En effet, l’instauration d’une journée nationale de l’assainissement ne règlera pas ce fléau comme par incantation. Le secteur a besoin des réformes et de dispositifs pérennes pour éviter un éternel recommencement.
Aujourd’hui, le défi de rendre le pays assaini n’est pas lié à la création d’une journée donnant l’opportunité aux dirigeants de se mettre en scène, mais de créer un dispositif pérenne de lutte contre l’insalubrité.
Les pays champions de la propreté en Afrique n’ont pas hésité sur les moyens financiers, en plus de créer des textes qui régissent le secteur et dont leur application est surveillée de près.
Sinon comment relever ce défi quand l’État est incapable de transférer les ressources financières liées à l’assainissement aux collectivités conformément à la décentralisation.
En effet, selon une source à la mairie du district, depuis 2021, l’État n’a accordé aucun appui financier aux collectivités dans le cadre de l’assainissement.
Pour une fois, le pouvoir central doit aller véritablement vers une refonte de ce secteur soutenue par des ressources financières et humaines.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin

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