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Sans Tabou: ANR, l’inclusivité qui exclut ?

Ce n’est de secret pour personne que les autorités de la transition misent beaucoup sur la bonne tenue des Assises nationales de la refondation pour trancher un certain nombre de sujets qui fâchent, à savoir : la création de Organe Unique de Gestion des Elections (OUGE) ; la prolongation du délai de la transition. Mais le début des travaux sur fond de divergence fait planer le risque évident d’un échec de ces ANR prévues en novembre prochain.

 

Ce vendredi 24 septembre 2021, ont débuté au Centre International de Conférence de Bamako, les travaux de la Table-Ronde sur la création d’un Organe Unique de Gestion des Elections (OUGE) et la validation de l’avant-projet des termes de référence du chronogramme des Assises Nationales de la Refondation (ANR). Cette rencontre de trois jours regroupait les partis politiques, la société civile et le gouvernement. À l’issue de la session, un chronogramme et les termes de référence des futures assises nationales seront élaborés.
Cette Table-ronde, selon ses initiateurs, visait à renforcer la crédibilité et l’efficacité du processus électoral au Mali par la création d’un Organe unique, indépendant et pérenne de gestion des élections, et à préparer la tenue des Assises Nationales de la Refondation par la validation de l’avant-projet des TDR et du chronogramme.
Seul bémol, des organisations de la société civile, l’image de la Synergie 22 des organisations de la société civile dénoncent le manque d’inclusivité de cette rencontre. Pour ses responsables, il faut un consensus large des parties prenantes pour la mise en œuvre de cet organe unique.
Pour le moment, les Assises Nationales de la Refondation restent la carte maîtresse aux mains des autorités face au bras de fer qui les oppose à la communauté internationale, notamment les Chef d’Etats de la CEDEAO par rapport à la prorogation du délai de la transition.
Pour ce faire, le Gouvernement gagnerait à travailler à ce qu’elles se tiennent et qu’elles soient les plus inclusives possible. Or, , des partis politiques, et parmi eux des poids lourds, ont déjà annoncé qu’ils ne participeraient pas aux Assises nationales, estimant que la priorité pour l’équipe de la Transition devrait être l’organisation des élections en fin février 2022 comme prévu.
À défaut d’un consensus incluant la classe politique, le Gouvernement pourrait se rabattre sur les organisations de la société civile, les associations de jeunes et de femmes pour donner une caution populaire aux ANR.
Visiblement, ce pari est encore loin d’être gagné. En effet, la classe politique et la société civile sont divisées sur la nécessité de ces assises.
Si certains estiment que ces rencontres ne seront pas différentes des précédentes, d’autres pensent qu’il sera important de tenir ces assises nationales de la refondation de l’État.
« Se focaliser sur le temps aujourd’hui, c’est mettre la charrue avant les bœufs », affirme ce participant à l’atelier.
Alors que cet autre participant pense que ces assises ne servent à rien.
« On a eu le Dialogue national inclusif et avant cela, la conférence d’entente nationale, ça ressemble à des répétitions », dit-il.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en cas d’échec des ANR, les autorités de la Transition prendraient le risque de s’exposer à la colère des chefs d’État de la CEDEAO. Et en cas de sanctions économiques, les conséquences risqueraient d’être insupportables pour le pays.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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