Selon le calendrier électoral proposé par le gouvernement, le scrutin référendaire doit se dérouler en mars prochain. C’est à cet effet que le comité d’experts pour la réforme constitutionnelle a été institué par le Premier ministre le 14 janvier 2019 sur instruction du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Ce comité, composé de onze membres et présidé par le professeur de l’enseignement supérieur, Makan Moussa Sissoko, est appelé à faire une large ouverture afin de produire un document prenant en compte les aspirations réelles des Maliens.
Ce travail est loin d’être l’œuvre d’une seule entité et elle ne doit pas non plus être une chose banale. Ainsi pour éviter le scénario de 2017, ce comité doit forcément puiser des recommandations de la Conférence d’Entente Nationale (CEN) tenue du 27 mars au 02 avril 2017 à Bamako. L’implication de l’ensemble de la force vive de la nation demeure également un passage obligé pour ce comité. Car, le document qui sera présenté au peuple, constituera quasiment la voie essentielle pour une sortie définitive de la crise.
Pour ce faire, toute action conclue dans le sens de la nouvelle Constitution doit faire l’objet d’une large communication auprès des populations. Cela, avec l’appui des partis politiques et des organisations de la société civile. C’est la seule voie de réussite, pour l’instant. D’autant plus que les partis politiques de l’opposition ont commencé à prendre position.
Déjà, le parti des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence (FARE) de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé a précisé dans une déclaration en date du 22 janvier 2019 : « Les réformes politiques et institutionnelles envisagées par le gouvernement, le processus électoral et le découpage administratif du pays, tout comme les autres sujets majeurs de la vie de la nation, doivent faire l’objet d’une large concertation de l’ensemble des citoyens maliens, résidant au pays et de la diaspora, pour élaborer un processus de sortie de crise crédible et construire une vision consensuelle du Mali de nos espoirs et de nos rêves. »
Une chose est sûre, les réactions des autres formations politiques, membres de l’opposition, ne vont pas tarder. De toutes les manières, l’ensemble de la classe politique a intérêt à s’atteler à ce que l’histoire de 2017 ne se répète pas. Car, que le ‘’OUI’’ l’emporte ou pas, la tenue de ce scrutin référendaire garantira essentiellement les prochaines échéances électorales.
Dans le cas contraire, le plus grand perdant sera le gouvernement. C’est pourquoi, il doit impérativement initier des vraies consultations auprès de l’ensemble des forces vives de la nation à Bamako comme à l’intérieur du pays afin de discuter à fond sur les grandes décisions qui s’imposent pour la réussite de ce processus déjà enclenché.
Ousmane BALLO
Source : Ziré-hebdo