Cinq ans et plus de quatre mois déjà à Koulouba, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, n’a pas encore eu le moindre moment de répit. Au nord et au centre du pays, l’insécurité le rogne. Au sud, ce sont des tentions sociales et politiques qui lui coupent le sommeil. Un véritable fardeau qui le torde au vu et au su de son parti, Rassemblement Pour le Mali (RPM), réduit en coquille vide sans vision, ni initiative visant à soutenir à hauteur de souhait les actions de leur camarade Ibrahim Boubacar Kéïta.
Le Rassemblement Pour le Mali (RPM) a tout le temps été absent sur le terrain quand il s’agit de défendre les actions du camarade Ibrahim Boubacar Kéïta, président de la République. Le militantisme n’est revendiqué que lorsqu’il s’agit de distribution de postes ou des échéances électorales. C’est une position qui ne fait qu’affaiblir sérieusement le président Ibrahim Boubacar Kéïta indécemment exposé aux agitations des adversaires.
Si les militants de ce parti ont la ferme volonté de soutenir et de sauver leur camarade, ils doivent sortir de la politique de costume et de gros foulards pour se mettre au travail. Le parti qui était censé rassembler autour d’IBK, a toujours montré ses limites quand il s’agit d’entreprendre de vraies initiatives tendant à informer et à sensibiliser les populations sur les grandes décisions prises par le régime. Ce fut le cas de la révision constitutionnelle en 2017.
La seule chose qu’il faut retenir, c’est que tout au long du premier quinquennat, les premiers responsables se sont toujours livrés à des querelles de leadership. Trois ans seulement après l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita à la tête de l’Etat en 2013, le parti du Tisserand a commencé sa déchéance laissant ainsi petit-à-petit un vide autour du président. Ce sont quatre députés qui vont claquer la porte pour le parti ADP-Maliba qui venait juste de choisir la voie de l’opposition. Il s’agit des députés Mamadou Doumbia, élu en Commune II du District de Bamako ; Kalilou Ouattara, élu en Commune III du district de Bamako ; Bakary Diarra, élu à Sikasso et Soiba Coulibaly, élu à Kati. Tous ces élus ont déploré, à l’époque, l’inertie et l’absence de vrais débats politiques au sein du parti, ainsi que la lenteur dans l’atteinte des promesses faites lors de la campagne présidentielle de 2013.
Après ces départs fracassants, la famille du Tisserand va encore perdre trois de ses figures politiques. Il s’agit de l’Honorable Bafotigui Diallo, le 28 août 2018 et l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, démissionné le 29 septembre 2018. Il y a juste une semaine, ce fut au tour de l’Honorable Samuel Cissé, député élu à Yorosso de claquer la porte. Jamais un parti au pouvoir n’a subi autant de fissures, dues à des sentiments égocentriques. Du coup, ce parti de rassemblement devient plutôt un parti de dispersion tout en oubliant son combat politique en faveur du président de la République.
En octobre 2018, les responsables du même parti n’avaient pas pu s’entendre sur la question du report du scrutin des élections législatives. Un groupe, conduit par le président Bocary Tréta, était farouchement opposé à ce report. De l’autre côté, Mamadou Diarrassouba, secrétaire à l’organisation et non moins puissant questeur de l’Assemblée nationale, était favorable au report des scrutins. Ce dernier était également soutenu dans sa position par une majorité des députés à l’Assemblée nationale. Chaque groupe avait certainement ses raisons. Mais aujourd’hui encore, les tenants des deux tendances continuent de se regarder en chiens de faïence. C’est dire que l’hémorragie est loin de s’arrêter.
Tout n’est pas rose chez IBK !
Une chose est claire, IBK est loin d’être irréprochable. Surtout avec la situation sécuritaire au nord et au centre du pays ; les tensions sociales, politiques et autres. Mais, une bonne communication autour des acquis permet toujours de minimiser les effets des erreurs et des échecs.
C’est pourquoi au cours de ce second quinquennat, il revient aux responsables du parti de changer le fusil d’épaule, s’ils veulent vraiment que leur camarade Ibrahim Boubacar Kéita finisse son mandat en beauté. Ainsi, la réussite du scrutin référendaire prévu en mars prochain constitue un challenge à relever à tout prix. Ce défi doit être forcément relevé avec les partis alliés, membres de la majorité présidentielle. Car, le climat politique et la réussite des prochaines échéances électorales en dépendent.
Ousmane BALLO
Source : Ziré-hebdo