Les réactions de part et d’autre ces derniers jours sur les réseaux sociaux et dans les médias doivent inquiéter et interpeller tous ceux qui aspirent à un avenir meilleur, radieux et propice pour le Mali. Au moment où le patriotisme doit primer sur tout, c’est ce même moment que l’on a choisi pour se vilipender ou se lancer dans des combats personnels contre X ou Y en oubliant volontiers l’essentiel. L’on doit garder en tête qu’une nation ne se construit jamais dans la division ou sur les réseaux sociaux.
Aussi, les autorités doivent-elles savoir qu’au regard de la situation actuelle du pays, toute décision politique unilatérale peut-être une source de tension ou de contestation au sein de la classe politique. D’ailleurs, il est bon de savoir que ce sont les autorités elles-mêmes qui ont travaillé ou alors qui travaillent à diviser le peuple malien. Cela est parti depuis le jour où Choguel Kokalla Maïga a été nommé Premier ministre. Aussitôt installé, ce dernier a fait de cette transition une affaire d’une partie du M5-RFP soumise sa volonté, en écartant le reste de la classe politique.
Oui ! Il faut une rupture avec l’ancien système; il faut surtout des nouvelles réformes politiques, administratives et économiques pour repartir sur de nouvelles bases saines et constructives. Mais le faisant, il ne s’agit pas de se faire des ennemis. Le moment est très mal choisi pour cela. Soyons clairs, ce n’est ni la Russie, ni la Chine, ni l’Inde ou alors l’Iran qui va construire le Mali à la place des Maliens. Chacun de ces pays ne s’engagera à aider le Mali que pour ses propres intérêts. Certes, les conditions peuvent-être différentes d’un pays à un autre, mais rien ne sera gratuit et tout dépendra de la vision et de la volonté des autorités partagées par les Maliens.
C’est pourquoi, la dynamique enclenchée devrait avoir l’adhésion de tout le peuple malien sans exception. Autrement dit les querelles sociopolitiques devraient cesser durant toute la période de la transition. Malheureusement, ce sont ces mêmes autorités qui ont travaillé à se créer une opposition. Une situation que l’on aurait pu empêcher si la transition était partie d’une base saine et consensuelle, à commencer par l’élaboration concertée et le respect de la Charte.
Aujourd’hui, il faut admettre que la prise de position des partis politiques regroupés au sein d’une plateforme, appelé ‘’Cadre d’échange des partis et regroupements de partis politiques pour une transition réussie au Mali’’ ne sert pas forcément le pays qui se trouve déjà fragilisé à causes des sanctions économiques de la CEDEAO et de l’UEMOA. C’est pourquoi, ce cadre d’échange aussi bien que les autorités doivent revenir à de meilleurs sentiments en mettant le Mali au-dessus de tout.
S’il est certain que chacun des Maliens ne songe qu’au bonheur du Mali, ne rêve qu’à un Mali nouveau, il n’y a pas de raison que l’on ne s’entende pas, que l’on ne réunisse pas les forces pour faire de cette transition et de cette crise une véritable opportunité nous permettant de poser les jalons d’une vraie nation dotée d’institutions fortes. Mais malheureusement, le patriotisme est devenu un vain mot.
Ousmane BALLO
Source: Ziré