Malgré l’annonce et les démarches entreprises par les autorités pour amorcer et pérenniser un dialogue franc et sincère avec les chefs des Groupes Armés Terroristes (GAT), l’on continue d’assister à des attaques terroristes perpétrés contre les Forces Armées Maliennes (FAMa) et même parfois contre des populations civiles. La dernière attaque meurtrière date du 25 févier 2021 contre la base du détachement de Dialoubé, sis à Bandiagara et l’escadron de la gendarmerie de la même localité au centre du pays. Le bilan officiel fait état de huit morts(08) et cinq (05) blessés côté FAMa.
Coïncidence ou pas, cette attaque a été perpétrée au même moment où le ministre de la Réconciliation nationale se trouvait en tournée au centre du pays pour des rencontres sur la paix. L’attaque porte tout de même la marque du Groupe de Soutien à Islam et aux Musulmans (JNIM) d’Iyad Ag Ghali. Elle intervient au moment où le dialogue avec les groupes armés terroristes évoluant dans le pays est annoncé par les autorités, mais sans être encore une réalité dans les faits. Donc, c’est un signal fort que ces terroristes lancent et qui tentent de faire comprendre que « Nous sommes là et toujours maîtres du terrain». C’est aussi un avertissement pour pousser les autorités à décider rapidement. Autrement dit, soit on négocie, soit on continue de faire la guerre.
Même si le gouvernement, à travers le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel major Ismaël Wagué, poursuit toujours ses rencontres avec les communautés des localités concernées pour trouver l’entente et la paix entre les populations et parfois avec signature d’accord, il faut reconnaître que ce ne sont pas souvent les vrais acteurs qui interviennent. Donc pour trouver un accord de paix crédible et durable au centre, il faut forcément traiter directement avec les groupes d’auto-défense, ainsi que tous les autres groupes armés qui y opèrent.
Une fois de plus, la solution au centre du pays n’est pas forcément militaire. Il faut juste traiter avec les vrais acteurs sur le terrain. Il faut aussi trouver une forme de coopération, de collaboration ou même de cohabitation avec tous les groupes d’auto-défense qui sont encore du côté de l’Etat et qui sont aussi prêts à obéir aux ordres des forces armées sur le théâtre des opérations. L’on ne le souhaite pas du tout, mais sans cela, l’Etat risque de se retrouver dos-à-dos avec l’ensemble des groupes qui opèrent dans le centre. Une chose qui ne pourrait qu’envenimer davantage la situation sécuritaire du pays.
Donc, les mesures annoncées par le Premier ministre, Moctar Ouane, dans son Plan d’Action du Gouvernement de Transition (PAG) relatives au renforcement des capacités opérationnelles des FAMa à travers l’augmentation des effectifs de 25 000 nouvelles recrues, la construction de 42 postes de sécurité, l’acquisition de matériels et d’équipements militaires, la formation d’unités organiques, doivent être rapidement effectives. Mais elles doivent aussi nécessairement prendre en compte les réalités et les exigences spécifiques sur le terrain.
Ousmane BALLO
Source : Ziré