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Sahel: La force Barkhane les yeux rivés sur le Burkina

Victime d’attaques croissantes sur son sol ces derniers mois, le Burkina Faso n’hésite plus à solliciter la force française Barkhane, qui a prêté main-forte à ce pays du Sahel à trois reprises en quelques jours et se veut «disponible» pour l’aider à enrayer la menace jihadiste.

En deux semaines, plus de vingt membres des forces de sécurité ont été tués dans le nord et l’est du Burkina.

«Avec le Burkina, nous restons disponibles car le rôle de Barkhane, c’est aussi d’appuyer les forces nationales (de la bande sahélo-saharienne) partout où c’est nécessaire et si elles le demandent, comme on le fait au Niger ou au Mali» voisins, avait souligné en début de semaine la ministre française des Armées, Florence Parly, en visite au Tchad.

«Un dispositif, ça s’adapte», renchérit le nouveau commandant de l’opération Barkhane, le général Frédéric Blachon, en assurant que le Burkina «aura droit au même appui que celui que nous apportons aux autres pays du G5» Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Tchad).

Si l’effort français se concentre actuellement au Mali, «on se ménage toujours une capacité de réserve d’intervention pour appuyer les pays de la zone», commente-t-on à Paris. «Barkhane a les moyens d’intervenir rapidement par voie aérienne au Burkina depuis sa base de Niamey, au Niger», fait remarquer une autre source proche du dossier.

A la demande de Ouagadougou, l’armée française a mené mercredi une frappe aérienne dans le nord du Burkina Faso après une attaque contre un détachement de gendarmerie qui a fait un mort.

Samedi, Barkhane a par ailleurs dépêché dans la région de Pama (est) deux hélicoptères, un Tigre et un Gazelle, après la mort d’un militaire burkinabè dans l’explosion d’un engin artisanal, indique l’état-major français, confirmant des informations de Radio France International. Cette zone forestière est réputée abriter les jihadistes et bandits écumant la région.

– Un premier pas –

Parallèlement, les forces françaises ont participé le week-end dernier aux côtés de l’armée burkinabè à une mission de reconnaissance, également dans l’est du pays, selon des sources militaires concordantes.

La France collabore déjà avec le Burkina sur le plan sécuritaire. Les deux pays mènent des opérations transfrontalières dans le nord-est du pays, dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel. Paris dispose aussi de Forces spéciales à Ouagadougou, qui sont intervenues en mars lors d’attaques simultanées visant l’état-major burkinabè et l’ambassade de France.

Mais avec ces premières demandes auprès de Barkhane, «une étape utile, constructive a été franchie», juge Mme Parly, alors que Paris s’inquiète ouvertement de la hausse des violences dans le nord et l’est du Burkina, et des risques de contagion aux pays voisins comme le Ghana ou la Côte d’Ivoire.

Jusqu’ici très réticents à demander de l’aide à la France, ancienne puissance coloniale de ce pays très pauvre, «les Burkinabè ont fait un premier pas alors qu’ils ont culturellement l’habitude et l’envie d’agir par eux-mêmes», décrypte un haut gradé français.

Mais depuis le renversement fin 2014 du président Blaise Compaoré, qui a entraîné la dissolution des unités d’élite de l’armée, les forces burkinabè n’ont pas réussi à se remettre sur pied et semblent impuissantes face à la dégradation sécuritaire. Dans un pays coutumier des tentatives de coups d’Etat, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré est réticent à donner beaucoup de pouvoir à une armée longtemps fidèle à Compaoré.

Désormais, pour que Barkhane puisse continuer à aider les autorités burkinabè, «il va falloir développer l’interopérabilité avec leur armée, échanger sur la menace, sa nature et sa localisation, définir les besoins», explique l’officier français.

Pour l’heure, les forces françaises s’efforcent d’identifier les groupes à l’oeuvre dans l’est du pays, où se multiplient explosions et attaques.

«Depuis quelques semaines, des groupes émergent dans l’est du Burkina, qui visiblement ne font pas partie d’Ansarul Islam», le groupe jihadiste installé dans le nord du pays et responsable de plusieurs attaques meurtrières contre l’armée, confie un officier de renseignement de Barkhane. «Mais on n’a pas encore assez d’éléments pour préciser le volume, d’où ça vient».

AFP

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