Ils ont un temps cohabité, parfois même coopéré. Mais depuis le début de l’année 2020, les combattants des deux principales nébuleuses jihadistes qui sévissent dans le Sahel se livrent une sanglante lutte de territoire et d’influence. D’un côté, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou JNIM, selon l’acronyme arabe), dirigé par le Touareg malien Iyad ag Ghali. De l’autre, l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), dont Abu al-Bara al-Sahraoui a pris la tête après la « neutralisation », en 2021, de son chef historique Abou Walid al-Sahraoui.
Alors que les premiers sont les légataires des mouvements jihadistes qui, en 2012, avaient fondu sur le septentrion malien, prenant le contrôle d’une partie du territoire et des grandes villes – avant d’en être un temps délogés par les soldats de l’opération française Serval -, les seconds ont adopté la bannière noir et blanc de l’État