L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, a demandé lundi au chef de la junte au pouvoir au Mali, le colonel Assimi Goïta, de faire la preuve de « sa fraternité d’armes » envers les 46 soldats ivoiriens détenus à Bamako depuis le 10 juillet dernier.
« Il faut demander au président Assimi Goïta de penser à sa fraternité d’armes avec ceux qui sont en prison là-bas, que certains appellent des soldats et d’autres des mercenaires », a-t-il déclaré en marge d’une cérémonie célébrant le premier anniversaire de sa formation politique, le Parti des peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI).
Pique adressée à Ouattara
Il a également lancé un appel « au président togolais Faure [Essozimna] Gnassingbé », qui joue le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali, le priant de « redoubler d’efforts ». Il a annoncé que son parti allait bientôt envoyer des délégations en Guinée, au Burkina et au Mali, trois pays où des militaires ont pris le pouvoir après avoir perpétrés des coups d’État.
Laurent Gbagbo a cependant rappelé que les soldats avaient été envoyés au Mali par la Côte d’Ivoire et, selon lui, « c’est celui qui envoie qui a la plus grande responsabilité […] si cela tourne au vinaigre ».
Blocage sur le lieu où seront remis les soldats
Abidjan et l’ONU affirment que les soldats ivoiriens arrêtés devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali, mais les autorités maliennes les a présentés comme des « mercenaires » venus attenter à la sûreté de l’État. Au début d’octobre, le président ivoirien, Alassane Ouattara, s’était montré optimiste quant à l’issue de ce conflit diplomatique.
« Les choses évoluent bien […]. Nous pensons que, très rapidement, nous aurons sans doute un heureux aboutissement », avait dit le chef de l’État ivoirien à l’issue d’une rencontre avec son homologue bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalò, qui préside actuellement la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il avait rencontré la veille à Abidjan le président togolais mais, selon nos informations, un point de blocage restait à résoudre : le lieu où seront remis les soldats.