En conférence de presse, samedi 16 juillet avec les autres membres de l’opposition, Sadou Diallo, maire de Gao, a clairement affirmé son soutien aux jeunes de “sa ville”.
“Si j’étais à Gao lors des manifestations, j’allais marcher avec les jeunes”. Maire de la région de Gao, Sadou Diallo n’a pas caché son soutien aux jeunes de la ville. Sortis massivement, mardi 12 juillet, pour manifester contre la mise en place des autorités intérimaires et pour intégrer le processus de cantonnement.
“Aujourd’hui, les dirigeants donnent l’impression qu’il ne faut respecter que ceux qui ont des armes”, a affirmé M. Diallo. Pour lui, les jeunes de Gao ont défendu l’État pendant son absence. “Il faut par conséquent les respecter, respecter leur point de vue”, estime l’élu de la ville.
A Gao, les populations ont battu le pavé à plusieurs reprises. Elles réclament l’intégration des jeunes dans le cantonnement et protestent contre la mise en place des autorités intérimaires. Un mécanisme de l’accord de paix. “Mais l’ennui est que personne n’est informée réellement du contenu de ces autorités intérimaires. Même pas moi. Je sais juste qu’on doit me remplacer”, s’indigne l’élu.
Sur la question de cantonnement, Sadou Diallo est formel: “il faut que mes jeunes y soient associés”. Pour être cantonné, les termes de l’accord prévoient qu’il faut disposer d’une arme. “Mais les jeunes de Gao, c’est moi même qui les ai désarmés après la libération. Avec le concours des notables et imams de la région et le général Didier Dakouo (actuel chef d’État-major de l’armée, ndlr). On ne peut donc pas les écarter comme sa”, poursuit-il son indignation.
Les manifestants étaient-ils armés ? “Je n’y étais pas. Mais à ce que je sache, il n’y a eu aucun tir venant de la foule”, répond le maire de la ville de façon catégorique. Il a souligné toutefois : “quand les jeunes se réunissaient la veille de la marche, les forces de l’ordre sont parties arrêter une vingtaine d’entre eux. Aux environs de minuit. Et sur place, il y avait deux éléments du Ganda-Izo (mouvement armé) qui assurait leur sécurité avec deux armés”. Mais ces derniers, poursuit Sadou Diallo, ont été désarmés, arrêtés et conduits au commissariat où ils ont été maltraités.
Mardi 12 juillet, la jeunesse de Gao est sortie dans la rue pour manifester. Réprimée, la marche a fait trois morts et 35 blessés, selon un communiqué du gouvernement. Le lendemain, une délégation ministérielle dépêchée sur place a recencé les doléances des jeunes et a promis d’y apporter des solutions satisfaisantes.
La rédaction