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Sada Samaké versus Oumar Mariko à l’Assemblée nationale : Œil pour œil, dent pour dent

Les débats lors de la séance des questions orales entre le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Général Sada Samaké, et l’Honorable Oumar ont été houleux jeudi 2 juillet dernier à l’Assemblée nationale. La passe d’armes a été très rude entre le ministre et le député.

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C’était la troisième fois que le ministre Samaké passait devant l’Assemblée nationale pour s’expliquer sur les questions sécuritaires dans notre pays. La première fois, c’était à la faveur des questions d’actualité adressées au Gouvernement. S’agissant de la deuxième et de la troisième fois, le ministre était interpellé par le même Oumar Mariko. Lors de ces deux interpellations, ce sont les mêmes questions qui ont refait surface. Il s’agit notamment de «l’affaire des élèves commissaires, du syndicat de la police, l’insécurité et la pénurie de cartes d’identité et de passeports». Le bouillant député du SADI voulait savoir «suites aux décisions judiciaires, quelles dispositions pratiques avez-vous prises pour régulariser la situation des élèves commissaires, les diplômés de la police, les syndicalistes et les policiers injustement radiés? Face à l’insécurité grandissante sur tout territoire national, quelles sont les mesures concrètes que vous avez prises en termes d’équipement et de dotation en carburant des unités de patrouilles de  la police, de la gendarmerie, de la protection civile et de la garde nationale?».

Ce qui a fait  croire à Sada Samaké-si l’on s’en tient, en tout cas, à ses réponses- qu’il fait l’objet d’un harcèlement de la part du député de Kolondièba. En effet, en vrai militaire, Sada a fait sien l’adage, «la meilleure manière de se défendre est d’attaquer». «Il faut éviter cette campagne de dénigrement à laquelle certains organes de presse ont été mis à contribution. Je dérange Oumar Mariko dans le Gouvernement. Votre problème réel, c’est que vous ne voulez pas me voir dans le Gouvernement», a-t-il déclaré. Avant d’indiquer que l’affaire des élèves commissaires de police avait été tranchée par un arrêt de la Cour suprême. Mais que leur intégration est une question d’opportunité. Selon Sada, c’est au pouvoir exécutif d’apprécier l’opportunité de la mise en œuvre d’une décision de justice. Avant de sortir ses griffes contre l’élu du peuple: «Je vous invite à éviter de vous inscrire dans des agitations puériles et stériles». Sada a également accusé le député de SADI de  manipuler les policiers syndiqués les poussant à faire preuve d’indiscipline vis-à-vis de leur hiérarchie. «C’est l’honorable Mariko qui pousse certains éléments dans des schémas de déstabilisation du pays. C’est fini, tout ça! Il n’y aura plus de coup d’Etat au Mali. A cause  de vous certains policiers sont en prison. Vous vous êtes là aujourd’hui député. Moi, je vous connais et vous me connaissez. On connaît mon parcours. Il est édifiant. Je n’ai plus rien à prouver dans ce pays», a-t-il déclaré, visiblement très en colère contre l’élu du peuple.

Comme on pouvait s’y attendre, Mariko a répondu, coup pour coup. L’élu de Kolondièba a riposté avec la manière. «Vous me connaissez. Je vous connais aussi. Vous n’avez jamais été un officier de terrain. Vous, en tant qu’officier, avez fait exploser  dans ce pays une grenade pour voir si elle était létale. Vous êtes de l’EMIA Lieutenant plein, alors que les autres sont sortis Sous-lieutenants», a-t-il martelé. Avant de dénoncer, lui aussi, « l’agitation» du ministre Samaké.

C’est ce mot qui a mis le président de l’Assemblée nationale hors de son assiette. Traité le ministre «d’agité» a fait intervenir l’occupant du Perchoir pour demander au député de retirer ce vocable comme «écart du langage» à l’endroit du Général. Bien entendu, le député de Kolondièba refusa d’obtempérer au motif que le ministre aussi lui avait tenu un langage similaire en le traitant d’«agitateur professionnel de petite envergure» et que c’était au ministre de retirer le sien  d’abord.

Ce quiproquo entre le président et le député SADI a créé un cafouillage et certains ont tenté d’intervenir pour faire revenir l’ordre au sein de l’Hémicycle. En vain.

Youssouf Diallo

 

source : 22septembre

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