La justice britannique a abandonné lundi la procédure d’extradition vers l’Espagne du chef des services de renseignement rwandais. Emmanuel Karenzi Karake avait été arrêté en juin dernier à l’aéroport de Londres en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne en 2008. Le pays l’accuse de nombreux crimes commis au Rwanda et en RDC pendant et après le génocide de 1994, et notamment de l’assassinat de trois membres d’une association humanitaire espagnole en 1997.
Les accusations portées contre le général Emmanuel Karenzi Karake ne sont pas couvertes par la procédure d’extradition britannique, ont expliqué les juges londoniens lundi dans un communiqué. Autrement dit, le Royaume-Uni a estimé qu’il n’était pas compétent pour examiner les crimes dont est accusé le général dès lors qu’ils sont commis en dehors de son territoire.
L’acte d’accusation espagnol date de 2008. Il présente Emmanuel Karenzi Karake comme le responsable des crimes commis par les services secrets militaires rwandais entre juillet 1994 et mars 1997. Et notamment de l’assassinat de trois humanitaires et de six religieux espagnols au cours de cette période. La justice espagnole dit aussi de lui qu’il est « le plus haut responsable des massacres et de l’élimination de la population hutue ».
L’arrestation à Londres de ce général proche de Kagame et pièce maîtresse de l’appareil sécuritaire rwandais avait soulevé l’indignation de Kigali qui avait demandé officiellement des explications au Royaume-Uni. « Le général rentre à la maison. La procédure était inutile et abusive », s’est immédiatement réjouie la ministre des Affaires étrangères rwandaise sur son compte Twitter. En 2008, déjà, l’annonce d’un mandat d’arrêt émis contre le général avait provoqué des tensions diplomatiques.
source : rfi