La ministre de l’Équipement et du désenclavement, TRAORE Seynabou DIOP, était le vendredi et samedi derniers, dans la région de Sikasso où elle a successivement visité les travaux d’entretien routier pluriannuel sur l’axe Sikasso-Zégoua ; les travaux de construction du pont de Kouoro-Barrage ; et le chantier de construction et bitumage de la route Zantièbougou-Kolondièba-Frontière Côte d’Ivoire. À Kolondièba, Mme la ministre a procédé à la remise des clés d’une ambulance pour le CSRéf du cercle et de 5 motos tricycles aux centres de santé des communes traversées par la route, à savoir : Zantiébougou, Kébila, Kolondiéba (Wakoro), Kadiana et Tiongui.

La délégation de la ministre était composée, entre autres de membres du cabinet ; du directeur national adjoint des routes, Abdoulaye DAOU ; du directeur général de l’AGEROUTE, le colonel Youssouf TRAORE ; de l’inspecteur en chef de l’inspection du département, Boubacar DIAKITE, etc.
On y notait également la présence du président de la Commission Habitat, travaux publics, transports, domaines de l’Assemblée nationale, l’honorable Yiri KEITA ; ainsi que plusieurs chefs de projets relevant du département.

L’expérimentation de l’entretien pluriannuel
La première étape de la visite a porté sur les travaux d’entretien routier pluriannuel 2017-2018 de la RN7, notamment le tronçon pont Bagoé-Sikasso-Zégoua, exécuté par l’entreprise Abdoulaye DIAWARA (EAD) sous le contrôle du bureau d’étude Lobou conseils ingénieurs.
Au fait, l’EAD est exécutrice d’un marché relatif à l’entretien routier de la route Pont de Bagoé-Sikasso-Zégoua, longue de 190 km ; et de la route Sikasso-Hérémankono, longue de 32 km. Ce qui fait un total de 232 km pour un montant de 2 020 407 605 milliards de FCFA pour un délai d’exécution de 240 jours.
Selon le chef de projet, à la date du 21 juillet 2017, l’avancement global des travaux était d’environ 4,20 % pour un délai consommé de 21 %. Cet écart, dira-t-il, s’explique par le démarrage tardif des activités de terrain lié à l’élaboration et l’approbation du schéma itinéraire ; ainsi que celui des postes PAT et le rechargement d’accotement lié à la forte pluviométrie de la zone du projet.
Les travaux consistent à la reprise de revêtement en BB 5cm ; au point à temps en enrobé (autrement dit le bouchage des nids de poules en enrobé) ; la reconstruction partielle ou totale de la chaussée de certains tronçons ; ainsi que le rechargement des accotements, etc.
Selon Mme le ministre, son département est en train d’expérimenter une nouvelle méthode d’entretien des routes et de surveillance des grands axes routiers. En effet, le pluriannuel leur permettra de suivre l’entretien d’une route sur deux ans. Ce qui, à son avis, est une grande innovation qui mettra moins de pression sur les entreprises qui vont travailler de façon professionnelle et sereine ; ainsi, au bout de ces deux ans, de rendre à l’État une route totalement bien faite.
Mme la ministre reconnait que nos routes sont fatiguées. Ainsi, cet entretien routier sur deux ans permettra de les maintenir un peu plus longtemps, en attendant de trouver des financements pour aller à la totale réhabilitation desdites routes.
Cependant, Mme la ministre s’est empressée d’expliquer que l’entretien pluriannuel ne veut pas dire l’abandon de l’entretien routier périodique normal sur d’autres axes.

L’autoroute 2×2 voies urbaines à Sikasso en projet
Le ministre a profité de l’occasion pour voir l’itinéraire sur environ 5 km prévus dans le cadre du projet de construction de l’autoroute en 2×2 voies à l’intérieur de la ville de Sikasso. Elle a révélé que son département était très en avance avec la BOAD qui s’est engagée à assurer le financement du projet à 100 %. Enfin, elle a promis de repasser dans les jours à venir pour rencontrer tous les acteurs concernés par ce projet routier qui tient tant aux Sikassois.
La délégation a ensuite mis le cap sur Kouoro Barrage, situé entre Sikasso et Koutiala.
La réalisation de ce pont est la concrétisation d’une promesse faite par le Président IBK, lors de sa tournée dans la 3e région, aux populations de Sikasso et de Koutiala, à savoir « la fin de la peur » qui habitait tous usagers de l’infrastructure à chaque traversée de l’ancien pont métallique qui ne répond plus aux normes minimales requises de sécurité.
En effet, la construction de ce pont de Kouoro Barrage, qui s’inscrit dans le cadre du Programme d’aménagement des infrastructures routières structurantes (PAIRS), a une longueur de 81 m ; sur 10 m de large, dont 7 m de chaussée et des voies d’accès (1,052 km).

Réception avant fin 2017
Les travaux sont réalisés par le groupement d’entreprises Midnight-Sun (MNS) -COVEC, pour un montant de plus de 2 088 milliards FCFA et un délai d’exécution de 15 mois (décembre 2017). Quant à la maîtrise d’ouvrage déléguée, elle est assurée par l’AGEROUTE.
À la date du 19 juillet dernier, l’avancement global des travaux était de 68,11 % pour un délai consommé de 66,96 %.
Aussi, a-t-il souligné, présentement, il reste les travaux de protection, l’installation des équipements de sécurisation de l’ouvrage.
« Le délai du 19 décembre est maintenu. D’ailleurs, nous avons pris des engagements avec Mme la ministre pour réceptionner l’ouvrage avant le délai, fin octobre, début novembre, Inch Allah », a promis le chef de projet, M TOURE.
Par ailleurs, a-t-il noté, la réalisation de ce projet a eu des impacts socioéconomiques visibles sur la zone, à travers la création d’emplois directs et indirects : encadrement (8 cadres supérieurs et adjoints techniques employés à temps plein ; 37 ouvriers et 70 manœuvres.)
Pour Mme TRAORE Seynabou DIOP, la réalisation de ce pont a pour objectif d’assurer le désenclavement intérieur et extérieur du Mali. Ce qui va non seulement faciliter l’intégration des peuples, mais aussi relier le Mali aux corridors ivoirien, burkinabé, ghanéen et togolais.
La fin des travaux, conformément au marché, est attendue pour le 19 décembre 2017. Cependant, Mme la ministre de l’Équipement, au regard du grand professionnalisme de l’entreprise, est persuadée que le pont peut être livré d’ici à la fin du mois d’octobre ou début novembre. Sur place, l’entreprise s’est engagée à mettre les bouchées doubles pour honorer ce souhait de Mme la ministre qui est également celui des populations.

Route de Kolondièba : un bon tempo des travaux
Le samedi dernier, le ministre de l’Équipement et du désenclavement et sa délégation se sont rendus à Kolondièba. Objectif : s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de construction et de bitumage de la route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière Côte d’Ivoire ; et remettre une ambulance et 5 motos tricycles aux centres de santé des cinq communes riveraines du projet.
Les travaux de construction et de bitumage de la route, faut-il le noter, ont été lancés le 13 novembre 2016 par le Président IBK. Quant à l’ordre de démarrage des travaux, il a été notifié à l’entreprise le 1er mars 2017.
Le projet comprend deux lots distincts, à savoir : lot1 : Zantiébougou-Bessina (75 km), exécuté par le groupement ETEP/EGK pour un montant de 20 953 038 821 milliards de FCFA eu un délai d’exécution de 24 mois. Quant au contrôle des travaux, il est assuré par le groupement GIC/LCI pour plus de 1 999 650 000 milliards de FCFA avec un délai de 26 mois pour les deux lots.
À la date du 15 juillet 2017, l’état d’avancement global des travaux était de 7,92 % pour un délai consommé de 18,75 %. Le taux d’exécution financière est de 25,51 %.
Concernant le lot 2 (Bessina-Frontière Côte d’Ivoire, long de 64 217 km, il est attribué au même Groupement ETEP/EGK pour un montant de 16 820 393 599 de FCFA et un délai d’exécution de 26 mois.
À la date du 18 juillet 2017, l’état d’avancement des travaux était de 8,3 % pour un délai consommé de 18,75 %. Le taux d’exécution financière est de 26,78 %.
Selon les responsables des projets, les décalages entre les taux d’exécution et les délais consommés sont liés à la période d’installation et de mobilisation de l’entreprise qui prend environ 3 mois avant que l’entreprise ne puisse avoir sa vitesse de croisière.

Déjà des retombées
La remise d’une ambulance et de 5 motos tricycles pour le transport des malades en particulier les femmes enceintes à 5 centres de santé de commune, s’inscrit dans le cadre de la composante « Aménagements connexes du projet ».
Lors de la cérémonie, Mme la ministre a remis les clés de l’ambulance au préfet, qui à son tour, l’a remis au médecin-chef.
Les remises symboliques des clés des 5 tricycles ont été faites par l’honorable Yiri KEITA ; les représentants des ministères de la Santé ; des Transports ; de la Fiscalité locale ; du préfet, aux représentants des centres de santé des communes traversées par la route : Zantiébougou, Kébila, Kolondiéba (Wakoro), Kadiana et Tiongui.
Le 1er adjoint au maire de Kolondiéba, Amadou DOUMBIA, a soulevé la question d’indemnisation des personnes touchées par le projet (le montant et la période de paiement).
Mme la ministre de l’Équipement et du désenclavement intérieur leur a rassuré quant au paiement de ces indemnités. Cependant, elle n’était pas à même de leur donner le montant à payer, encore moins une date. Car il s’agit d’un dossier que 3 départements ministériels (Finances, Habit et Affaires foncières et Équipement) gèrent ensemble.
TRAORE Seynabou DIOP a mis à profit pour annoncer aux autorités administratives et politiques et aux populations de Kolondièba que d’autres initiatives sont prévues dans le cadre de ce projet routier.
Partout où elle a passée, Mme la ministre n’a pas manqué de rappeler aux entreprises qu’elle était intraitable sur le respect de la qualité des travaux et du délai contractuel.
« Le délai, c’est le délai. Quand on fait une offre avec des délais bien précis, après la visite des sites, et que l’attribution soit faite sur cette base. Ces délais doivent être respectés. Ça ne peut être autrement », a-t-elle déclaré.

Par Sékou CAMARA Envoyé spécial

Source: info-matin.