Depuis le début de la vague de coups d’État en Afrique de l’Ouest, en 2020, le Togo plaide pour des solutions négociées avec les juntes. Une position qui irrite certains, mais que le ministre togolais des Affaires étrangères assume. Interview.
Quand Assimi Goïta, alors colonel des forces spéciales maliennes inconnu de tous, a pris la tête de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), le 18 août 2020, Robert Dussey avait été l’un des premiers à le contacter.
Certes, les deux hommes se connaissaient de longue date et leur relation a rapidement été plus fluide que d’autres. Mais l’historique personnel entre le putschiste de Bamako et le ministre togolais des Affaires étrangères n’explique pas tout. Dès les premières semaines de transition post-IBK, Lomé a milité pour une solution négociée avec Goïta et les colonels au pouvoir sur les bords du fleuve Niger.
Vinrent ensuite le « coup dans le coup » au Mali et le putsch en Guinée, en 2021, un double coup d’État au Burkina Faso en 2022, et enfin le coup de force du général Tiani au Niger, en juillet dernier. À chaque fois, à quelques nuances près, la position du président Faure Essozimna Gnassingbé a été la même : dialoguer plutôt que réprimer. Et peu importe si certains de ses pairs de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) n’apprécient guère cette stratégie de la carotte plutôt que du bâton. Lui préfère jouer les médiateurs, quoi qu’en pensent ses voisins.µ
Jeune Afrique