« Il n’y a pas eu de congrès les 21 et 22 novembre dernier et le camarade Yacouba KATILE n’a pas été élu et ne peut plus prétendre diriger notre Centrale ». C’est ce qui ressort de la conférence de presse animée par les responsables de la section l’administration générale du SYNTADE, ce jeudi 29 novembre 2018 à la Maison de la presse du Mali. De l’autre côté, le camp du secrétaire général réélu à sa succession, Yacouba Katilé se défend d’avoir respecté toutes les procédures et organisé des élections propres.
Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général de la section, Khêfing KANTE, qui avait à ses côtés le secrétaire aux revendications, Sékou BAGAYOKO, ainsi que plusieurs autres membres du bureau. L’objectif de cette rencontre était de dénoncer les irrégularités constatées, lors du 13e congrès du Syndicat national des travailleurs des administrations d’État (SYNTADE).
Violation des textes ?
D’entrée de jeu, Khêfing KANTE a indiqué que leur combat n’était pas dirigé contre la personne de Yacouba KATILE, mais consiste à exiger le respect des textes. Dans son exposé liminaire, il ressort que le secrétaire général du SYNTADE, Yacouba KATILE, s’est érigé en un véritable empereur, en multipliant les fautes et les violations flagrantes des dispositions pertinentes des statuts et règlement intérieur au détriment des valeurs de l’organisation syndicale.
Le secrétaire général de la section a souligné qu’à la veille du rendez-vous du 13e congrès, lui et ses camarades ont rappelé au bureau exécutif du SYNTADE les cas de violations intolérables des statuts en ses articles 5, 6, 15, 16, 17 et 18, etc.
Malgré les appels répétés au respect des textes, le secrétaire général du SYNTADE a décidé de convoquer les assises pour le 13e congrès. Face à l’arbitraire du patron de l’UNTM, la section l’administration générale du SYNTADE, réunie en assemblée générale extraordinaire, a demandé l’annulation pure et cette de rencontre « d’amis et de copains » au détriment d’un congrès honorable pour les travailleurs maliens.
En attendant, la SAG-SYNTADE se réserve le droit de porter l’affaire devant les organes et instances régulièrement compétents pour la section soit remise dans ses droits. Faute de quoi, elle procèdera, en collaboration avec les autres sections, à l’organisation du 13èrne congrès du SYNTADE conformément aux statuts et règlement intérieur et l’opinion publique nationale et internationale en sera témoin. Les organes, issus de ce congrès, seront les seuls représentants des travailleurs des Administrations d’État. Ceux qui doivent gérer la centrale doivent incarner son histoire, ses valeurs et ses règles.
Un nouveau congrès
Pour Khêfing KANTE, « un conseil d’amis ne peut valoir un congrès représentatif des travailleurs maliens ». La section de l’administration générale et la section des Impôts dénoncent la situation et disent « Non à la violation des statuts et règlement du SYNTADE ». Selon ses détracteurs, Yacouba KATILE fait preuve d’une certaine ignorance des statuts et qu’il doit se ressaisir.
Selon le conférencier, la convocation d’un congrès passe par la désignation des délégués suivant une clef convenue et la convocation du Conseil national, instance suprême entre deux congrès. Or, à la date du dernier congrès, a-t-il fait savoir, le nombre de délégués n’était pas connu, de même que la liste des membres du Conseil national. De même, l’ordre du jour du congrès doit être communiqué aux organes un mois à l’avance et les rapports du BEN deux mois auparavant. Ce qui n’aurait pas été le cas !
Contrairement à cet argumentaire développé par le camp Kkêfing Kanté, Yacouba Katilé et ses partisans sont formels, le congrès ordinaire des 21 et 22 novembre a respecté le Statuts et le Règlement Intérieur du Syndicat National des Travailleurs des Administrations d’État (SYNTADE). Et pour cause ? Un Comité d’organisation a été mis en place, chargé de se prononcer sur les différents aspects avant le jour J. Ce comité d’organisation était en contact permanent avec les sous-commissions auquel elles rendaient compte régulièrement, indique-t-on. C’est après consultations que les dates butoirs des 21 et 22 novembre 2018 ont été retenues respectivement pour le Conseil National et le Congrès ordinaire du SYNTADE, se défend le camp de la victoire. C’est seulement, vendredi 09 novembre 2018, au cours de la réunion d’évaluation avec les différentes commissions que des voix se sont fait entendre pour exiger le report du congrès, notamment Khéfing Kanté du syndicat de l’Administration générale et de Aly Ousmane Daou des Impôts (deux éternels absents des réunions préparatoires comme l’atteste la liste de présence). L’argument avancé par ces voix contradictoires, ‘’l’organisation du Maouloud’’. Mais selon Yacouba Katilé et ses fidèles, il ne s’agissait là que d’un prétexte. Car M. Khêfing Kanté et ses complices avaient des intentions cachées. En effet, explique-t-on, parmi les quinze syndicats nationaux qui composent le SYNTADE, ils étaient deux seulement à exiger le report et cela en violation des textes régissant la corporation. Katilé taxe le camp adverse de faire le jeu de la classe politique, une classe politique d’ailleurs en perte de vitesse en cette période de crise.
La voix majoritaire
Pour ce qui concerne le débat autour du délai de la convocation, le camp Katilé argue qu’au niveau des syndicats nationaux : ‘’Quand il y a contradiction entre les textes, ceux de l’UNTM (la Centrale syndicale) prévalent. Dans ce sens, l’UNTM exige un délai de quinze (15) jours’’.
« En méconnaissance des textes, ils ont demandé le report du congrès, car le Bureau Exécutif Central n’était pas habilité à prendre la décision. Et pourtant, les textes sont clairs là-dessus. Le congrès se tient tous les cinq (5) ans. Le Conseil national, qui se tient annuellement, est l’instance dirigeante entre deux congrès. Il est l’occasion pour discuter de la vie du syndicat. Cependant, le Bureau Exécutif Central est chargé d’exécuter les activités du Conseil National et de prendre des décisions entre deux Conseils nationaux. Tel a été le cas pour la convocation de ce congrès prévu pour le 22 novembre prochain », martèle-t-on, dans le voisinage du secrétaire général de l’UNTM.
Pour les partisans de Yacouba Katilé, c’est la majorité qui a décidé de convoquer le congrès le 22 novembre 2018, donc il n’y a aucun obstacle qui pourra empêcher la tenue des assises.
Selon des sources proches du patron de la Bourse du travail, le Secrétaire général de la Section syndicale de l’Administration Générale, M. Khêfing Kanté, n’a ni l’étoffe ni la sincérité requise pour diriger le SYNTADE et ses différentes frasques sont suffisamment illustratives dans ce sens, notamment sa vaine tentative de destituer le bureau légal du même syndicat et le Comité d’organisation, son implication présumée dans une affaire de détournement de 3 millions de francs CFA lors du 11e Congrès de l’OUSA (Organisation de l’Unité Syndicale Africaine) tenu à Bamako en mars 2017. En effet, après retrait d’argent à la BIM-SA, M. Kanté se présenta aux organisateurs avec la somme de deux millions bien vraie qu’il était mentionné sur le chèque le montant de trois millions. Lorsqu’on lui remet les deux millions pour aller compléter, l’arriviste ne s’est plus présenté à la commission d’organisation. Des actes qui pourraient se retourner contre lui-même. Parait-il que devant les ‘’appuis motivés’’, M. Khêfing Kanté ne recule devant rien même s’il faut piétiner les textes régissant le corps.
A suivre !
Par Abdoulaye OUATTARA et Sidi DAO
Info-matin