En 91, une révolution au prix de milliers de vie a marqué la vie du Mali indépendant qui a connu deux régimes au parti unique. Cette tempête de colère en début des années 90 qui a balayé le régime du Général Moussa Traoré, inspirait le droit à la liberté dans plusieurs domaines. La dictature pliée, le peuple voyait en cette lutte gagnée, au prix du sang, une nouvelle ère pour le Mali. Avec le multipartisme comme principal revendication, le Mali plonge dans une démocratie à conséquence fâcheuse avec en clé la corruption, l’impunité et le bafouillage de la dignité d’une Nation à gloire d’antan jamais égalée.
Ce système, les acteurs de la révolution sont, en majorité, les responsables. Le peuple autrefois insoumis perd aussi le sens de la lutte pour le minimum des droits humains.
Ce désordre politique prendra le coup fatal des rebellions au nord du Mali qui contribuent davantage à la déstabilisation du Mali. Chaque régime démocratique gère sa rébellion en sa manière en se fichant des conséquences que leurs accords auront sur la gestion du successeur.
Aujourd’hui, le Mali a perdu beaucoup de ses valeurs enviées à l’international. Tout évolue dans le sens contraire du progrès donnant du coup à réfléchir sur le pourquoi de ces coups d’Etat successifs au Mali. A chacun, c’est la désolation.
A ce choc politique terrible, un bouleversement évènementiel survient à quelques jours de la date mémorable des martyrs de la révolution du 26 mars 91. Il s’agit de la publication d’un livre, par un historien, sur le régime du Général Moussa Traoré. Le livre fait polémique. Même si son auteur ne prend pas position, se borner à un rappel historique, comme les partisans de Modibo Keïta, il plonge tout un peuple à la recherche du pourquoi d’un livre sur Moussa Traoré en cet instant. Après avoir entretenu le silence pendant plus de vingt ans de sa chute.
Cela est aussi un coup pour la révolution. Et il s’ajoute aux faits précédents : Moussa Traoré à la première étape de l’investiture d’IBK au CICB qualifié de Grand Républicain par ce dernier ; Moussa Traoré au Stade du 26 mars (difficile à croire) à la seconde étape de l’investiture d’IBK en présence des chefs d’Etat de plusieurs pays.
En tout cas si ces deux précédents faits avaient provoqué une vague de colère chez les inconditionnels de Modibo Keïta, en apprenant la nouvelle d’un livre consacré à son régime, ils demanderaient certainement à Dieu d’anticiper leur départ pour l’au-delà.
Boubacar Yalkoué
Source: Le Pays