Désormais, c’est le bras de fer entre les partisans pour la révision de la constitution et ceux qui sont contre le projet de loi portant révision. Le 9 juillet prochain était initialement la date officielle pour la tenue du référendum. Et déjà, des campagnes de sensibilisation et d’intoxication avaient commencé pour convaincre l’électorat malien. C’est alors que plus de 80 mouvements et associations se sont regroupés en Plateforme «AN SON NA»(on est d’accord) pour mobiliser les populations à aller voter OUI pour la révision. Ils ont, en prélude à cette campagne organisé le vendredi 16 juin dernier, à la Maison des Ainés, une conférence de presse.
Regroupant près de 85 associations et mouvements à travers le Mali, le leitmotiv de ce groupement d’associations est d’aller à la rencontre des Maliens partout pour débattre avec eux et les sensibiliser davantage sur le bien fondé du contenu de la constitution révisée.
L’objectif visé étant de mobiliser massivement les Malien à participer au referendum du 9 juillet(le référendum est reporté). La conférence était animée par le porte-parole de la plateforme, Mamadou N’Diaye. Il était accompagné d’autres membres de l’Association notamment, Youssouf Guindo, Hamidou Almamy Diouara et Ismaela Diallo. Dans son discours introductif, le conférencier principal Mamadou N’Diaye a tenu à faire ressortir tout d’abord l’importance de cette révision constitutionnelle. Pour lui, cette révision constitutionnelle est légitime à deux égards. Le premier est relatif à l’esprit de l’accord pour la Paix et la Réconciliation nationale. Celui-ci recommande dans l’esprit de la déconcentration de l’Etat, que les autorités coutumières et religieuses soient représentées à l’assemblée nationale. Le second argument qui milite en faveur de la révision est de corriger un vide constitutionnel qui a failli coûter cher à notre pays à la fin de la Transition du professeur Dioncounda Traoré.
Dans son exposé, le porte-parole du Oui, AN SON NA a rappelé que la Constitution du 25 février 1992 été calquée sur la Constitution française de 1958. Et que cette dernière a été au moins cinq fois révisée, contrairement à la nôtre qui n’a connu aucune. « Elle n’a pas subi la moindre reforme depuis son adoption en 1992. Une Constitution a besoin d’évoluer, de tenir compte de la matière constituante, et être adaptable aux nouvelles circonstances. ». Cette assertion de NDiaye a été corroborée par Youssouf Guindo qui a cité un grand constitutionnaliste sur le sujet, en ces termes : « la Constitution du Mali est l’une des plus stables au Monde, mais aussi l’une des plus dépassées ». Pour Youssouf Guindo, il n’est pas fortuit que les Constitutions elles-mêmes prévoient la manière de révision. Cependant le problème qui se pose dans notre cas précis vient du fait que beaucoup de gens parlent du texte de révision sans connaitre le vrai contenu.
C’est pourquoi il a invité les jeunes à ne pas se laisser instrumentaliser par qui que ce soit. La plateforme OUI AN SON NA explique son adhésion à cette révision constitutionnelle par certains avantages énumérés dans la déclaration. Il s’agit entre autres, de la fin du nomadisme politique des députés, de la représentation des Maliens de l’extérieur à l’Assemblée nationale, de l’identité, et la nationalité des candidats à l’élection du président de la République, de la création du SENAT, et de la Cour des comptes. La conférence a pris fin par le chant de l’Hymne national du Mali entonné par tous les participants.
Drissa KEITA
Par Mali Sadio