Le gouvernement privilégie les concertations à la base en vue d’obtenir un large consensus sur le processus de révision constitutionnelle en cours dans notre pays. C’est dans cette optique que le président du Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle, l’ancien ministre Makan Moussa Sissoko et son collègue Ibrahim Samba Traoré ont supervisé le 9 mars 2019 à Kayes les travaux du Forum citoyen d’écoute et d’échanges sur la réforme constitutionnelle dans la salle de conférence de la délégation régionale de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali.
Les participants ont souligné la nécessité de procéder à une révision de la Constitution du 25 Février 1992, en vue de corriger les lacunes et les insuffisances qui ont été constatées.
Ce processus vise à créer des conditions favorables à la paix, à la cohésion sociale, au renforcement de la démocratie et au développement. « Le comité est venu pour vous écouter et non vous soumettre un projet. A l’instar d’autres régions du pays et du district de Bamako, vous devez faire des propositions conséquentes », a indiqué le gouverneur de la région de Kayes, le contrôleur général de police Mahamadou Zoumana Sidibé qui a invité chaque participant à se considérer comme le porte-parole d’une couche sociale.
A sa suite, le Pr Makan Moussa Sissoko s’est livré à un exercice d’éclairage. « La révision constitutionnelle est une nécessité absolue. Elle n’est pas souhaitée pour le confort de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. La classe politique avait émis le souhait d’une décentralisation poussée en 2000 et en 2012, bien avant la signature de cet accord. Nous avons aussi le besoin de renforcer nos institutions.
La transition est difficile en 40 jours, en cas d’empêchement du président de la République », a-t-il soutenu. Abondant dans le même sens que son président, l’expert Ibrahim Samba Touré a fait une présentation sur l’historique de la Constitution du 25 février 1992.
À Koulikoro également des travaux se sont déroulés mardi dernier sur le projet de révision de la Constitution. C’était dans la salle de conférence du gouvernorat de Koulikoro, sous la présidence du chef de l’exécutif régional, le colonel-major Mamary Camara, en présence de son homologue de Dioïla Dédéou Bagna Maïga, des membres de la mission des experts sur la réforme constitutionnelle conduite par Diallo Keïta Kayentao.
« En dépit de nombreux acquis en matière d’avancées démocratiques, la Constitution du 25 février 1992 a montré à l’épreuve du temps des lacunes pour lesquelles, il est nécessaire voire indispensable d’apporter des corrections », a introduit le gouverneur de Koulikoro. Au-delà de ces insuffisances, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, les engagements internationaux, sous-régionaux et régionaux auxquels notre pays a librement souscrits, nous exigent de procéder à certains amendements de notre Constitution, a expliqué le colonel-major Mamary Camara. L’objectif général du forum est d’instaurer un cadre de débat citoyen sur la révision constitutionnelle. Mme Diallo Keïta Kayentao, chef de la mission des experts, a précisé qu’il s’agit de donner la parole sur la révision constitutionnelle dans l’optique de recueillir les propositions et suggestions.
Bandé Moussa SISSOKO AMAP-Kayes
Amadou MAÏGA AMAP-Koulikoro
L’Essor