La réarticulation globale du dispositif militaire français, déployé dans la bande sahélo- saharienne, actée par le président de la République française et par ses homologues du G5Sahel, a été amorcée en juillet 2021 avec le transfert de trois emprises de la force Barkhane aux forces armées maliennes dans le nord du Mali.
À la suite de la forte dégradation des relations politiques avec la junte malienne et compte tenu du non-respect des engagements pris vis-à-vis de la Communauté internationale en matière de transition politique, la France, en coordination avec l’ensemble de ses partenaires, a décidé, en février 2022, de réarticuler les unités de la force Barkhane hors du territoire malien.
Dans ce contexte, après Tessalit, Kidal et Tombouctou au second semestre 2021, les emprises de Gossi, Ménaka et Gao seront transférées aux Forces armées maliennes. L’emprise de Gossi l’est ce jour 19 avril 2022. Depuis septembre 2018, cette base, opérationnelle avancée, a permis à la Force Barkhane de soutenir avec détermination l’effort des Forces armées maliennes dans la région et de maintenir une pression forte et dissuasive sur les actions et la présence de groupes armés terroristes.
En renforçant la sécurité dans la région, la base de Gossi a également créé des conditions favorables au déploiement de projets de développement au profit des populations de la région dans les domaines des infrastructures vitales, de l’éducation, de la jeunesse et de la santé. C’est pourquoi la coordination du retrait a également été effectuée avec de grands acteurs internationaux du développement, afin que ces projets puissent se poursuivre au profit des populations le long de la RN16, après le départ de Barkhane.
La cohabitation, entre Barkhane et la population Gossi, a toujours été marquée par une excellente entente et un profond respect mutuel, permettant de tisser de profonds liens d’amitié.
Cependant, en ce qui concerne le redéploiement de la Force européen au Sahel, des difficultés sont bravées avant, puisque le cas dU Niger n’est toujours pas acté, et serait confronté à la résidence de la population. Aussi, le Niger n’a pas la capacité d’accueillir tout l’effectif de Barkhane.
Un autre problème de taille est que beaucoup d’alliés de la Force européenne se retirent peu à peu de cette mission. En tout cas, au Mali, la résilience contre la présence de Barkhane ne faiblit pas. Tout récemment, le ministre des Affaires étrangères de l’Union européenne dit que leurs forces vont se retirer de la mission de l’EUTM en tant que la présence d’une société privée de sécurité opère aux côtés de l’armée nationale.
En outre, Sadio Camara a fait savoir que l’armée nationale peut se défendre maintenant sans l’aide de l’extérieur. Aujourd’hui, c’était l’acquisition des premiers lots de matériels, des équipements de l’armée provenant de la Russie. Enfin de compte, ce transfert de base permettra à l’armée de se positionner mieux contre les terroristes.
Lansine COULIBALY
Source: LE COMBAT