De Bamako à Kayes, en passant par les gares ferroviaires de Kati, Negela, Sebekoro, Kita, Boulili, Toukoto, Fangala, Oualia, Badumbe, Mahina et Diamou, c’est dans une ambiance festive que le ministre des Transports et du désenclavement, Moulaye Ahmed Boubacar, a apporté, hier lundi, l’espoir aux populations riveraines des rails, à travers le lancement officiel du retour du train voyageur.
Cette mission ministérielle qui a quitté Bamako, hier lundi, était composée des cadres du ministère des Transports et du désenclavement, des responsables de Dakar-Bamako ferroviaire, des membres du syndicat, des jeunes du Collectif sauvons les rails et des journalistes. Objectif : s’imprégner de l’engouement des villages riverains des rails suite à la reprise du terrain voyageur, constater de visu les difficultés que rencontrent les cheminots ainsi que les passagers et voir les urgences pour y apporter les solutions idoines.
C’est à 7h20 minutes que le train a démarré à Bamako pour Kayes avec à bord la délégation ministérielle et des centaines de passagers.
À toutes les gares routières, le train a été accueilli par une foule nombreuse composée des autorités administratives, communales, des commerçants et des nostalgiques du train voyageur. C’est sous des applaudissements nourris et des sons des tam-tams que les populations ont remercié le président de la République pour avoir honorer sa parole: le retour du train voyageur.
Les femmes commerçantes n’ont pas caché les sentiments de satisfaction qui les animent avec la reprise des activités génératrices de revenus. Comblées de joie, les vendeuses ne se sont pas privées de faire des petits cadeaux de leurs marchandises au ministre des Transports, accueilli en «Messie sauveur».
Pour beaucoup de riverains des rails, le train est, pour eux, ce qu’est le Nil pour l’Egypte. Partout où la délégation ministérielle s’est arrêtée, les autorités politiques, communales et politiques ont salué la concrétisation de cette promesse présidentielle.
Tous ont mis en exergue, l’apport du train dans l’économie de la région de Kayes et pour les populations riveraines en particulier.
Les autorités locales ont formulé le vœu de voir pérenniser le retour du train voyageur avec plus de force et d’innovation. Ils ont également lancé des appels aux passagers à prendre les billets tout en appelant les responsables de Dakar-Bamako ferroviaire à plus de rigueur dans les contrôles.
Le ministre des Transports et du désenclavement, partout où le train a fait des escales, a exprimé la volonté du Président IBK à répondre aux préoccupations des populations. Selon lui, le retour du train voyageur est une ambition qui tenait à cœur au chef de l’État. D’où son implication personnelle pour sa concrétisation.
Aussi, a-t-il rassuré, tout sera mis en œuvre pour que le train continue de siffler sur les rails au grand bonheur de la population.
Le ministre a invité les populations à faire des bénédictions pour le pays et pour les autorités afin que celles-ci continuent de répondre à leurs préoccupations.
«Le train est un moyen de transport ancré dans la culture malienne. Cela se justifie par la grande mobilisation de la population tout au long des rails. Nous sommes dans la logique de développer le pays, de faire le bonheur des Maliens une réalité. Tout est en train d’être mis en œuvre pour relancer l’économie malienne et le train représente beaucoup dans ce sens», a affirmé le ministre des Transports et du désenclavement.
Selon le ministre Moulaye Ahmed, les autorités et les partenaires sont intéressés par la relance de Dakar-Bamako ferroviaire. Pour ce faire, il a noté que les voitures ont été réhabilitées et deux locomotives sont disponibles pour assurer le confort des passagers. Une autre priorité signalée par le ministre est relative à la mise à disposition des moyens pour remettre le personnel dans les meilleures conditions psychologiques de travail avec l’organisation de la société et la régularisation des salaires.
«Des discussions sont en cours avec les partenaires, car il n’y a pas que les trains voyageurs, il y a aussi les trains marchandises qui sont économiquement rentables. Plus de 65% des approvisionnements de notre pays viennent vers le Sénégal. Les rails doivent être exploités à cet effet. Cela est une politique prioritaire parmi les priorités du président Ibrahim Boubacar KEITA», a soutenu le ministre Moulaye Ahmed Boubacar.
Par ailleurs, il a rassuré que dans les semaines à venir, il y aura beaucoup de changement pour que les populations reprennent espoir.
Notons que le chemin de fer, qui relie le Sénégal et le Mali, est actuellement en pleine phase de restructuration.
Initialement composé de réseaux nationaux, il a été concédé de façon intégrale et globale en octobre 2003 entre les mains de la société TRANSRAIL-Sa.
Afin de s’investir dans le financement des infrastructures, les État ont engagé une réforme institutionnelle qui vise à séparer la gestion des infrastructures de celle de l’exploitation commerciale.
La concession a pris fin le 7 mars 2016, ouvrant la voie à une phase transitoire qui mènera au nouveau schéma institutionnel avec une société de patrimoine dans chaque État ; une société privée pour l’exploitation et un Comité de régulation.
L’effectif de la société Dakar-Bamako ferroviaire au 31 décembre 2017 était de 1 153 agents dont 523 au Mali et 630 au Sénégal.
L’organe prend ses orientations auprès d’un Comité inter États. Sa durée de vie devait être un an pour mettre en œuvre un financement de 7,5 milliards FCFA composé comme suit : 2,5 milliards FCFA pour le matériel roulant; 2 milliards FCFA pour les infrastructures et 3 milliards FCFA pour six mois de salaires.
Selon nos informations, la durée de vie de Dakar-Bamako ferroviaire a été réévaluée et un nouveau programme de financement est en cours d’adoption en vue de lui accorder toute l’autonomie nécessaire à sa mission.
PAR MODIBO KONE
Info-matin