La Foire “Bazar Diplomatique” est une initiative du Club des ambassadeurs et consuls accrédités au Mali. Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître pour les organisateurs. Puisque cette première édition, tenue le samedi 30 novembre 2024, au CICB, a connu un franc succès avec la participation de nombreux ambassadeurs et consuls sous la conduite du doyen du corps diplomatique, S.E Hadi Shebli, ambassadeur de l’Etat de Palestine au Mali.
En plus du renforcement des liens de coopération entre le Mali et les différents pays, la Foire “Bazar Diplomatique” visait aussi à collecter des fonds en vue d’une action caritative. Il s’agira de contribuer à une meilleure condition de vie et d’études des apprenants vulnérables. Et le choix s’est porté sur l’Ecole sur l’île de Dialagoun, relevant du Cap de Torokorobougou dans l’Académie d’enseignement de Bamako, Rive droite. Les élèves, précisera un des enseignants, en plus du système éducatif malien, apprennent aussi des cours pour la préservation de l’environnement.
Cette école publique est une initiative de la Fondation Karama dans le but d’aider la communauté bozo du fleuve Niger par l’éducation et l’ouverture au monde. Cela à travers une dame de cœur, Mme Marie Garnier.
Située en plein centre de la capitale, l’école a vu le jour en 2017. Et elle compte aujourd’hui 6 classes opérationnelles avec un total de 262 élèves et un personnel éducatif qualifié. Cet établissement, selon certains responsables, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais aussi un espace de vie pour la créativité des enfants des rives et des îles du fleuve Niger. “Les inondations de cette année avaient détruit plus de 80 % de l’école. Et sur 2 salles de classes sur 6 étaient seulement sur place. Le jardin et la ferme pédagogique avaient été dégradés. Et nous étions obligés de repousser notre rentrée. Chaque don, même le plus modeste, est toujours le bienvenu. Ensemble, redonnons vie à cet espace essentiel et offrons à nos jeunes l’avenir qu’ils méritent. Chaque geste compte et votre aide peut faire la différence”. Parole d’un responsable du village.
Et le seul moyen pour se rendre dans cette école, c’est par la voie fluviale. Cela à travers la pirogue motorisée. Ainsi, chaque matin, les élèves, venus de différents horizons, peuvent se rendre à leur école sur une pirogue spécialement conçue pour le ramassage scolaire et mis à disposition par la Fondation Karama.
Le lundi 16 décembre 2024, aux environs de 10 h 15, la délégation conduite par le ministre de l’Education nationale, Dr. Amadou Sy Savané, après avoir été accueillie à la résidence de l’ambassadeur d’Espagne au Mali, a décidé de se rendre dans l’île de Dialagoun pour une action purement humanitaire. Trois pirogues ont été mobilisées pour la traversée du fleuve afin de transporter la délégation avec à sa tête le ministre Amadou Sy Savané accompagné de ses proches collaborateurs. Et de nombreux diplomates parmi lesquels, Chen Zhihong de la Chine, Driss Isbayene du Royaume du Maroc, Antonio Guillen Hidalgo du Royaume de l’Espagne et du doyen du corps diplomatique, S. E. Hadi Shebli, ambassadeur de l’Etat de Palestine au Mali. Sans oublier les journalistes.
Après une quinzaine de minutes, la délégation a été accueillie avec tous les honneurs par les riverains sous le son de la fanfare et du djembé. Tous les ingrédients étaient réunis pour que ce jour soit inoubliable. Tout le monde était mobilisé à commencer par le chef du village et ses conseillers. Juste à quelques mètres du fleuve, les hôtes du jour étaient impressionnés par les élèves sous les hangars en train d’apprendre avec leurs maitres, tous motivés.
En souhaitant la bienvenue au ministre Sy Savané et sa délégation, le chef de village, Madani Kané, a salué cette belle initiative de venir en aide à cette école, qui a connu des moments difficiles suite aux inondations. Il a profité de l’occasion pour rendre un hommage mérité à une dame qui a toujours aimé le Mali. Il s’agit bien de Marie Garnier, qui s’est déplacée de la France pour venir construire cette école sur une propriété privée de la famille Kané.
L’un des temps forts de cette visite aura été la remise d’une enveloppe symbolique de 2 millions de F CFA à l’administration de l’école. Un geste fortement apprécié par les bénéficiaires. Aux dires du doyen du corps diplomatique, S. E. Hadi Shebli, la Fondation Karama mérite d’être soutenue et encouragée. Raison pour laquelle, le choix s’est porté sur cette école, qui continue de faire la fierté nationale, malgré les maigres moyens. Avant de remercier le ministre Sy Savané pour son engagement et sa disponibilité pour la réussite de cette opération.
Visiblement très ému, le ministre de l’Education nationale a réitéré toute sa satisfaction suite au geste des ambassadeurs accrédités au Mali. Cette action de bienfaisance, dira-t-il, rentre dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et multilatérales entre le Mali et les pays respectifs.
L’ambassadeur du Royaume du Maroc au Mali, Driss Isbayene était très heureux de prendre part à cette visite de donation purement caritative. “C’est tout à fait une action diplomatique. Après le Bazar Diplomatique, le groupe des ambassadeurs accrédités au Mali a décidé de faire une action caritative et nous avons choisi l’école de l’île de Dialagoun. Cette école avait été envahie par les inondations et qui a été encore reconstruite. Nous avons voulu également à travers ce geste aider pour la reconstruction de cette école. Les enfants sont tout heureux de reprendre l’école ici. C’est juste un geste symbolique qui a tendance à se répéter avec les autres bazars diplomatiques”, soulignera-t-il. Et de rappeler que cette action diplomatique est une action purement humanitaire. “Nous avons beaucoup d’actions en multisectoriel. Ce n’est pas que le diplomate du bureau de la politique, de l’économie mais nous agissons sur tous les secteurs. L’humanitaire, c’est un des secteurs qui est très actif au Mali et nous faisons ce qu’on peut faire avec les quarante ambassades qui sont au Mali, consulats honoraires et généraux. Donc, cette action, c’est juste une petite partie de ce que nous avons l’habitude de faire”.
El Hadj A.B. HAIDARA