Très sollicité par les populations bamakoises pour la qualité de ses menus, Broadway Café, spécialisé dans la restauration, cache un côté très sombre : violation des droits des travailleurs. Broadway Café fait partie des entreprises qui excellent dans la violation du droit du travail au Mali. Mauvaise conditions de travail, mauvais traitement des travailleurs, licenciements abusifs, refus d’immatriculer les travailleurs à l’INPS sont monnaies courantes à Broadway Café.
Broadway Café fait partie des restaurants qui se particularisent par la qualité de ses menus qu’il propose à ses clients. En quelques années, le restaurant s’est imposé pour devenir l’une des destinations privilégiée des Bamakois et de nombreuses organisations dont il soustraite leur restauration. Aujourd’hui, Broadway est le seul restaurant qui fournit la Minusma en nourriture et café à Bamako. En plus de ses agences à Badalabougou et à Quizambougou, Broadway vient d’ouvrir une unité à l’aéroport de Senou pour être plus proche de son partenaire qu’est la Minusma.
Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, ce restaurant bien que connu pour la qualité du service, cache un côté sombre, très sombre qu’est le mauvais traitement de ses employés. Broadway café n’a aucun respect pour le code malien du travail. Autrement dit, les employés y sont traités selon l’humeur du promoteur. La moindre opposition aux caprices du promoteur ou la moindre revendication est un crime de lèse-majesté sanctionné par le licenciement. Selon notre source très renseignée, de nombreux travailleurs ont été licenciés cette année pour avoir simplement réclamé un contrat de travail ou sollicité leur inscription à l’Institut National de Prévoyance social (INPS).
«Nous travaillons dans des conditions très difficiles, sans contrat de travail et sans sécurité sociale. Tous ceux qui se plaignent de cette situation sont chassés comme des malpropres et sans explications », nous a confié un employé de Broadway.
Interrogé sur les nombreux licenciements abusifs au sein de son entreprise le promoteur de Broadway, a préféré nous raconter sa vie au lieu de répondre aux questions. Dans un ton ironique, le promoteur nous fait savoir qu’il ne sait pas de quoi il s’agit. Avant de poursuivre qu’un bon journaliste ne doit pas écouter les histoires racontées par ses employés.
«Monsieur le journaliste je vivais à l’extérieur et j’ai décidé de rentrer au Mali pour investir, afin d’aider des jeunes en chômage. Aujourd’hui j’emploie plus de cent personnes. Ces employés n’ont eu autre chose à dire que de vous faire écrire qu’ils sont mal traités. Vous pouvez écrire ce que vous voulez, mais je vous demande d’être prudent à ce que certains employeurs racontent… », a affirmé le promoteur. Avant d’ajouter qu’il n’a peur de personne. Comme pour nous avertir qu’il est sous protection, le Promoteur nous fait savoir qu’il est l’ami de nombreux journalistes et de gros bonnets du pouvoir. Toutes choses qui font de lui, un employeur intouchable comme on en trouve partout au Mali. Il suffit de faire l’affaire des proches du pouvoir pour se croire au-dessus de la loi.
Le patron de Broadway Café, selon nos investigations, s’est fait des amis aussi bien au niveau de l’INPS qu’au niveau de l’inspection du travail et des impôts. Et ce n’est pas une surprise si les plaintes des travailleurs et des licenciés auprès de ces structures restent sans suite.
Ce qui marrant au Mali, c’est de voir les structures qui doivent veiller sur la sécurité et les conditions de travail des employés, monnayer, de plus en plus, leur silence contre l’espèce sonnante et trébuchante des employeurs véreux. Conséquence : les employeurs ne craignent plus rien dans l’exploitation de leurs employés.
Aboubacar Berthé
Source: Le Serment