La lutte contre le terrorisme est un concept utilisé par la diplomatie internationale et la horde médiatique pour convaincre de la capacité militaire de certains pays et donner des raisons fallacieuses pour installer des ONG et des multinationales qui ont pour objectif de cerner des pays à exploiter en vue de la bonne marche du capitalisme criminel. Sauf que l’expérience nous enseigne que même les armées les mieux organisées avec des technologies de pointe n’ont jamais réussi à rendre cette lutte réelle et définitive. Il serait mieux de parler de transposition du terrorisme.
Certains observateurs se demandent comment des pays comme la Mauritanie, l’Algérie, et le Burkina Faso de l’époque Blaise Compaoré en plein milieu dans la bande du Sahel, ont réussi à conserver un certain niveau de contrôle contre l’envahissement terroriste. Et d’autres, de l’ampleur dévastatrice qu’un tel phénomène a pu engendrer dans un pays aussi proche et vaste comme le Mali.
Il est clair que le phénomène terroriste n’est pas propre à un seul État, ne vise pas un seul foyer ethnique ou religieux. Il est devenu une arme pointée et qui se propage comme une traînée de poudre. Il y a juste quelques temps que le ministre français des armées s’était rendu en Côte d’Ivoire pour discuter de la question sécuritaire au sahel. Le Mali demeure le seul mur qui contrôle cette traînée terroriste contre un pays aussi important pour les intérêts français et le franc CFA que la Côte d’Ivoire.
La nécessité de se soutenir
Le Mali, comme la Côte d’Ivoire, ne doit pas perdre de vue la nécessité de se soutenir au nom de leurs peuples respectifs et sortir des politiques de manipulations qui consistent à protéger des intérêts français et occidentaux en dépit des catastrophes que nos États traversent. Ni le Mali, ni la Côte d’Ivoire, encore moins un autre pays ouest-africain n’ont intérêt à s’engouffrer dans un jeu international de lutte contre le terrorisme qui demeure un combat sanglant dans nos pays avec comme arbitre une communauté occidentale perdue dans une quête effrénée de ressources. Nous avons des défis encore plus importants pour nous investir dans l’amélioration des ressources humaines, seule possibilité pour l’émergence de nos pays.
Touré Abdoul Karim
Source: Journal Démocrate- Mali