Les associations nationales sportives, c’est-à-dire les fédérations reconnues par le ministère de la Jeunesse et des Sports devront encore patienter quelques semaines, voire quelques mois, avant de reprendre leurs activités. Et pour cause, le département de tutelle n’a donné le feu vert à aucune fédération depuis l’arrêt, sur décision des autorités sanitaires, des compétitions sportives sur l’ensemble du territoire à cause de la pandémie du coronavirus. Contrairement donc à ce qui a été dit du côté de la Fédération malienne de basket-ball (FMBB), aucune décision n’a été prise, concernant la reprise des activités sportives. Certes, certains clubs de football ont repris les entraînements collectifs dans leurs propres installations, tout comme certains dojos du District de Bamako, mais à ce jour, assure une source proche du ministère de la Jeunesse et des Sports, pas une seule fédération n’a été autorisée à reprendre les compétitions.
Et tant que les autorités sanitaires n’auront pas donné leur feu vert, poursuit la même source, toutes les infrastructures sportives de l’état resteront fermées. Autrement dit, aucune compétition officielle ne sera organisée dans notre pays, tant que les mesures de prévention de la Covid-19 édictées par les plus hautes autorités (interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, port du masque dans les espaces publics, lavage des mains au savon, utilisation du gel hydro-alcoolique etc) ne seront pas levées.
La crise sanitaire, fait-t-on remarquer du côté du ministère de la Jeunesse et des Sports, n’est pas encore terminée et les risques de propagation de la Covid-19 sont élevés. Dès lors, le département de tutelle n’envisage aucune reprise des activités sportives, du moins pour le moment. «Il y a plus important que le sport, pour le moment, c’est la crise sanitaire qui préoccupe le gouvernement malien.
Depuis plusieurs mois, nos autorités, sous l’impulsion du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, multiplient les initiatives pour lutter contre la maladie du coronavirus. Pour le moment, le gouvernement concentre ses efforts sur la lutte contre cette maladie et la sécurité des Maliennes et des Maliens. La reprise des compétitions n’est donc pas à l’ordre du jour», prévient un responsable de la direction nationale des sports et de l’éducation physique. Un message clair comme l’eau de roche.
Il faut rappeler que plusieurs pays ont, suite à la crise sanitaire, décidé de faire une croix sur la saison sportive 2019-2020. Entre autres, on peut citer le Burkina Faso, le Niger, la Guinée, la RD Congo, le Togo, la France…D’autres comme l’Algérie, la Tunisie, l’Allemagne, le Portugal, l’Angleterre, l’Italie ont décidé d’achever la saison, en réaménageant le calendrier des compétitions avec des baisses de salaire pour les joueurs et les responsables techniques.
Ce n’est pas tout, ces pays ont également décidé des matches à huis clos pour éviter la propagation de la Covid-19. Si les compétitions doivent reprendre au Mali, ce sera également à huis clos, c’est-à-dire sans spectateurs. Les fédérations sportives de notre pays ont-t-elles les moyens d’organiser des matches à huis-clos, avec des tests pour les joueurs, les responsables techniques, les arbitres ?
Difficile de répondre par l’affirmative et c’est pour toutes ces raisons que le ministère de la Jeunesse et des Sports a décidé de ne délivrer aucune autorisation de reprise des compétitions, avant le feu vert des autorités sanitaires.
Souleymane B. TOUNKARA
Source : L’ESSOR