La force Française finance la formation de centaines de jeunes et soigne gratuitement des populations dans l’hôpital militaire du camp
Dans le cadre de ses actions civilo-militaires qui ont pour objectif d’appuyer l’action militaire en luttant contre la constitution de terreaux propices à la violences et au développement des Groupes Armés Terroristes, la force Barkhane présente à Gao, entreprend depuis plusieurs années diverses activités en faveur des populations. Ces actions de diverses natures visent à contribuer au développement local et améliorer le quotidien des habitants sur le long terme. C’est ainsi que depuis 2018, la Force Barkhane finance un projet de formation professionnelle destiné aux jeunes de Gao et environs.
Nous avons eu l’occasion, de nous rendre à Gao pour assister au lancement de la quatrième Édition de cette formation, mais aussi d’échanger avec quelques habitants et visiter l’hôpital militaire (ROLE 2) du camp qui est mis à disposition des populations de la ville de Gao.
« TRAVAIL POUR L’AVENIR » UN PROJET INITIÉ PAR LA FORC-G ET FINANCÉ PAR LA FORCE BARKHANE
C’est ce mercredi 12 Janvier 2022, qu’a eu lieu dans la salle de conférence du gouvernorat de la région de Gao le lancement de la 4 -ème Edition du projet « Travail pour l’avenir ». Ce projet au départ appelé « forum de l’emploi pour les jeunes » a été pensé et initié par la FORC- G (Fédération des organisations de résistance civile de Gao) en 2018. Cette coalition de mouvements nés sous l’occupation djihadiste en 2012 a vu, à travers cette formation, la nécessité de promouvoir la main oeuvre locale et former des jeunes afin qu’ils puissent se reconstruire, être indépendants économiquement et ne pas tomber dans la délinquance et le terrorisme.
Pour l’occasion, les notabilités et autorités de la ville étaient mobilisés. On pouvait noter entre autres la présence du chef de cabinet du gouverneur de la région de Gao, le préfet, les représentants des autorités intérimaires, le représentant de madame le maire de la commune urbaine de Gao, le président du cadre de concertation, le coordonnateur des chefs de quartier, les chefs coutumiers, le Représentant de la directrice générale de l’emploi et de la formation professionnelle, le vice-président de la FORC- G, le Représentant du Commandant de la force Barkhane, le représentant de l’ambassade de France au Mali , les représentants des forces de défense et de sécurité, le représentant des jeunes de Gossi, ainsi que de nombreux participants et habitants de la ville.
Toutes les autorités sans exception ont manifesté leur joie et gratitude pour le lancement de cette quatrième Edition du projet « Travail pour l’avenir » qui jusqu’à nos jours a permis à 300 (trois cent) jeunes de se former dans plus de 18 métiers et se lancer dans la vie socio professionnelle. Pour Madame le représentant du maire de la commune urbaine de Gao, « Cette formation contribue à renforcer la cohésion sociale, le vivre ensemble et la résilience des groupes vulnérables par un appui à la création et au renforcement des activités créatrices de revenus tout en permettant une stabilité sociale ».
Quant au représentant du Commandant de la Force Barkhane il dira que c’est « avec beaucoup de plaisir que je représente ici le COMANFOR BARKHANE. Ça illustre parfaitement les différentes composantes de la force barkhane notamment ici à Gao, avec ce volet très important au bénéfice des populations et notamment de la jeunesse. Dans tous les domaines d’action ici au sahel nous visons à appuyer l’action des autorités locales et à autonomiser au maximum tous les secteurs de la société malienne. Et évidemment quand on forme la jeunesse on forme l’autonomie du Mali de Demain ».
À noter que la cérémonie a pris fin par la signature de la convention cadre d’accompagnement par la force Barkhane pour la formation par apprentissage des jeunes de la région de Gao et environs
DE 2018 À NOS JOURS , DES MILLIARDS INVESTIS PAR BARKHANE ET DES CENTAINES DE JEUNES FORMÉS
Le projet « Travail pour l’avenir » a été lancé en 2018. Sur initiative de la FORC- G, le projet a été soumis à la Force Barkhane qui l’a validé, et depuis lors le finance chaque année. Selon les explications de Hameye Mahamane, Vice-président de la FORC-G, « Travail pour l’avenir est un projet que la FORCE G a soumis et barkhane a appuyé parce qu’ils ont vu l’importance et la pertinence et ont décidé de l’accompagner. Pour nous, dans notre contexte ou le pays est en guerre, la meilleure chose est de promouvoir la main d’oeuvre locale. C’est donc de former des jeunes dans ce sens-là, qui peuvent faire la reconstruction après et qui peuvent par la suite être indépendants économiquement parce qu’ils vont travailler pour faire leur vie. Donc par rapport à ça, comme barkhane a vu la pertinence, ils nous ont accompagné pour nous, c’est des gens qui veulent le devenir de notre nation et qui se soucient aussi du devenir de nos jeunes. Parceque ces jeunes en ayant du travail ils seront à labri d’être enrôlés dans les différents groupes armés et ainsi de suite. Et ils auront la chance de travailler dignement sans pour autant penser à faire autre chose ».
Avec 50 participants en 2018, 100 en 2020, 150 en 2021 et 200 pour cette quatrième Edition qui débute, ce sont au total 300 jeunes qui ont été formés et ils seront 500 à la fin de cette quatrième édition qui dure 16 semaines, soit quatre (4) mois. L’objectif de cette formation selon les initiateurs est non seulement de contribuer à la réduction du chômage mais aussi de permettre à des jeunes de prendre leur vie en main en exerçant un métier qui leur permettra de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles et par la même de ne pas tomber dans la délinquance ou le grand banditisme.
Pour cette quatrième édition, ils sont au total 76 filles et 124 garçons qui seront formés a Gao et Ansongo dans 18 filières porteuses de la région de Gao (Construction métallique – soudure, Mécanique Auto, réparation des groupes et pompes, mécanique des engins a deux roues, l’électricité bâtiment , plomberie sanitaire, coiffure esthétique pour les dames, coiffure homme, boulangerie et pâtisserie, cuisine et restauration, coupe et couture, informatique, froid et climatisation , carrelage, multimédias entre autres). À la fin de la formation en plus du kit gratuit qui leur est offert, ils auront un certificat attestant de leurs compétences acquises. Selon le vice-président de la FORC G, « La spécificité de cette 4eme édition est que les jeunes seront formés dans les centres de formation de Gao et Ansongo. Ils viennent de Gao, mais aussi d’un peu partout dans la région ( Gao, Bourem, Ansongo, Gossi, Labbezanga, Tessit, Soni Ali ber et Gouzoureye).
Aux dire du Lieutenant Hervé chargé des actions civilo militaires de la Force Barkhane, pour l’année 2021, c’est au total 30 millions d’euros qui ont été déboursés , soit 20 milliards de FCFA qui ont ainsi permis de mener des actions dans 100 (cent) villages, et 10 000 biens distribués.
LE ROLE 2 DU CAMP BARKHANE, UNE UNITÉ MEDICO CHIRURGICALE QUI SOIGNE AUSSI LES CIVILS MALIENS
Au sein du Camp Barkhane de Gao, l’une des particularités que nous avons pu constater est une unité médico-chirurgicale qui permet d’administrer des soins aussi bien aux forces françaises aux FAMa et a la MINUSMA, mais aussi aux populations de la ville qui le souhaitent.
En effet, cette unité qui dispose en son sein un laboratoire, un scanner, un bloc opératoire, une salle de réanimation et plusieurs salles de soins, est équipée pour administrer les premiers soins a des blessés de guerre mais aussi, effectuer des opérations chirurgicales. Selon le commandant Cyril, anesthésiste et médecin chef du rôle 2 « Ce centre médico-chirurgicale est équipé d’un bloc opératoire qui permet de prendre en charge les blessés, que ce soit des blessés de guerre ou des patients en attente d’une chirurgie programmée. Ces patients peuvent être des soldats de la Force française, des civils maliens ou des forces de coopération tel que les FAMa et la MINUSMA. Nous avons deux chirurgiens : un chirurgien visceraliste c’est-à-dire un chirurgien digestif, et un chirurgien orthopédiste, qui lui s’occupe plus des pathologies osseuses. Nous avons aussi une équipe constituée de deux infirmiers de blocs opératoires, de six infirmiers généraux et un anesthésiste » . À ses dires, la majorité des patients qui se présentent sont des civils maliens qui peuvent accéder aux soins par le biais de civils maliens qui travaillent sur le camp ou par des correspondants de santé malien.
L’unité a la capacité de réaliser jusqu’à trois opérations par jour et une vingtaine de consultations quotidiennes pour déterminer quel patient doit recevoir une opération. Avec cinq lits d’hospitalisation de disponible, le Commandant Cyril précise « Nous sommes aussi là pour assurer le soutient sanitaire à nos alliés qui sont du coup les FAMAs et la MINUSMA, et nous profitons de notre présence sur Gao pour pouvoir assurer un soutien sanitaire au civils maliens. Nous sommes militaires, mais nous sommes aussi médecins, donc c’est le cœur de notre métier d’apporter du soin là où nous sommes ».
Lors de notre reportage deux patients maliens étaient en rémission, notamment un Viel homme ayant été victime d’un accident de moto et qui après un suivi médical a subi une opération chirurgicale à la cuisse ; ainsi qu’un jeune garçon âgé de trois ans qui venait de subir une opération contre une hernie. Le jeune garçon accompagne de son papa, Les patients se sont dit satisfaits et reconnaissants pour ces soins gratuits dont ils ont bénéficié.
GAO, LA CITÉ DES ASKIAS QUI GARDE ENCORE LES CICATRICES DES ÉVÈNEMENTS DE 2012
Notre reportage nous a conduit à échanger avec quelques habitants sur leur quotidien. À l’issu des multiples échanges, le constat est le même, le traumatisme des évènements de 2012 persiste chez beaucoup et pour d’autres, il reste encore énormément à faire afin que la ville revienne à sa situation d’antan. En effet, c’est après de violents combats que la ville a fini par tomber aux mains des islamistes en juin 2012. À l’époque, beaucoup avaient fui et d’autres avaient fait le choix de rester pour se battre et tout faire pour faire revenir la souveraineté de l’Etat malien. C’est ainsi que plusieurs mouvements citoyens ont été créés. Ces mouvements ont fini par se regrouper et créer la FORC-G qui jusqu’à aujourd’hui est très active dans la région. De la situation sécuritaire qui prévaut, a la présence de la Force Barkhane dans la ville, en passant par les récentes opérations de DDR et patrouilles au sein de la ville initiées par les forces de défense et de sécurité maliennes, nos interlocuteurs ont tenu à nous faire part de leurs avis qui sont souvent aux antipodes de ceux des bamakois.
HAMEYE MAHAMANE – VICE PRÉSIDENT DE LA FORC- G : « Je lance un cri de cœur à tous les maliens. Le Mali ne se limite pas à Bamako, les personnes qui sont à Bamako et qui diffament et disent ce qu’ils veulent ça les engage »
“La FORCE G c’est la fédération des mouvements de résistances civiles. Ce sont trois mouvements nés en 2012. Sous l’occupation, des jeunes qui sont sortis pour dire non aux djihadistes, et en réalité appuyer la population civile et soulever aussi le drapeau du Mali. Ce sont ces jeunes qui se sont dit nous avons les mêmes objectifs, nos objectifs c’est nos communautés, notre patrie, notre nation. Dans ce cadre-là, pourquoi ne pas fédérer. C’est ce qui a amené qu’il y ait la création de cette fédération qui s’appelle fédération des mouvements de résistances civiles (FORCE G). Nous sommes des alerteurs. Tout ce que nous voyons, qui n’est pas correct, qui n’est pas normal quel que soit la personne ou l’organisation qui est en train de causer cela, nous dénonçons.
Barkhane ce sont des partenaires, et en toute vérité aujourd’hui on est en bon terme. Aujourd’hui nous sommes au lancement de TPA qui est un projet que la FORCE G a soumis et Barkhane a appuyé parce qu’ils ont vu l’importance et la pertinence et ont décidé de l’accompagner. Donc par rapport à ça, comme Barkhane a vu la pertinence, ils nous ont accompagné. Pour nous c’est des gens qui veulent le devenir de notre nation et qui se soucient aussi du devenir de nos jeunes. Parceque ces jeunes en ayant du travail ils seront à l’abri d’être enrôlés dans les différents groupes armés et ainsi de suite. Et ils auront la chance de travailler dignement sans pour autant penser à faire autre chose.
Je lance un cri de cœur a tous les maliens. Le Mali ne se limite pas à Bamako, les personnes qui sont à Bamako et qui diffament et disent ce qu’ils veulent le départ de Barkhane, ça les engage. Mais qu’ils comprennent que nous qui étions la en 2012, qui avions nos mamans et nos sœurs qui ont été violées devant nous, qui savent ce que veut dire la guerre et tous ces problèmes, aujourd’hui nous ne pouvons pas tenir le même langage qu’eux en demandant a Barkhane de partir parceque nous savons que grâce à la présence de Barkhane, même aujourd’hui à midi, Gao n’est pas sous occupation. Les djihadistes qui sont en train de combattre le Mali, certes il y a certains nationaux dedans, mais c’est des vétérans de guerre, et je sais que si ce n’est pas l’aviation et une bonne coordination, une seule nation et un seul groupe armé ne peut leur faire face. Quand on demande le départ de Barkhane il faut qu’on nous dise l’alternative c’est quoi ? il faut qu’on nous le montre. Qu’est-ce que nous avons pour remplacer barkhane tout de suite ? »
Mme MAIGA SEYMA ISSA, 3EME ADJOINTE AU MAIRE DE LA COMMUNE URBAINE DE GAO, MAIRE CHARGÉE DE L’ÉDUCATION, DE LA SANTÉ ET DU DÉVELOPPEMENT SOCIAL : « C’est un travail exceptionnel qui a été fait par l’armée malienne ces dernières semaines »
« C’est une très grande satisfaction pour moi aujourd’hui car c’est de cela que nos jeunes ont besoin et c’est de cela que nos communes et régions ont besoin, du travail pour les jeunes. Parceque c’est le chômage qui amène les jeunes à la délinquance, à prendre de l’alcool, de la drogue, à faire beaucoup de choses et même à être enrôlés. L’autonomisation des jeunes ça ne fait qu’un plus et un grand plaisir et une grande fierté car ces jeunes vont faire une formation, travailler pour eux-mêmes, et ils vont subvenir à leurs besoins, de leur famille et même aux besoins de leurs enfants.
Moi ce que je peux dire concernant le sentiment anti français, nous a Gao nous n’avons jamais été dans ce lot. Demain matin je vous invite à aller vers l’aéroport et voir combien de jeunes, filles et garçons montent à la Minusma et a Barkhane pour aller travailler. Ils sont plus de 600, sinon 1000 même. Et ces jeunes quand on va les laisser à eux même et au chômage, pendant qu’ils ont fait des années en travaillant et qu’ils arrivaient à subvenir aux besoins de leurs familles, de leurs parents et d’eux même, vous imaginez ce que ça fait. Ça fait verser des larmes. Surtout pour nous les mamans. Donc moi j’ai toujours salué Barkhane et la MINUSMA. Ça n’engage que moi et je le dis haut et fort. J’ai toujours salué leur contribution au développement de nos communes, de nos régions, des structures de jeunes et de femmes.
La situation sécuritaire en général à Gao est alarmante, elle est très alarmante. Même hier soir (ndlr : Mardi 11 Janvier) à la radio on disait que des jeunes armés ont coupé la route a des citoyens qui quittent un village a un autre. Il y en a un même qui est décédé hier matin et a été enterré hier après-midi. Chaque jour que Dieu fait nous sommes confrontés à ces problèmes de tueries, de braquage, d’insécurité totale.
Concernant les opérations menées par nos forces de défense et de sécurité ces dernières semaines, C’est un travail exceptionnel qui a été fait par larmée malienne. Depuis qu’ils ont commencé leurs opérations, on peut dire que c’est réussi et ça a montré des résultats remarquables. Malheureusement les délinquants quittent la ville pour se rendre dans les villages. Ils vont faire leurs braquages au niveau des villages. Comme ils savent qu’actuellement a Gao ils ne peuvent rien faire ils vont donc faire leurs opérations dans les communes rurales”.
AMADOU SARR – RESPONSABLE DE LA SECTION SÉCURITÉ AU SEIN DE LA FORC G : « Nous pensons que les maliens doivent se concerter, s’assoir, au lieu d’investir dans d’autres forces étrangères, pourquoi ne pas procéder au recrutement volontaire»
« On a constaté qu’il y a beaucoup de mensonges à Bamako, parceque les gens ne se comprennent pas. Vu la situation du Mali les gens n’arrivent pas à se comprendre sur ce qui se passe, sur la réalité même du pays. Un bamakois est mal placé pour donner des informations sur Gao. Donc souvent nous entendons des informations comme quoi ça chauffe à Gao, alors que tout va bien ici. Donc déjà c’est des mensonges qui font très mal et déstabilisent le pays entier.
Réellement je tiens à remercier nos forces de défense et de sécurité à Gao. Pas les décideurs qui pensent que c’est eux qui décident à Bamako, car c’est le terrain qui commande. Ces derniers temps nous voyons la ville calme, surtout la nuit. Car à un moment à Gao, la nuit on entendait surtout les tirs un peu partout, mais aujourd’hui les forces de défense et de sécurité, les responsables de la ville ont pris leurs responsabilités en mettant en place une patrouille mixte de jour, avec tous les corps du Mali, pour faire la patrouille nocturne et journalière en saisissant des Motos. Quand ils prennent une moto sans papier, pour la récupérer, tu viens avec les papiers, la facture originale, et la carte d’identité et le numéro de téléphone. Nous souhaitons que ça reste ainsi car il faut que les gens comprennent que tant Gao n’est pas stable, le Mali ne sera pas stable.
Concernant la présence française, ici nous ne sommes pas contre la France, nous ne sommes pas avec la France. Nous sommes pour la France parceque ce que la France a fait en 2012 a plu à tous les maliens. Soyons reconnaissants envers la France par rapport à ce bon travail qu’ils ont fait. Maintenant la politique sécuritaire, le combat sur le terrain c’est autre chose. Ce n’est pas n’importe qui, qui peut expliquer un combat militaire, soyons objectif. On sait qu’aujourd’hui certains demandèrent le départ de la France, mais au profit de qui ? C’est la question que nous nous posons aujourd’hui. Nous pensons que les maliens doivent se concerter, s’assoir, au lieu d’investir dans d’autres forces étrangères, pourquoi ne pas procéder au recrutement volontaire. Il y a des volontaires et en pagaille. Il y a des gens qui quittent Bamako pour venir faire le recrutement ici à Gao. Il y a des jeunes valables. Donc au lieu d’investir l’argent dans des partenariats avec d’autres nations, investissez dans le recrutement volontaire.
Quelqu’un qui aime sa patrie, doit mourir pour elle en réalité. Il faut que des gens meurent pour que le Mali soit le Mali en réalité. On est confronté à beaucoup de problèmes que les gens ne comprennent pas. Nous avons toujours exprimé ce besoin de recrutement volontaire, pas seulement pour les jeunes du Nord, mais de tout le Mali. Les forces étrangères quel que soit leur puissance, ont besoin d’aide de la population. Si Barkhane voyait tout, Barkhane ne serait pas victime d’attentat à Gao ville. Donc quelqu’un qui voit tout ne va se faire tuer. Ça fait mal aux gens de dire la vérité, mais elle finira par triompher.
Nous ne sommes ni chaud ni froid pour le départ de la France parceque les conséquences c’est tout le Mali qui va l’assumer.
Nous avons entendu parler de l’embargo, mais le Mali est sous embargo depuis longtemps. Il Ya des lieux au Mali ou ils sont déjà sous embargo. Nous qui vivons sous embargo depuis longtemps, on est en embargo par Bamako, parceque la seule route qui nous relie à Bamako n’existe pas. Pour aller à Bamako le bateau n’est plus là. Sky Mali ça coute 150 000 (cent cinquante mille) c’est trop cher. Le cordon ombilical est coupé, on n’a même pas de connexion. On a vécu ça en 2012 et on continu à le vivre ».
REPORTAGE RÉALISÉ PAR AWA CHOUAIDOU TRAORÉ
Source : Nouvel Horizon