La journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines est célébrée ce jeudi 06 février 2025 à travers le monde. Le thème à l’échelle mondiale est : « Accélérer le rythme : renforcer les alliances et créer des mouvements pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». Au Mali, cette journée intervient dans un contexte où certaines victimes bénéficient d’une reconstruction de l’organe endommagé. Une opportunité offerte par l’Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles.
La réparation des complications liées à la pratique de l’excision se fait régulièrement dans les localités où le phénomène est récurrent. Bréhima Ballo est le chargé de programme de l’ONG AMSOPT (Association Malienne pour le Suivi et l’Orientation des Pratiques Traditionnelles). Il explique que la prise en charge s’effectue après une sensibilisation des communautés. « Lorsque nos animatrices vont dans un milieu, après la sensibilisation, elles parlent des complications de l’excision, elles ont des boîtes à images, elles possèdent également le mannequin pour expliquer et mieux faire comprendre les complications liées à la pratique de l’excision », le chargé de programme de l’ONG AMSOPT. « Certains de nos villages ont abandonné la pratique de l’excision suite au succès qu’a engendré la prise en charge médicale », se réjouit-il.
La réparation, une initiative salutaire
Cette dame sous couvert d’anonymat a amené sa fille après avoir suivi une séance de sensibilisation des animatrices dans leur localité. Elle se réjouit aujourd’hui de la réussite de la réparation de sa fille. « Elle perdait fréquemment du sang. Un kyste a commencé à se former dans ses parties intimes. C’était très fragile on dirait un œuf », explique la victime. « J’ai vu ces images lors d’une formation. C’est alors que je suis venue voir ma sœur. Nous avons approché l’AMSOPT. Ils nous ont aidées », témoigne la dame. « Nous n’avons rien payé. Aujourd’hui, ma fille est guérie et se sent en pleine forme », dit-elle avec joie.
L’AMSOPT travaille avec plusieurs partenaires, dont One Stop Center. Les responsables de cette ONG regrettent la déclaration tardive des victimes. . « Les difficultés majeures, c’est le retard des déclarations. Mais ça ne nous empêche pas de faire le travail », souligne Dr Hanna Kountou Coulibaly médecin à One Stop Center. « Il pourrait y avoir des légers retards dans la prise en charge ou souvent des réticences. Des situations peuvent survenir, si ça trouve qu’à ce moment-là, le partenaire n’est pas dans sa période d’action », poursuit le spécialiste.
À noter que depuis la création de l’AMSOPT, plus de 5 000 femmes et filles ont bénéficié d’une prise en charge. Elle intervient dans les régions de Kayes, Nioro du Sahel, Koulikoro, et Nara.