C’est ce lundi 13 juin 2022 que le conseil de sécurité de Nations-Unies devrait, en principe, voter le renouvellement du mandat de la Minusma. Tandis que la France manœuvre dans les coulisses pour lier cette question à la présence de Wagner dans notre 0AYS, bien qu’elle y a décidé de quitter librement, interrogé sur le sujet lors de la conférence de presse organisée, ce vendredi 10 juin 2022, au CICB à l’occasion du premier anniversaire de son gouvernement, le Premier ministre Dr Choguel Kikalla Maïga a estimé que le Mali n’a pris aucune décision de s’opposer au renouvellement du mandat de la force onusienne déployée depuis 2013 dans notre pays. En clair notre pays ne s’opposera pas à ce renouvellement, mais posera des conditions.
Le gouvernement émet toutefois le vœu ardent de voir redéfini le rôle de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), avant le renouvellement de sa mission.
Lors de son passage dans l’émission Mali Kura Taasira, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop avait expliqué sur les antennes de l’Ortm que « ce à quoi nous faisons face, c’est les menaces terroristes. Or il se trouve que le mandat de la MINUSMA ne lui permet pas de s’engager dans la lutte contre le terrorisme (…). Nous avons donc dit à la MINUSMA qu’il faut qu’on adapte leur mandat à la réalité… Nous allons nous asseoir avec eux pour regarder à l’intérieur du périmètre qui est donné à la MINUSMA, le travail qu’il peut faire conformément à ses textes, où est-ce que le Mali souhaite que la MINUSMA soit et quel travail la MINUSMA peut faire en accompagnement ».
La montée vertigineuse du nationalisme dans notre pays s’est accompagnée d’un désir ardent de souveraineté, de sécurité, de paix, mais aussi de dignité qui font écho à l’exigence d’efficacité de la mission onusienne déployée dans notre pays.
La majorité des Maliens exigent aujourd’hui que la MINUSMA soit plus proactive, opérationnelle et offensive aux côtés des FAMa que d’être une force espionne, comme l’accusent certains, et délatrice contre le moindre fait et geste de notre armée nationale. Les Maliens voudraient voir la Minusma accompagner le Mali à rétablir véritablement sa souveraineté sur l’ensemble du territoire que d’être là à vouloir maintenir une chimérique paix qui n’existe pas. Qu’elle protège davantage les populations civiles, c’est une chose, mais qu’elle collabore plus et mieux avec les forces armées maliennes (FAMa) dans le cadre de la réalisation de son mandat, proposent de nombreux habitants du centre du Mali, l’épicentre de la violence dans le pays.
Depuis deux semaines, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale fait le tour du monde pour convaincre les membres du conseil de sécurité à aller dans le sens de notre pays en levant les restrictions par lesquelles les contingents répondent plus à leur hiérarchie nationale qu’au Commandement de la Force onusienne et qui entament gravement l’efficacité de la MINUSMA.
Le ministre Abdoulaye Diop a rencontré dans ce cadre, ce jeudi 9 juin, tous les ambassadeurs africains qui siègent au Conseil de sécurité, ce vendredi 10 juin le Secrétaire général adjoint aux Opérations de paix, en présence du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef de la MINUSMA, l’ambassadeur représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, ce samedi 11 juin, Nicolas de Rivière, ambassadeur Représentant permanent de France auprès des Nations unies, l’ambassadeur représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies…
Au nom du gouvernement, Abdoulaye Diop a insisté sur la nécessité de sortir du copier-coller en acceptant d’adapter le mandat de la MINUSMA aux besoins et à la situation de notre pays, en soulignant la nécessité de déployer des brigades d’intervention rapide capables de mener des opérations de combat contre les groupes terroristes.
Il a plaidé enfin auprès de tous les partenaires rencontrés pour la poursuite des relations et à maintenir une franche collaboration opérationnelle avec les Nations-Unies, à travers la MINUSMA.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin