En prince, c’est à la fin du mois de juin prochain que le Mandat de la MINUSMA sera renouvelé. Cette réunion est très attendue par beaucoup d’observateurs en raison des incertitudes qui entourent ce renouvellement quand on sait que le dernier mandat l’a été, en juin dernier, sur fond de divergences entre le gouvernement du Mali et certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU à l’exception de la Chine et de la Russie, alliés du Mali.
De même, au cours de la mise en œuvre du nouveau mandat, les relations n’ont pas toujours été au beau fixe entre les deux parties comme en témoigne la crise née de l’affaire des 49 soldats ivoiriens et l’expulsion du Porte-parole de la MINUSMA en juillet 2022. C’est dans ce contexte qu’on apprend que le Conseil de sécurité tiendra une séance d’information et de consultations sur le Mali le 12 avril 2023 à moins de trois mois du renouvellement du Mandat de la MINUSMA.
Le 29 juin 2022, le Conseil de sécurité a décidé de proroger d’un an, jusqu’au 30 juin 2023, le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) avec les mêmes effectifs maximums de 13 289 militaires. Cette décision avait été prise dans un contexte de vive tension entre le Mali et certains membres du conseil de sécurité, à l’exception de la Chine et de la Russie.
Alors que nous approchons du prochain renouvellement du Mandat de la mission onusienne, « le secrétaire général des Nations unies, Antonio GUTERRES, s’apprête à soumettre le maintien de celle-ci au respect d’une série d’engagements sur lesquels Bamako va devoir se prononcer », nous apprend le site d’information, Africa Intelligence, qui parle d’un ultimatum du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’endroit des autorités maliennes.
Dans son article publié le 5 avril dernier, le site affirme que la mission de l’ONU au Mali se trouve dans l’impasse, freinée sur le plan politique et opérationnel par ‘’la junte’’ au pouvoir.
Une information aussitôt démentie par les responsables onusiens qui se démarquent de toute idée d’ultimatum et parlent de dialogue avec le Mali.
«En ce qui concerne le Mali, on nous a posé des questions au sujet d’un article publié aujourd’hui dans Africa Intelligence, et je peux dire que cet article est tout à fait inexact. Nous continuons à dialoguer de manière constructive avec les États membres et les pays hôtes, et nous ne sommes pas là pour lancer des ultimatums, comme le prétend l’article», a affirmé Stéphane DUJARRIC, Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, sur la page Twitter officielle des Nations Unies.
«Le Conseil de sécurité tiendra une séance d’information et des consultations sur le Mali le 12 avril, et le représentant spécial et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, la MINUSMA, EI Ghassinm WANE, devrait informer. Et s’il est ici en personne, nous lui demanderons aussi de vous parler », a ajouté Stéphane DUJARRIC, qui a fait savoir que pour rester dans le pays, la mission de maintien de la paix continue d’appuyer les efforts visant à assurer la préparation électorale, la cohésion sociale et la prévention des conflits.
Selon de nombreux observateurs, le principal défi auquel la Mission est confrontée est celui de l’adaptation de son mandat à l’environnement sécuritaire dans lequel elle est déployée et qui requiert un changement de doctrine, de règles d’engagement et surtout une volonté politique véritable d’aider le pays hôte à sortir de la crise.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin