De nombreux parieurs se disent victimes du système au niveau de la Direction du PMU-Mali. Ce, du fait que leur ticket gagnant a été omis au moment de traitement. Mais que fait-on de ces tickets ?

Si la baisse du pouvoir d’achat  a réduit les mises des parieurs maliens, la méthode de gestion de la boîte non plus, n’est pas étrangère à ce  phénomène attribué à certains revendeurs et agents de la direction du PMU Mali.

Il s’agit, en l’occurrence du cas des tickets «omis» par des agents de traitement. Puisque l’opération s’effectue manuellement, l’omission involontaire  est donc très possible. Mais elle est provoquée en général en vue d’escroquer les gains des parieurs.

La technique consiste à déclarer un ticket omis et inviter le gagnant à entamer des démarches au près de la Direction en vue de rentrer dans leur dû. Naturellement, les incessants va-et-vient découragent généralement les prétendants qui renoncent très vite après avoir dépensé la moitié du gain en question. Ceux des régions ne tentent d’ailleurs rien, puisque considérant de facto que l’omission équivaut à perte.

Il s’agit, selon toute évidence d’un réseau bien huilé et fonctionnant à merveille.

Mais qu’advient-il après que le gagnant ait renoncé à sa manne? Le montant est tout simplement retiré et distribué entre les membres du réseau.

Et les textes en vigueur favorisent considérablement la mafia en question. Et pour cause. Le décret fixant le règlement du PMU Mali dans sont ARTICLE 18 stipule que  «Les calculs de répartition sont effectués après regroupement de la totalité des partis.

Par ailleurs, si pour une raison quelconque (…) certains des éléments de calcul sont indisponibles, n’ont pas pu parvenir au centre de traitement ou n’ont pas pu y être traités, les rapports peuvent être établis en tenant compte des seul éléments disponibles. Tous les paris gagnants sont réglés sur la base des rapports ainsi calculés. Les paris perdants ne sont pas remboursés».

Les mêmes dispositions disent ceci: «Le Pari Mutuel Urbain (PMU Mali) dispose d’un délai n’excédant pas sept jours, après la mise en paiement pour régler un pari après la présentation du récépissé…

A l’expiration des délais spécifiés dans les présents articles, les paiements cessent d’être exigibles.

Le montant des gains et remboursements des paris qui n’auraient pas été réclamés dans les délais réglementaires devient caduc et reste acquis au PMU Mali».

En définitive, les membres de la mafia jouent à la fois sur le délai de paiement et l’usure du parieur.

Comment redynamiser la boîte ?

L’on dira peut-être, au regard, des chiffres d’affaires, que le PMU-Mali se porte bien. Cette arithmétique ne doit impressionner personne. Et puisqu’on y est, pourquoi des grèves à répétition dans une société dont le chiffre d’affaire est impressionnants? Pourquoi des arrestations pour détournements et corruption ?  (Nous reviendrons largement sur la méthode mafieuse permettant de détourner des centaines de millions F CFA à l’issue de chaque course).

En attendant, la nouvelle direction doit s’employer à renouveler le modèle de croissance et à diversifier les modes de prise de paris. Il s’agira aussi de maintenir  et d’entretenir un lien social et consolider les relations avec les parieurs dans tous les points de vente PMU ; augmenter le nombre de points de vente afin de palier à la baisse drastique du nombre de parieurs…

En tout état de cause, il serait dommage que le Pmu-Mali, une entreprise ayant fortement contribué à la croissance économique du pays à travers la création d’emploi et le renflouement des caisses de l’état  soit mise en péril par l’attitude d’une minorité.

Après tout, les parieurs continuerons à se ruiner et la direction du PMU Mali et les actionnaires à s’enrichir jusqu’au jour où les parieurs seront lucides et abandonnent un jour le PMU à son destin. Et ceci n’est pas une bonne perspective. Il faudra donc agir.

A suivre !

ISSIAKA COULIBALY

Source: La Sentinelle