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RENCONTRE TOUS AZIMUTS EN ITALIE ET EN MAURITANIE

Les tireurs de ficelles pour le contrôle des ressources du Nord Mali ne s’écartent pas du tableau

La France et l’Europe, soutenues par les Etats-Unis, ont récemment engagé une nouvelle médiation
avec des représentants du CSP. En effet, l’Italie a invité les dirigeants du CSP à Rome, les semaines
dernières, pour régler certains différends entre le gouvernement malien et les ex-rebelles du nord.
S’en est suivi une autre rencontre des leaders religieux en Mauritanie, l’objectif étant d’instaurer la
paix au Sahel, notamment au Mali. Mais en réalité, au-delà de l’apparence, c’est la géostratégie des
puissances occidentales qui surplombe ces rencontres autour du Mali, avec pour intérêt le contrôle des
ressources dans le nord du pays.

Qu’est-ce qui ont conduit les puissances étrangères à se concentrer actuellement sur la
médiation autour du Mali ?

Fin septembre 2021, à l’issue d’une visite de six semaines, l’homme d’affaires américain Claude David
Convisser a rédigé un mémorandum de 43 pages analysant les causes du terrorisme au Mali et au
Burkina Faso. Avocat aux États-Unis, sans lien avec le gouvernement, mais installé au Ghana il a
offert ses services pour servir de médiateur et obtenir des terroristes l’offre d’un cessez-le-feu et,
éventuellement, d’une éventuelle paix.

Convisser a largement diffusé son mémo auprès des responsables gouvernementaux au Mali, au
Burkina Faso, au Ghana, aux États-Unis et en France. Convisser a proposé que si les terroristes sont
prêts à déposer les armes pour assurer le départ des forces militaires européennes et américaines, pour
commencer, le Mali, le Burkina Faso et le Ghana s’unissent pour former un seul pays et qu’ils se
soumettent à une autorité centrale supérieure aux gouvernements des États membres, qui garantiraient
la sécurité à l’intérieur des frontières élargies.

Le 10 décembre 2021 International Crisis Group, un cadre de réflexion qui serait composé « d’anciens
diplomates et  espions américains » a publié son propre rapport sur Mali. Rédigé par un certain
Ibrahim Yahaya Ibrahim, le rapport de l’ICG a également appelé à une médiation pour mettre fin à la
crise au Mali. Toute chose qui sous-entendrait que ce cadre de réflexion aurait tenu à manœuvrer les
rames pour devancer l’appel fait antérieurement par Claude Convisseur. La dernière section du
rapport de l’ICG traite de la sélection d’un médiateur. Il prédit avec précision le moment présent.
Publié un mois avant la fermeture des frontières du Mali avec tous ses voisins à l’exception de la
Mauritanie, le rapport de l’ICG prédit que la Mauritanie serait un lieu propice à une médiation entre
djihadistes et Oulémas locaux.

Cependant, le rapport de l’ICG reproche à la Mauritanie son manque « d’expertise technique » dans la
conduite de la médiation. Qui l’International Crisis Groupe à l’origine du rapport de l’ICG
recommandent ils pour guider la médiation à laquelle les parties maliennes sont désormais appelées à
assister en Mauritanie ? Bien sûr, l’organisation non gouvernementale Suisse dénommée Centre pour
le dialogue humanitaire et la Pro médiation français.
Les dirigeants maliens invités en Mauritanie font-ils vraiment confiance à une médiation destinée à
préserver l’accès des ressources naturel à la solde des partenaires occidentaux ?

L’or motive la stratégie et la conduite Européennes et américaines au Mali

Pour résoudre et éviter qu’un problème ne se reproduise, il faut d’abord en comprendre les causes. Si
les Maliens veulent la paix et le départ des forces militaires étrangères, pourquoi les Européens,
menés par la France, et les États-Unis d’Amérique trouvent ils si important de continuer à occuper le Mali et les pays voisins ? Dans le cadre du système économique mondial actuel, l’or offre une réponse plausible.

Même si aucun pays au monde ne lie encore formellement la valeur de sa monnaie au prix de l’or, les
banquiers centraux des pays occidentaux pensent que la quantité de réserves d’or qu’un pays détient
est une mesure de la force de la monnaie du pays. C’est par Exemple, le cas de la Suisse qui possède
« 136,3 grammes d’or pour chacun de ses citoyens », bien que ce pays enclavé au centre de l’Europe
avec une population de 8,7 millions d’habitants n’a pas de gisements d’or sur son territoire national.

En revanche, les pays participant à la Communauté financière d’Afrique qui utilise le franc CFA
détiennent ensemble dans l’Union économique et monétaire ouest africaine détiennent « 0,4 gramme
d’or pour chacun de leurs 99 millions de citoyens. » Puisque la quantité d’or détenue par l’ensemble
des pays de la zone euro est de « 10 grammes par personne », il est clair qu’un des apports de la
France à l’Europe est de posséder l’or qui sous-tend la valeur de l’euro.

Pour maintenir la monnaie de réserve mondiale, les États-Unis d’Amérique détiennent « 26,1
grammes par habitant », ce qui les place au huitième rang mondial.

Si des pays comme la France et la Suisse n’ont pas d’or enfoui sous leurs terres, où l’obtiennent-ils ?

En outre, les États-Unis ont leurs propres intérêts économiques en jeu au Mali. De sources proche du
dossier avance que la société Americaine Exxon Mobil Corporation souhaite exploiter les
combustibles fossiles du nord du Mali, jugé les plus gros gisements d’Afrique, plus importants même
que le pétrole et le gaz naturel libyen ou nigérian. Cependant, la France, qui sert les intérêts de toute
l’Europe en soutenant l’euro avec de l’or malien, s’oppose à l’unification africaine.

La course sur les ressources minières du Mali est une réalité. La crise que nous visions actuellement et
les médiations tous azimuts qui en résultent ne semblent être des stratégies, des pures façades pour
les tireurs de ficelles de parvenir à leur fins, plutôt que de restituer au Mali sa souveraineté et son
indépendance.

Oumar ONGOIBA

Source: Delta News
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