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Rencontre Alpha-Cellou : la paix des braves, la guerre des nerfs

Avant que Dieu ne vole au secours de la Guinée, le temps n’adoucisse les mœurs politiques et la guerre d’usure entre les protagonistes de la crise guinéenne ne montre ses limites, tout le monde a déploré que la course au pouvoir dans un corps à corps politique violent ne rende la vie en commun impossible et la partition du pays irréversible. Le Professeur Alpha Condé à qui on a voulu faire croire que l’UFDG est une menace contre son régime et Cellou ‘’l’ennemi’’ à abattre a dû se faire violence pour sceller des alliances parfois contre-natures afin de se préserver personnellement et assurer ses arrières-politiques

Alpha Condé president guineen

En attendant de savoir à qui profiterait l’apaisement en cours dans des calculs de courte vue et des agendas mystérieux, l’image et la perception de la Guinée ainsi que de ses acteurs politiques se sont considérablement améliorées avec un horizon plus tranquille et prometteur.

Le dialogue n’est pas une faiblesse, le compromis n’est pas une défaite

Le pouvoir et l’opposition ont vécu dans ‘’l’équilibre de la terreur’’ trop longtemps et sans la victoire de l’un sur l’autre pour ne pas se décider à aller à la ‘’paix des braves’’ qui fait l’honneur d’une démocratie naissante et le bonheur de citoyens voués au même destin. Dans un pays où les conflits d’intérêt et les luttes de pouvoir ont brisé l’élan national et alimentent les passions qui font le malheur de chacun et de tous, la paix est un défi de tous les jours, l’unité nationale demeure une quête permanente. Les Guinéens vivent un paradoxe terrible : ils souhaitent la paix pour leur pays, mais ne résistent pas à la tentation de la violence et semblent pour la plupart ne s’épanouir que dans la division et les querelles byzantines. La politique, la démocratie qui sont un espace de liberté et d’expression ont davantage divisé la société et opposé les citoyens. Aussi, chacun voit en l’autre l’ennemi lorsqu’il n’adhère pas à son choix ou ne partage pas sa conviction. Les élections qui sont un moment de compétition saine et de vérité dans les choix à faire pour le pays suscitent chaque fois des craintes légitimes à cause des risques qu’elles font peser sur une citoyenneté fragile, une République trop vulnérable et une démocratie inachevée.

D’où la nécessité de parvenir à consensus par le dialogue et la concertation afin de préserver les acquis si maigres et de surmonter les rancunes et rancœurs du passé et les frustrations de nombreuses injustices. N’est-pas cela que le Président Alpha Condé a compris en prenant l’initiative d’une relation nouvelle avec son opposition fondée sur le respect et la reconnaissance mutuelle ? Le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à son tour, n’a-t-il pas compris que la cohabitation pacifique avec le pouvoir est plus porteuse d’avenir et d’espérance que l’épreuve de force sans fin ni limites ?

En tout cas, la rencontre entre le Chef de l’Etat et le chef de file de l’opposition n’a pas contribué qu’à la décrispation politique, c’est un jalon fondamental dans la paix sociale que les antagonismes politiques avaient rendue impossible. La Guinée s’est engagée dans la voie d’une démocratie apaisée qui reste vivante, car la politique n’a rien perdu de ses droits et la compétition électorale surtout avec une succession d’élections à venir a toujours un intérêt évident : la majorité actuelle est déterminée à garder le pouvoir tandis que l’opposition se prépare activement à l’alternance qu’elle juge possible, voire inévitable. Tant mieux pour la vitalité de la démocratie guinéenne qui a besoin de partis forts et de responsables politiques conscients de leurs devoirs.

A ce propos, les enjeux du futur laissent entrevoir une recomposition en cours d’une classe politique tournée vers l’avenir et portée par le courant de toutes les alliances possibles et plus que jamais ouvertes. Aussi bien le pouvoir que l’opposition se retrouve à la croisée des chemins, car les alliances d’aujourd’hui ne seront pas celles de demain. Qui sera avec qui est la question à laquelle il est difficile de répondre, car tout dépendra de l’évolution de la situation, du comportement difficile à prévoir et des intentions à ce stade difficiles à deviner des différents acteurs. Surtout que la rencontre entre le Président Alpha Condé et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo qui s’inscrit dans l’obligation de l’un envers l’autre définie par la loi relative au statut de l’opposition semble marquer un tournant dans la vie démocratique. Le duel à mort entre les deux principales forces politiques a déterminé jusqu’à maintenant les alliances et les stratégies de chacun. Maintenant que ce n’est plus l’escalade dans les propos et les rapports ne sont plus conflictuels comme par le passé, il est clair que l’effort portera davantage à remporter des élections qu’à se ‘’neutraliser’’ mutuellement. Même si au tour des deux hommes, ils sont nombreux à regretter la trêve intervenue, un retour en arrière semble peu probable, parce que pour la majorité écrasante des Guinéens le pays est sur la bonne voie, le Président et son challenger ont fait le bon choix.

L’espoir de la paix et d’un avenir paisible est la résistance de la majorité silencieuse au dépit des élites trop préoccupées par des intérêts mesquins et des calculs immédiats pour comprendre qu’on ne peut s’opposer à la marche de l’histoire et à l’air du temps et surtout qu’on ne peut pas jouer tout le temps avec le destin d’un peuple dont il ne faut pas abuser de la patience et de la faiblesse . il finit toujours par se réveiller !

Tibou Kamara

 

 

La rédaction

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