C’est la renaissance d’un mythique orchestre dans la capitale malienne. Las Maravillas de Mali, c’est l’histoire extraordinaire de sept jeunes maliens qui partent à Cuba dans les années 1960 pour apprendre la musique. Dans les années 1970, ils rentrent chez eux au Mali mais le groupe s’éteint progressivement. Les membres fondateurs sont aujourd’hui décédés, excepté l’un d’entre eux qui n’a jamais abandonné son rêve. Cinquante ans plus tard, l’orchestre afro-cubain renaît et entame une tournée internationale. Ils étaient la semaine dernière au Maroc, ils seront courant juillet au festival de Marciac dans le sud de la France.
Il l’avait rêvé il y a cinquante ans : que les Maravillas de Mali jouent enfin dans leur pays natal. A son retour de formation à Cuba en 1967, le maestro Boncana Maïga espère un poste de professeur de musique ou des dates dans les salles de concert. Mais tout ça n’est jamais venu. « Personne ne s’occupait de nous. On était là, on attendait. Moi je rêvais d’un orchestre comme celui que j’avais à Cuba. Ça n’a pas marché et moi je suis parti. »
Cinquante ans plus tard, l’orchestre 2e génération reprend les tubes. « Un jour, le téléphone sonne et on me dit : “Voulez-vous reprendre Rendez-vous ce soir chez Fatimata en faire un single et même deux singles ?”. Allez rebelote, on est reparti à Cuba. On a fait le disque. Et on me dit : “Voulez repartir à Cuba ?”, rebelote, une deuxième fois à La Havane à Cuba pour remonter l’orchestre Maravillas de Mali. »
Avec leurs violons, piano ou djembé, les 12 musiciens remettent au goût du jour le style afro-cubain, estime l’un des chanteurs Jospinto : « On a été bercés dans cela parce que nous avons eu des parents purement mélomanes et tout petits déjà ces sonorités cubaines et africaines nous sont restées et nous constatons même que tout est en voie de disparition. Alors il y a lieu de remettre la pendule à l’heure. » Les Maravillas de Mali sont en tournée mondiale jusqu’en 2020.
RFI