Personne ne comprend plus le retard pris dans la remise du Rapport annuel 2012 du Bureau du Vérificateur Général à la presse. Cela, près de deux semaines après sa remise officielle et solennelle au président de la République. Le document serait-il sous embargo à cause du fait qu’un ministre de l’actuelle équipe aurait vu sa gestion épinglée avec un trou de 400 millions FCFA ? En tout cas, malgré les multiples promesses, le Rapport annuel 2012 du BVG se fait toujours désirer.
Après avoir fait un véritable plaidoyer en faveur de la bonne gouvernance au palais de Koulouba, le 26 novembre dernier, devant le président de la République, voilà que le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré traîne à remettre aux médias le Rapport annuel 2012 que sa structure a élaboré aux fins de dénoncer les cas de détournements des deniers publics. Lesquels, malheureusement, sont en croissance exponentielle dans notre pays. Selon des informations qui circulent en ville, des personnalités haut placées figureraient sur la liste des présumés délinquants à col blanc dont la gestion des structures publiques vient, précisément, d’être passée au peigne fin par le BVG.
Dans son Rapport, le Vérificateur général affirme avoir décelé un trou estimé à près de 3 milliards FCFA suite à l’examen des seules régies auprès D A F des départements ministériels. Il souligne aussi souligné que son institution avait été saisie par le président de la République lors des enquêtes de moralité visant les cadres qu’IBK voulait nommer à de hautes fonctions. C’est dire donc qu’aucun des ministres de l’équipe d’Oumar Tatam Ly ne devrait figurer dans le Rapport annuel 2012 du BVG ? Pourtant, il nous est revenu que la gestion d’un membre de ce gouvernement, alors qu’il tenait par le passé les rênes d’un département ministériel, a bien été épinglée dans ledit rapport. Le présumé prédateur ayant porté préjudice à l’Etat pour un montant de plus de 400 millions FCFA.
Lors de la même cérémonie de remise officielle du Bulletin d’information 2011 et 2012 de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration (CASCA) et du Rapport annuel 2012 du Bureau du Vérificateur Général (BVG), le président IBK avait tenu à rassurer tout le monde, en disant que » l’argent du peuple sera restitué…et cela sans préjudice aucun des réparations et poursuites requises « . Avant d’ajouter que » la guerre qui est déclarée depuis longtemps dans ce pays, du moins au plan théorique, contre la corruption, est cette fois-ci bel et bien engagée et ira à son terme« . Après ces propos on ne peut plus clairs, qu’attend donc le Vegal pour diffuser le contenu de son rapport, en le remettant aux médias comme cela se faisait les années antérieures? Est-ce à cause du ministre épinglé dont ont dit qu’il appartient au premier cercle du pouvoir que ledit rapport tarde à être divulgué ? En tout cas, ça ne sert à rien de procéder tambour battant à la remise d’un tel document s’il doit rester sous embargo…c’est-à-dire si son contenu doit être caché au contribuable malien.
Mamadou FOFANA
Source: L’Indépendant