Après un an d’embargo et 6 mois de combat contre les terroristes, le mercredi dernier, le village de Kango, à 50 km de Ségou sur la route de Dougabougou, allant vers Niono, a abdiqué. Le chef du village a signé un accord pour protéger sa population, selon l’autorité municipale de la localité.
Kango, l’un des rares villages des alentours de Niono qui résistaient encore à signer l’accord de protectorat avec les terroristes, a fini par céder le mercredi 10 novembre 2021. Depuis un certain moment, les 992 personnes du village de Kango vivaient sous un embargo intense des djihadistes. Pas d’agriculture, pas de foire, pas de sortie. Le lundi dernier, selon un jeune leader du village, les habitants n’ayant plus rien à manger, ont fait appel à un renfort de chasseurs Donsons pour pouvoir récolter le peu de riz qui restait dans les champs. Ils ont été empêchés par les terroristes sous des tirs de feu. Plus de 1000 assaillants avec 4 pickups munis de mitrailleurs 12.7, aux dires du jeune. Il y a eu des morts et plusieurs blessés. Avant cela, le week-end dernier, plusieurs forains du village allant à Dougabougou ont été enlevés, a confié le jeune.
A en croire le jeune, telle est la loi avec les terroristes derrière le fleuve de Ségou. Les villages qui n’ont pas signé l’accord de ralliement avec eux, ne cultivent pas, ne sortent pas et ne mangent pas. Ils entourent le village et tuent tous ceux qui essayeront de s’en fuir. « Notre village a toujours refusé de signer cet accord qui nous engage à combattre le Mali », a martelé notre interlocuteur.
Sous la pression et la menace de mort, le mercredi dernier, le chef du village ayant reçu la visite des terroristes a fini par dire oui à l’accord pour permettre à ses 992 villageois de revenir au village. Selon le jeune, tous les habitants avaient fui hier le village et s’étaient refugiés dans les villes alentours. « Le chef du village aurait lancé l’appel afin que les gens qui ont fui retournent pour vaquer à leurs occupation s». Mais conformément aux dictats des terroristes. Par contre, le jeune informe, que les villages qui ont signé ces accords sont souvent obligés de donner des gens pour qu’ils aillent combattre aux côtés des djihadistes. « C’est ce qui est regrettable dans cette histoire », a-t-il soupiré avant de demander l’intervention de l’Armée malienne pour sauver la situation.
Koureichy Cissé