Depuis 2014, les malades de la lèpre ont la décision de justice d’occuper leur terrain titre foncier n°180 offert par l’Etat malien en 2001, ayant gagné tous les procès qu’ils ont faits. Mais depuis, rien n’est fait. Leur grosse d’expulsion et d’évolution ne parvient pas à être exécutée par les autorités foncières, pour respecter la loi, les textes de la République. Recensés dans un premier temps en 2001 à 1043 personnes, aujourd’hui, ils ne sont que 624. C’est dans cette situation de sauve qui peut que s’est tenue, dans la salle de conférence de l’Hôpital de Dermatologie de Bamako, sise à Djicoroni Para, le samedi 2 octobre 2021, une conférence de presse organisée par les malades de la lèpre, à travers le Comité Syndical de l’Hôpital de Dermatologie de Bamako Ex- (CNAM) et le Collectif des Présidents des Associations des Malades blanchis de la Lèpre. Le thème retenu pour la circonstance a porté sur la «situation des 24 hectares, objet de Titre Foncier N°180 SIS à Kalabambougou. » Elle a été animée par Sidiki Djiré, secrétaire général pour le collectif des présidents des AV.MBL, et Goulou Moussa Traoré, président des 15 associations des malades de la lèpre.
Goulou Moussa Traoré a précisé d’entrée qu’ils avaient leurs papiers d’occupation en main depuis 2008, mais jusqu’à présent ils ne sont pas en possession de leurs parcelles. « Et pourtant, nous avons obtenu ces 24 hectares de Kalabambougou, en remplacement de notre siège qui était près de l’ancien aéroport de Bamako, aujourd’hui ACI 2000 », a-t-il ajouté. Mais, a clamé haut et fort Goulou Moussa Traoré, deux responsables politiques, à la conquête du pouvoir en 2013, ont bloqué nos dossiers pour qu’on soit dans nos droits. Il s’agit de Mohamed Aly Bathily et Moussa Mara qui ont demandé à la population qui était installée sur notre site de voter pour eux, qu’après ils allaient leur restituer l’espace. « Ils ont tous deux tenté, mais ont échoué avec leurs complices dans les services administratifs fonciers du Mali. C’est pour cette raison que nous venons demander humblement aux autorités actuelles de la transition, singulièrement le président Assimi Goïta et le premier ministre Choguel Kokalla Maïga, afin de s’impliquer pour que nos TF N° 18° nous soient remis. Nous avons gagné tous nos jugements, mais le deux poids deux mesures prévale dans l’application de la grosse que nous disposons depuis des années. Les responsables en charge refusent d’appliquer la loi, défient l’autorité de l’Etat. Nous sommes prêts à mourir, mais aucun centime ne sera enlevé de ce qu’on nous doit, de ce qui nous a été donné par l’Etat lui-même», a précisé Moussa Goulou.
Pour Sidiki Djiré, secrétaire général pour le collectif des présidents des AV.MBL, c’est un réseau mafieux qui est à la tête des services des domaines qui veulent tout faire pour empêcher d’occuper notre espace. « Le ministère de la santé et le ministère du développement social, à l’époque, ont fait notre recensement (malades de la lèpre) qui était encore à 824 personnes. Actuellement, on est au nombre de 624 malades recensées et bénéficiaires. Ces deux ministres cités ci-dessus ont pris cette liste et l’ont envoyée au ministre des domaines pour régler notre situation. Malgré tout, le blocage persiste. Simplement parce qu’il y a une Mafia qui existe dans ce département. Car les chefs ont changé, les gouvernements ont changé, c’est l’opportunité de s’accaparer de notre espace TF 180. Nous ne cherchons que nous donner nos parcelles comme la loi de la république l’a dit, après les jugements que nous avons gagnés. Notre espace a été donné au conseil des ministres en 2001; on veut le respect strict de la décision du conseil des ministres.
La justice doit condamner les domaines par rapport à son attitude. Nous nous adressons à toutes les autorités actuelles du pays, notamment le président de la transition et le premier ministre afin de faire pression sur les réseaux mafieux qui sont dans les rouages des domaines et affiliés qui bloquent et donnent des doubles interprétations à des dossiers que l’Etat attribue à leur profit personnel. Tous ceux qui sont des décideurs au niveau du ministère des domaines jusqu’à la direction régionale du district du temps d’IBK à maintenant doivent être relevés par Assimi et Choguel pour assainir le milieu des domaines et des affaires foncières afin que les textes soient respectés à ce niveau», a déclaré Sidiki Djiré.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain