Depuis hier se tient un atelier de formation des membres du Conseil national de Transition (CNT) sur les réformes politiques et institutionnelles dans un hôtel de la place. La cérémonie d’ouverture de cette rencontre qui durera les 10 et 11 août était présidée par le 1er vice-président de l’organe législatif Assarid Ag Imbarcaouane. L’objectif de cet atelier est de partager avec les membres du CNT, les défis et perspectives de la gouvernance et des réformes politiques, institutionnelles et électorales y compris le découpage territorial.
Dans son intervention, Nouhoum Sarr, président du comité de pilotage a indiqué que cette initiative porteuse de sens et de vocation repose sur des principes d’exigence, de transparence, de respect des normes pour faire aboutir le processus de transition et entériner les travaux en cours. Selon lui, les défis posés à notre pays sont conséquents. Dans ce contexte, dira-t-il, leur rôle majeur dans la mise en œuvre de solutions est d’autant primordial que cela suppose l’initiative d’un renforcement de capacités pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.
«À plus d’un titre, nous sommes heureux d’accueillir cette activité qui augure à bien des égards une meilleure prise en compte de la problématique des compétences techniques pour aborder avec précision les axes prioritaires de la transition politique dans notre pays», a souligné Nouhoum Sarr. Pour sa part, le 1er vice-président du CNT a estimé qu’après l’adoption, par les membres de l’organe, du Plan d’action du gouvernement (PAG), il s’avère nécessaire de plancher sur les réformes prévues.
Assarid Ag Imbarcaouane a cité, entre autres, la loi électorale, la loi organique fixant le nombre et les conditions d’éligibilité, les régimes des inéligibilités et des incompatibilités, les conditions de remplacement des membres de l’Assemblée nationale et la loi portant charte des partis politiques. Selon lui, notre pays s’est doté, après la révolution de mars 1991, d’une Constitution le 25 février 1992. Et après plus de trois décennies d’application, les insuffisances constatées ont amené les autorités à tenter à trois reprises une révision constitutionnelle sans succès en 2001, en 2012 et en 2017.
Le 1er vice-président du CNT a rappelé qu’en 2012, notre pays a vécu une crise multidimensionnelle qui a engendré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation en 2015. D’après lui, l’application de certains points de cet Accord exige une révision de la Constitution. «En interrogeant la participation de la population aux différentes élections, on constate que de 1992 à 2018, lors de la tenue des élections présidentielles qui enregistrent la plus forte participation, les taux n’ont jamais atteint les 50%, oscillant entre 21,62% le plus bas en 1992 et 48,98 % le plus fort en 2013», a fait remarquer Assarid Ag Imbarcaouane.
Il a souligné, par ailleurs, le constat fondamental qui est que plus de la moitié des électeurs ne se mobilise guère pour faire valoir leur droit au vote, ce qui indexe ainsi la légitimité des élus. Il pense que cela constitue une préoccupation fondamentale pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays.
Enfin, le 1er vice-président du CNT espère qu’au sortir de ces deux jours d’échanges avec des experts chevronnés, les membres de l’organe législatif de la Transition vont s’approprier les défis et perspectives de la gouvernance dans notre pays, ceux des réformes politiques, institutionnelles et électorales ainsi que les préoccupations liées au découpage administratif.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR