Dans un contexte marqué par une faible culture démocratique, la corruption et l’insécurité, le droit est souvent fondu dans des jeux d’intérêts opposés. L’absence de règles transparentes et démocratiques dans la gestion des affaires publiques est devenue monnaie courante.
A ceux-ci, s’ajoutent le favoritisme et les exactions de toutes natures qui continuent d’amplifier la corruption à l’échelle de l’ensemble des secteurs de la société malienne où la quasi-totalité de la population estime que le phénomène a atteint son point ultime.
En effet, pour cette période de transition, le mode de gouvernance souhaité devrait permettre la création de conditions favorables à un jeu équilibré des acteurs de la vie publique. Cette situation conduit nécessairement aux résultats désirés en termes de type de société, de processus de génération et de partage des richesses, de régulation et de gestion non-violente des conflits.
Ainsi, la quête d’un état de droit auquel tout un peuple aspire se matérialise par la nature des acteurs, les règles du jeu et leur caractère transparent qui sont fortement corrélés à la conformité des décisions publiques aux règles édictées.
Les propositions ci-dessous permettent d’esquisser des perspectives et, surtout, d’ouvrir le débat sur le respect de la légalité et des valeurs républicaines dans la dynamique de refondation enclenchée.
Il s’agit entre autres de :
La construction d’une administration républicaine et non partisane. Dans le cadre de l’Etat plurinational, le caractère républicain des interventions de l’Etat et son impartialité, conditionnent évidemment la valeur du pacte social qui lie les différentes nations sociologiques.
La promotion d’une culture républicaine. Dans le contexte de l’Etat plurinational, la réconciliation entre modernité et tradition, introduit cette dernière dans le champ républicain.
La création de codes d’éthique politique. Les référentiels moraux doivent être bâtis en harmonie avec les référentiels et mesures dispositionnelles de même nature qui fondent les modes de régulation des communautés sociologiques.
Le contrôle de l’Etat par des institutions indépendantes. Dans le cadre d’un Etat plurinational, l’ensemble du système de contrôle et de contrepouvoir doit être conçu sur des bases qui assurent que la majorité gouverne, mais que la minorité accède aux instruments de contrôle des actes des gouvernés et est en mesure de l’exercer effectivement.
Le respect des textes législatifs. Ce qu’il faut améliorer ici, spécifiquement, c’est le niveau de conformation de tous les acteurs de l’espace public à l’ensemble des règles édictées et des mesures prises par les assemblées.
L’indépendance de la justice. Cet aspect se fonde sur la séparation des différents pouvoirs ainsi que le mode de désignation aux instances juridictionnelles.
La criminalisation de la délinquance financière. La pénalisation doit être suffisamment dissuasive pour, d’abord, contenir cette forme de délinquance dans des limites supportables, ensuite, agir par l’éducation et l’information sur les causes entropiques de ce phénomène.
La lutte contre les abus de pouvoir. L’abus de pouvoir est la conséquence d’une représentation de poussée à l’extrême du culte de l’omniscience de l’Etat. La lutte contre les abus de pouvoir passe par l’inversion de cette perception.
Docteur Idrissa SANOGO.
Analyste en Gouvernance – Management Public.
Spécialiste en Management des risques projet.
Mail : idi_15@live.fr
Source: Bamakonews