La presse malienne traverse d’énormes difficultés. La refondation promise par le président Bandiougou Danté tarde à se faire par manque de moyens. La visite du premier ministre à la Maison de la presse a permis à « Me » Bandiougou Danté de plaider pour la cause de la presse malienne.
Le président de la Transition, après avoir accueilli le premier ministre dans la salle de conférence de la Maison de la presse, a transformé son mot de bienvenu en une plaidoirie. « J’ai fait le choix de ne pas faire un papier. J’ai fait ce choix dans la mesure où vous êtes en terrain connus. Nous vous avons pratiqués, nous vous avons connus », a indiqué le président de la Maison de la presse, Bandiougou Danté, à l’entame de ses propos devant Dr Choguel Kokalla Maïga. La presse malienne a soumis ses doléances aux autorités maliennes pour sa refondation. « Tout a été dit par rapport à nos préoccupations. Tout a été écrit, tout a été envoyé, mais nous avons fait montre de pondération, montre de responsabilité et encore de sagesse pour qu’ensemble, on puisse trouver des solutions à nos problèmes », a déclaré Bandiougou Danté.
Pour le président de la Maison de la presse, l’un des grands problèmes de la presse malienne est celui du non-paiement injustifié de l’aide à la presse depuis trois ans. Une rétention que, selon lui, rien ne saurait justifiée. « Nous pensons que vous qui avez pris l’habitude d’être expéditif, allez tout faire pour débloquer les aides des années 2019, 2020 et 2021.», a plaidé Bandiougou Danté qui a également revendiqué la rénovation de la Maison de la presse. Pour le président de la Maison de la presse, l’inadaptation des textes est l’un des problèmes de la presse malienne. Pour résoudre ce problème, des ateliers qui devraient organisés n’ont pas pu être faits par manque de moyens. A ce niveau aussi, il a sollicité le concours du premier ministre. « Aussitôt après la mise en place de mon équipe, nous avons fait une retraite à Ségou pour élaborer les questions essentielles en collaboration avec le département de la Communication. Faute de moyens, moyens de 10 millions, nous n’avons pas pu faire des ateliers qui devaient nous permettre de sortir avec les documents essentiels. Tout est envoyé, tout est disponible et nous allons le renvoyer », a laissé entendre le président de la Maison de la presse du Mali devant le chef du gouvernement. La non prise en compte de la presse en ligne dans les documents, la dépénalisation des délits de presse, le poids lourd de la redevance pour les organes de l’audiovisuel, notamment les radios et les télévisions… ont été également cités par Bandiougou Danté comme difficultés de la presse malienne. Pour lui, les radios sont doublement taxées au Mali. « Nous avons fait le choix de ne pas écrire parce que nous savons techniques, nous vous savons droits et nous vous savons expéditifs. Nous allons vous envoyer les documents et nous serons prêts vraiment à nous mettre à nouveau avec le département de la Communication pour que cette transition soit une transition historique. Et il ne peut pas y avoir de refondation comme vous l’avez dit au sein du M5, sans la refondation de la presse malienne. Le baromètre de la société, c’est la presse », a plaidé le 1er responsable de la presse malienne.
Avant de clore, Bandiougou Danté a indiqué que la presse malienne attend fermement l’appui du premier ministre pour la mise en œuvre de ses revendications.
Pour sa part, le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a reconnu la légitimé des revendications de la presse malienne et a demandé aux faitières de renvoyer leur demande au gouvernement. « Reposez intégralement tous vos problèmes. Je ne vous dis pas qu’on va tout résoudre mais il y a une volonté aujourd’hui des hautes autorités, du président de la Transition, autant que faire se peut, de réparer les injustices là où il y en a. On fait faire des plaidoyers pour satisfaire, au moins une partie de vos revendications, pour que vous sentiez que la transition a servi à quelque chose, à régler des problèmes, dans le domaine de la presse », a-t-il répondu aux plaidoiries de Bandiougou Danté.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS