Le président de l’Association des jeunes pour démocratie et le progrès (AJDP), Issouf MAÏGA, était, hier mercredi, à la Pyramide du souvenir face à la presse, pour expliquer aux journalistes, la position de son organisation dans la perspective de la tenue du Referendum constitutionnel, qui suscite les débats au sein de la société malienne. Il a profité de cette tribune pour inviter les uns et les autres à la retenue.

Dans son exposé liminaire, le président de l’AJDP a souligné que le pays traverse une crise profonde depuis janvier 2012. Pour en sortir, a-t-il soutenu, le peuple malien doit rester soudé et uni comme un seul homme.
C’est pourquoi, dira son président, l’AJDP, première association à avoir revendiqué à visage découvert l’ouverture démocratique au Mali, en appelle au sens patriotique et au devoir de retenue de tous les fils du pays pour surtout surmonter la grave crise qui menace l’existence même de la Nation malienne.
«Aucune action, aucun débat, fut-il autour de la révision constitutionnelle, ne doit diviser les fils du pays. Nous devons dépassionner les débats, agir avec la raison et non avec le cœur», a dit le conférencier.
Pour sortir de la crise que nous traversons, l’AJDP invite le peuple malien à agir en symbiose, en mettant l’intérêt national largement au-dessus des intérêts personnels. «Nous devons taire nos querelles fratricides et se donner la main pour juguler la crise et poser les jalons de la construction d’une Nation forte et prospère. Ce qui nous uni est plus fort que ce qui peut nous diviser», a-t-il conseillé. Avant de prévenir les uns et les autres en ces termes : «Ressaisissons alors qu’il est encore temps».
Pour le président de l’AJDP, la crise que traverse notre pays n’est pas une fatalité. Au contraire, a-t-il soutenu, elle doit être source de sursaut national comme cela a été le cas de l’Allemagne divisée pendant près de 45 ans par le mur de la de honte, ou encore du Rwanda, pays ayant connu le plus grave génocide de l’humanité en 1994.
Aujourd’hui, a fait remarquer M MAIGA, l’Allemagne constitue la locomotive de l’Union européenne ; et le Rwanda est cité comme un pays modèle sur le continent africain.
«Le Mali doit suivre ces exemples de réussite» a-t-il martelé.
Mais pour y parvenir, le conférencier invite tous les Maliens à regarder dans la même direction et avoir des objectifs prioritaires communs parmi lesquels le retour de la paix qui doit constituer l’épine dorsale.
«Nous ne pouvons rien construire sans la paix et l’entente nationale qui passent tout d’abord par la mise en œuvre de l’Accord pour paix et la réconciliation nationale, issu la du processus d’Alger», est convaincu M MAIGA.
Selon lui, il s’agit, avant tout, de respecter un engagement que le Mali a pris devant la communauté internationale et qui constitue un préalable au retour définitif de la paix au Mali.
Aujourd’hui, le président de l’AJDP trouve que le Mali est sur la bonne voie pour honorer ses engagements contenus dans ledit Accord.
Le seul obstacle, a-t-il indiqué, demeure la mise en conformité de la Constitution aux dispositions de l’Accord.
De ce fait, la révision constitutionnelle, à son avis, devient un impératif pour franchir l’ultime étape vers la paix.
«Si nous la réussissons, rien ne pourra s’opposer au retour de l’armée et de l’administration dans les zones contrôlées actuellement par des groupes armées dans la parte Nord du Mali», a-t-il clamé
De même, a-t-il expliqué, les populations déplacées pourraient alors y retourner en toute quiétude et participer pleinement au développement de leurs localités ; les enfants pourraient aller à l’école et étudier sereinement.
Selon MAÏGA, les Maliens doivent aujourd’hui saisir cette opportunité, car elle va au-delà de leurs clivages politiques et de leurs aspirations partisanes.
D’ailleurs, a-t-il ajouté, «nous ne pouvons pas la laisser nous échapper car la paix n’a pas de prix».
Au regard de ces différents constats, l’AJDP en appelle à l’esprit patriotique de tous les Maliens, afin de bâtir une paix durable, socle d’un développement durable.
«Nous ferons le Mali, même s’il faut notre sang», comme le dit l’Hymne national, a conclu le conférencier.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin