Le Front Uni contre le référendum dénonce dans un communiqué dont nous avons reçu une copie L’usage des moyens de l’Etat dans la campagne par les autorités de la Transition. Il exige que ce référendum soit purement et simplement mis à la poubelle de l’histoire. Ci-dessous la déclaration du front Uni contre le référendum
Le Front Uni contre le référendum, composé de partis politiques, de regroupements politiques, d’organisations de la société civile et de personnalités indépendantes, engagés dans la défense des droits du peuple malien, réaffirme son profond désaccord et sa ferme opposition au référendum qui s’est tenu le dimanche 18 juin 2023. Cette consultation, présentée comme légale et légitime, en réalité inconstitutionnelle et arbitraire, a été imposée au peuple malien en violation flagrante des dispositions pertinentes (articles 26, 40, 41, 71, 75, 85, 118 et 121) de la constitution du 25 février 1992, en vigueur, qui garantit pourtant les conditions, mécanismes et procédures pour un processus référendaire juste et transparent.
Ainsi, nous dénonçons vigoureusement les nombreuses irrégularités qui ont entaché ce référendum:
1- Le rejet par la Cour Constitutionnelle des requêtes argumentées et bien fondées relatives à l’annulation du décret de convocation du collège électoral pour le référendum, contraire à la Constitution qu’il vise. Ainsi on assista à une superposition du pouvoir constituant originaire (imaginaire) au pouvoir constituant dérivé. Ce qui est inadmissible alors que la cour pouvait mettre fin, de bon droit, à l’hémorragie frauduleuse et de non droit que constitue ce processus référendaire.
2- La campagne fut menée tambour battant, par le gouvernement de transition et ses partisans, avant sa date d’ouverture.
3- L’usage des pratiques publicitaires à caractère politique et commercial (offre de tissus et tee-shirts) ainsi que leur port et usage, des dons et libéralités en argent ou en nature en vue d’influencer le vote d’un ou plusieurs électeurs par le gouvernement et ses partisans (camp du oui).
4- L’usage des moyens de l’Etat dans la campagne par les autorités de la Transition, y compris le matériel de l’Armée.
5- Les présidents et les assesseurs n’ont pas été régulièrement nommés (15 jours au moins avant la date du scrutin, par décision du Coordinateur de l’AIGE dans la Commune, dans l’Ambassade ou le consulat).
6- L’absence de listes électorales pour les Forces de Défense et de Sécurité, conformément à « l’ordonnance dérogatoire », sans préjudice de leur présence sur les listes des Communes, avec la possibilité de voter deux fois (le 11 juin et le 18 juin 2023). rompant ainsi avec l’égalité et l’universalité du vote consacrées par la loi électorale.
7- La région de Kidal n’a pas pu participer au vote, aussi bien lors du vote anticipé des Forces de Défense et de Sécurité (le II juin 2023) que lors du scrutin du 18 juin 2023. Les communiqués contradictoires du gouvernement et de l’AIGE d’une part, et d’autre part, des mouvements armés, maîtres de la Région, et des observateurs accrédités par l’AIGE, ne fait qu’ajouter davantage de discrédit à ce processus.
8- Pour raison d’insécurité, le vote n’a pu être possible dans : plusieurs communes du Cercle de Koro (Diankabou, Bamba, Kassa, Dinangourou), la majorité des bureaux de vote de Youwarou, de Ségué et de Ouenkoro, des bureaux de vote de Diadowèrè, Pogo I et 2, Kalangola, Mbèwani Koro, Kanto, Korontobougou, Ndola et Tièmaba du Cercle de Niono. Le vote a été interrompu à Kokri Bozo, Cercle de Macina, après des coups de feu entendus aux alentours du village, dans la Commune de Gomitogo, Cercle de Djenné. Des bureaux ont été délocalisés, notamment dans plusieurs localités de Koro et de Bankass.
9- L’insécurité grandissante a privé de nombreux Maliens d’exercer leur droit de vote, droit fondamental d’expression, dans plusieurs contrées du pays (nord, centre, ouest…). Pire, des crimes ont même été perpétrés, tels que des enlèvements et séquestrations d’agents électoraux (présidents et assesseurs) par des hommes armés non identifiés : Commune de Kala Siguida dans le Cercle de Niono, village de Taga dans la Commune de Femaye, Cercle de Djenné, Tondidarou Saré, Cercle de Niafunké.
Des urnes enlevées (emportées) ou brulées ainsi que d’autres matériels électoraux à: Koronga et trois villages de la Commune de fallou, Cercle de Nara, Chikata, Commune de Dianguirdé, Cercle de Diéma, Communes de Tougouni et Sirakorobougou, Cercle de Koulikoro.
10- Des rapports et vidéos attestent de la campagne dans les bureaux de vote, comme en Commune II du District de Bamako et à New York (USA), par exemple.
11- L’usage des téléphones portables dans les bureaux de vote. 12- Le dépouillement des bulletins des Forces de Défense et de Sécurité non conforme aux dispositions de la loi électorale (Section 2) auxquelles l’ordonnance dérogatoire renvoie.
13- Le vote et la centralisation des résultats sans les représentants du camp du NON.
14- Le constat de scores de presque 100% dans des zones éloignées et hors de contrôle de l’Etat et des zones de réfugiés, caractéristiques de la fraude massive systématique et du simulacre d’élection.
15- L’incapacité notoire de l’AIGE à organiser un scrutin et à être impartiale, pour demeurer l’appendice du gouvernement.
Au regard de ces illégalités criardes et manoeuvres frauduleuses savamment orchestrées, non exhaustives:
– Le Front Uni contre le référendum se démarque de ce fiasco, qui demeure le pire scrutin de l’histoire du Mali jamais organisé ;
– Le Front Uni appelle la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’homme et toutes les personnes éprises de justice et de liberté à condamner fermement ce référendum illégal et illégitime, de la pire espèce :
Il appelle à la démission des membres de l’AIGE en raison de leur incompétence et de leur partialité.
Le peuple malien éprouvé, mérite un processus électoral juste et transparent, où chaque voix compte et où les droits de tous sont protégés.
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Le Front Uni restera vigilant dans sa lutte pour la justice, la démocratie. et la dignité du peuple malien.
Face à ces opérations référendaires illégales et illegitimes, le Front Uni avait appelé le peuple à choisir entre s’abstenir ou voter “Non”.
Nous sommes fiers de constater que notre message a été entendu et que le taux de participation a été de 27%, selon les estimations d’une mission d’observateurs.Nous saluons chaleureusement le peuple conscient du Mali qui a suivi
le mot d’ordre du Front Uni Contre le Référendum.
Ce taux de participation consacre la victoire écrasante du << Boycott et du NON » avec 73 % et démontre la prise de conscience du peuple malien face aux irrégularités et violations de la constitution qui ont entaché ce référendum. II témoigne de la volonté du peuple de défendre ses droits démocratiques et de résister à toute tentative de manipulation du processus électoral.
Nous félicitons tous ceux qui ont choisi de s’abstenir ou de voter “Non” en signe de protestation contre cette consultation illégitime. Leur engagement et leur refus de cautionner un processus entaché d’irrégularités sont une manifestation claire de leur attachement aux principes démocratiques et de leur détermination à défendre les intérêts de tout le peuple malien.
Le Front Uni reste déterminé à poursuivre sa lutte en faveur de la justice, de la démocratie et du respect des droits fondamentaux au Mali.
Nous continuerons à travailler en collaboration avec d’autres mouvements et organisations pour faire entendre la voix du peuple, pour exiger que ce référendum soit purement et simplement mis à la poubelle de l’histoire.
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Nous remercions tous ceux qui ont soutenu le Front Uni dans cette lutte et qui continuent de croire en un Mali juste, démocratique et prospère.
Ensemble, nous surmonterons les obstacles et œuvrerons pour un avenir meilleur pour notre nation.
Le Front Uni reste engagé, plus que jamais, à travailler sans relâche, pour atteindre cet objectif, et nous sommes convaincus, qu’avec le soutien du peuple, nous parviendrons à réaliser un réel changement au Mali.
Fait à Bamako, le 20 juin 2023
Le Front Uni contre le Référendum