Formation politique très peu visible et si peu portée sur les principes démocratiques depuis son 3ème Comité central et l’interruption du règne d’IBK, le RPM – ou du moins le clan fidèle à Treta – a vécu au rythme d’assises extraordinaires, la semaine dernière. Il était question de procéder au renouvellement de sa direction après l’expiration de son mandat et de doter le parti de nouveaux statuts et règlements intérieurs.
Premier du genre, ce congrès, selon les organisateurs, aurait réuni 74 des 95 sections de l’intérieur et de l’extérieur. Taillé à la mesure du président sortant, sans adversaire sérieux en face, le conclave s’est conclu sur le choix de Bokari Treta pour conduire aux destinées du BPN-RPM pour un mandat de quatre nouvelles années.
Sauf que par-delà l’apaisement apparent, ce congrès s’est déroulé sans les nombreux caciques du parti acquis à la défense des statuts et règlement intérieur du Rassemblement. Il s’agit d’une fronde née
des conclusions du Comité central ayant désigné Bokari Treta comme candidat naturel du RPM à la magistrature suprême. Porté devant les juridictions compétentes, la résolution et la recommandation spéciale en faveur du président du parti ont été finalement annulées en vertu de la fin du mandat du Bureau politique national du RPM et de l’article 32 de ses textes. Les juges, sans toucher aux mandats des secrétaires généraux et présidents de fédération, ont déclaré Bokari Treta président par défaut du parti et renvoyé les Tisserands à l’organisation d’un congrès dont il leur plaira de fixer la date.
Selon l’interprétation qu’en font les adversaires de Bocari Treta, tous les actes posés depuis, y compris le renouvellement des bureaux de section, sont nuls et de nul effet, à défaut de consensus sur les modalités d’organisation d’un congrès apaisé par une commission paritaire composée des deux tendances. Il va sans dire que le Collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur s’estime surpris par la décision du clan Treta de tenir un congrès extraordinaire qu’une large majorité
des caciques ont boudé.
Autant dire que les décisions desdites assises risquent de connaître le même sort que les conclusions du 3e Comité central du parti car tout porte à croire que le clan Baber ne se passera pas d’une action judiciaire en annulation devant les juridictions appropriées. En attendant, il se rapporte par ailleurs, que le président Treta, deux jours avant l’ouverture des assises controversées, avait échappé de justesse à un mandat de dépôt après une longue journée dans les locaux de la Brigade d’Investigation Judiciaire pour présomption d’usurpation de titre et de refus d’obtempérer à une décision de justice. C’était
sur la plainte de ses adversaires, aux yeux desquels il n’avait aucune qualité pour convoquer un congrès du RPM.
Après plus de quatre d’horloges d’interrogation, selon nos sources,
il finira par rentrer à la maison, mais à cause de la prépondérance des ambitions du président sortant sur la réconciliation de ses tendances, le 1er congrès extraordinaire aura manifestement relancé une impitoyable saga judiciaire autour de la paternité du parti d’IBK.
Amidou KEÏTA
Le témoin