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Recrudescence de la crise sécuritaire et prochaines élections : Et si l’hypothèse de la transition politique s’imposait à nous

Le doyen Seydou Badian Kouyaté avait il y a quelques mois envisagé l’option d’une transition du fait de la non-tenue à bonne date de la prochaine élection présidentielle. Idem pour l’ex-ministre Ousmane Sy. Ces deux personnalités avaient été traitées d’oiseaux de mauvais augure et quasiment vouées aux gémonies. Et si l’évolution des choses leur donnait raison…

Lors d’une récente sortie, l’ex-ministre de la Justice, Me Mamadou Ismael Konaté annonce quasiment l’impossibilité de la tenue des prochaines élections sur l’ensemble du territoire national selon les « standards internationaux ». Il invite alors à être prévoyant. « Il vaut mieux prévenir un cadre que de guérir plusieurs crises ».

En effet, aujourd’hui, Ménaka, Goundam, Niafunké, Soumpi, Boni, Youwarou, Téninkou, Hombori, Kidal, Ansongo, etc. De vastes zones comme celles-là sont quasiment infestées par une horde de terroristes et de jihadistes qui ne faciliteront pas le déroulement d’opération électorales.

Malgré toutes les assurances données par les plus hautes autorités du pays, il faut se rendre compte aujourd’hui que les conditions de tenir les prochaines élections pourraient être difficilement remplies. Surtout l’élection présidentielle de juillet-août prochain risque d’être compromise, si d’ici là, le plan de sécurité intégré, dont parle le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga,  ne permettait pas de « nettoyer » de vastes zones du territoire. Il urge de désinfecter plusieurs cercles du pays de cette vermine de criminels qui endeuillent régulièrement les populations.

Comment vont-elles se dérouler les campagnes électorales dans cette atmosphère de ni paix ni guerre ? Comment les paisibles populations pourront-elles se rendre aux urnes quand des obscurantistes annoncent urbi et orbi que le vote est un « acte du diable” ? Comment pourront s’ouvrir des bureaux de vote dans des écoles fermées depuis plusieurs mois  sous la menace des terroristes et autres extrémistes proches d’Amadou Kouffa?

Ce sont là des questions qui se posent et appellent à une certaine conscientisation sur la gravité de la situation du pays.

Un pays sans Etat par endroit.

Ce n’est donc être alarmiste ou faire l’oiseau de mauvais augure que d’interroger la conscience collective sur l’éventuelle impossibilité matérielle de tenir la prochaine élection présidentielle. Quel sera le scénario envisageable ? Notre pays ne court-il pas le risque d’aller dans une aventure sans lendemain ? Une transition ? Sous quel format ? Les avertissements de Seydou Badian Kouyaté et d’Ousmane Sy leur avaient valu une volée de bois verts, mais à l’analyse, ces sorties ne semble pas être de simples vues de l’esprit. Le président de la République, son Premier ministre et son gouvernement sont interpellés. Afin qu’ils parlent au plus pressé, s’il le faut en engageant le plus tôt un véritable dialogue national et une opération sur le terrain pour que le pays retrouve les conditions de la tenue des prochaines élections. Au moins la décisive présidentielle de juillet-août prochain. Notre survie collective en dépend !

 

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