La recrudescence d’attaques meurtrières de ces derniers moments fait dire à des observateurs que nous « assistons aujourd’hui à un chaos sécuritaire» au Mali. Dans la foulée de ces évènements, hier (29 janvier 2018) Un deuil national de 3 jours a débuté. Au moins une cinquantaine de personnes ont perdu la vie en quelques jours lors d’attaques terroristes survenues dans le centre et le nord du pays.
A Ménaka, le dimanche 28 janvier, 4 militaires maliens sont morts dans l’attaque du camp de la garde nationale. Un jour avant, le samedi 27, tôt le matin, les terroristes ont lancé une offensive contre un camp de l’armée malienne à Soumpi dans le cercle de Nianfunké.
Selon un bilan provisoire de l’armée malienne, l’attaque contre Nianfunké a fait : 14 morts au sein des forces maliennes et 10 blessés, 17 morts du coté des assaillants et plusieurs blessés. Des sources locales affirment que les assaillants, dans leur fuite, ont emporté des véhicules de l’armée malienne.
Cette attaque est survenue 72 heures après l’explosion d’un véhicule transportant des forains en provenance du Burkina Faso à Boni, cercle de Douentza, et deux attaques simultanées contre l’armée malienne à Youwarou (région de Mopti) et à Goumancoura (région de Ségou).
Ibrahim Boubacar Kéïta, le président de la République, a décrété un deuil national de trois jours sur l’ensemble du territoire national à compter de lundi 29 janvier. Il s’agit de rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie ces derniers jours suite aux attaques terroristes. Au moins une cinquantaine de personnes ont en effet perdu la vie, au cours de la semaine dernière, dans le centre et le nord du Mali.
« Le Mali se relèvera et continuera sa marche glorieuse »
Après l’attaque de Boni, le président de la République s’est rendu samedi sur les lieux du drame. Il est grand temps, a-t-il indiqué, que le front uni national anti-terrorisme, le front uni national pour le Mali, soit enfin à l’œuvre et de manière vivace. « Nous avons vu l’horreur à Boni, nous avons vu des familles éplorées, nous avons vu un père de famille esseulé, toute sa famille détruite par cet engin explosif improvisé mais l’homme garde courage, garde sa foi encore en son pays et à la capacité de ceux qui ont en charge de son pays, de défendre son village Boni, de défendre le Mali son pays cher à lui, à son cœur et toute la population de Boni… ».
Ibrahim Boubacar Kéïta, a également affirmé que dans la douleur, telle que beaucoup de grands peuples, le pays continue à se battre. « Tel le phénix, le Mali se relèvera et continuera sa marche glorieuse. Personne n’arrêtera le Mali , personne ne fera trembler le Mali au point qu’il oublie sa mission d’être au service des Maliens porteurs de civilisations , annonciateurs de civilisation , et tous ceux qui partagent nos valeurs ,tous ceux qui les ont partagé au long des siècles seront à nos côtés, sont déjà à nos côtés car confrontés au mêmes défis , aux mêmes menaces et nous fondons beaucoup d’espoir, nous disons encore une fois sur nos Forces armées de défenses, nos enfants , nos fils dans l’épreuve qui sont armés d’un courage inébranlable… »
« Chaos sécuritaire »
La recrudescence d’attaques de ces derniers moments fait dire à des observateurs que nous « assistons aujourd’hui à un chaos sécuritaire au Mali ». Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, dans son dernier rapport trimestriel sur la situation au Mali, indique que les conditions de sécurité restent extrêmement préoccupantes dans le nord et dans le centre du pays, en particulier dans les régions de Mopti et de Ségou, où il y a eu davantage d’actes terroristes ou liés au terrorisme que dans l’ensemble des cinq régions du nord du Mali. Antonio Guterres explique aussi qu’il reste profondément préoccupé par l’évolution de la situation et les tendances négatives observées au Mali. Le processus de paix, de l’avis du secrétaire des Nations-Unies, n’a guère donné de résultats tangibles.
M.K. Diakité
Source: Le Républicain