Après la tenue du dernier congrès du Syndicat national des travailleurs des administrations d’Etat (Syntade), au cours duquel Yacouba Katilé a été reconduit, la Section de l’Administration générale (SAG) était face à la presse, le 29 novembre, à la Maison de la presse, pour dénoncer les irrégularités qui ont émaillé cette assise et annoncer l’ouverture très prochaine d’une procédure judiciaire pour l’annulation de cette élection. Ladite conférence était animée par le secrétaire général du SAG, Khéfing Kanté.
Après avoir fait la genèse du mouvement syndical au Mali, le conférencier a rappelé que le combat de la première des organisations syndicales était de préserver la liberté, la dignité du Soudan, la souveraineté du pays. “A l’indépendance, il fallait consolider la jeune République du Mali à amorcer son développement en vue de rattraper le grand retard constaté lors de la période de colonisation. Dès lors, l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) a toujours été un instrument au service du peuple, du pays en refusant de séparer les intérêts des travailleurs de ceux plus globaux des populations, paysans, ouvriers… Ces missions demandaient des prises de positions d’ordre politique en vue de l’épanouissement des citoyens”, a-t-il ajouté.
A le croire, aujourd’hui, le constat est amer par rapport à la gestion de l’Untm. En effet, dit-il, Yacouba Katilé fait couler les larmes de l’ensemble des militants de l’organisation autour de leur héritage commun en ce qui concerne la tenue des échéances électorales de l’Untm qui, pour eux, doivent être le rendez-vous de l’honneur, de la dignité retrouvée et surtout celui des acquis démocratiques. “Malheureusement et avec une grande désolation, le 13ème congrès ordinaire du Syntade a anéanti tous les espoirs de nos militants. Car, le secrétaire général s’est érigé en un véritable empereur, en multipliant les fautes et les violations flagrantes au détriment des valeurs de notre union nationale et de nos statuts et règlements intérieurs”, a martelé Khéfing Kanté.
Il rappellera qu’il y a cinq ans, lors de la tenue de son 12ème congrès ordinaire, le Syntade a été secoué par une grave crise sans précédent. Toute chose qui a motivé le départ de plusieurs militants et responsables du syndicat.
“A la veille du nouveau rendez-vous, c’est-à-dire le 13ème congrès ordinaire, le SAG avait attiré l’attention du Bureau exécutif du Syntade des cas de violations du statut fondateur de l’organisation syndicale, notamment en ses articles 5, 6, 15, 16, 17, 18… relatifs à la convocation du congrès, la désignation des délégués suivant une clef convenue, la convocation du Conseil national. Ces avertissements sont tombés dans l’oreille de sourd”, a-t-il laissé entendre. A ses dires, à la date échue, le nombre de délégués était toujours inconnu, de même que la liste des membres du Conseil national. S’y ajoute le non-respect du délai requis pour communiquer l’ordre du jour qui devait être transmis aux organes un mois à l’avance et les rapports deux mois auparavant. Aucune de ces dispositions n’a été respectée. “Nous ne sommes nullement dans des querelles de personnes, mais nous veillons au respect des textes et de la démocratie au sein de nos organisations. La lettre de convocation de Katilé pour le 13ème congrès date du 5 novembre 2018, alors que le congrès s’est tenu le 22 novembre 2018. Sur un tout autre plan, en ce qui concerne l’hébergement des congressistes particulièrement ceux des divisions locales, car les délégués de notre section ont été informés qu’ils ne seront pas logés”, a-t-il déploré.
Pour finir, il dira qu’il n’y a pas eu de congrès. Par conséquent, Yacouba Katilé n’a pas été élu et ne peut plus prétendre diriger l’Untm. Et d’ajouter que la SAG-Syntade, réunie en assemblée générale extraordinaire, a demandé l’annulation pure et simple de cette élection qu’il juge de rencontre entre amis et copains au détriment d’un congrès honorable des travailleurs maliens. “En attendant, la SAG-Syntade se réserve tout droit de porter l’affaire devant les organes et instances régulièrement compétents pour la remettre dans ses droits”, a-t-il conclu.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali