Les exigences d’éthique dans la recherche sont au cœur d’un atelier sur l’examen des protocoles d’études cliniques, organisé par le Comité national d’éthique pour la santé et les sciences de la vie (CNESS), depuis hier dans ses propres locaux, à Bamako.
Le Pr Ogobara Doumbo et son équipe ont largement partagé leur expertise avec les membres du CNESS. Il ressort des explications générales données aux participants par un panel d’experts que la recherche doit reposer sur des évidences scientifiques pour convaincre. Et tous les observateurs s’accordent sur la nécessité pour les comités d’éthique de regarder à la loupe tous les aspects éthiques des protocoles de recherche qui seront soumis à leur approbation avant de donner leur quitus.
Pour le Pr Ogobara Doumbo, les comités d’éthique doivent s’assurer du respect des aspects d’éthique des protocoles. A ce propos, le chercheur a expliqué que les comités d’éthique sont obligés d’avoir des compétences où s’entourer des compétences pour mieux cerner les différents aspects éthiques d’un protocole de recherche.
Le formateurs ont aussi souligné que les comités d’éthique doivent être capables de répondre à des questionnements sur la valeur sociétale de la recherche (est-ce que le résultat sera bénéfique pour la société ?), la plausibilité de l’hypothèse de recherche, la rigueur scientifique du « design » expérimental, selon l’expression consacrée. Pour ce dernier, il s’agit d’estimer la qualité du protocole scientifique. Une autre mission essentielle de la sentinelle (le comité d’éthique) est de veiller au respect des règles d’éthique et de déontologie.
Dans sa communication, le Pr Ogobara Doumbo a repris à son compte une étude qui démontre que notre pays consomme 350 milliards de Fcfa par an pour la santé publique. Les partenaires techniques et financiers mobilisent 24% de ces ressources. L’Etat contribue aussi à hauteur de 20% et le reste est dépensé par les familles.
Les chercheurs ont aussi rappelé les bonnes pratiques à avoir dans l’exécution d’un protocole de recherche et les jurisprudences en matière de non respect de l’éthique dans les protocoles de recherche. A ce propos, le Pr Mahamadou Théra, chercheur au MRTC, est revenu sur le procès de Nuremberg, après la 2è Guerre mondiale, lors duquel 23 médecins allemands avaient été condamnés pour crimes de guerre pour des expérimentations médicales non éthiques sur des prisonniers des camps de concentration
Les équipes de recherche maliennes ont donné la preuve de leur compétitivité avec des publications scientifiques et l’exécution de protocoles scientifiques avec toute la rigueur scientifique qui sied en la matière. Le MRTC, le centre de recherche sur le paludisme du Pr Ogobaro Doumbo a fait trois publications et le Centre pour le développement des vaccins (CVD) du Pr Samba Ousmane Sow une publication dans le New England Journal, une revue scientifique qui fait autorité.
De l’avis de plusieurs chercheurs, la recherche est perçue, dans la lettre et l’esprit, comme un impératif de développement dans tous les pays du monde. Mais la recherche doit répondre, impérativement et partout, à des exigences d’éthique parce que sans respect d’éthique, c’est un équilibre qui se rompt et la porte ouverte à toutes les aventures. C’est à partir de là que les comités d’éthique sont essentiels pour la bonne exécution des protocoles de recherche.
La sobriété de la cérémonie d’ouverture, tranchait nettement avec l’importance scientifique de la rencontre qui a enregistré la participation d’un parterre de scientifiques, notamment les professeurs Ogobaro Doumbo, prestigieux parasitologue et son équipe scientifique de grande qualité, Ali Nouhoun Diallo (médecin interniste), Gaoussou Kanouté et Seïbou Maïga (tous deux grands maîtres des sciences pharmaceutiques), le secrétaire permanent du CNESS, le Dr Maliki Gomno Maïga et le Dr Abdou Doumbia, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, entre autres.
B. DOUMBIA
Source : L’ Essor