La Chambre de commerce et d’industrie (CCIM) et les mairies des communes III et IV du district de Bamako, ont procédé hier à la signature de conventions pour le projet de construction des hangars pour les marchands déguerpis des voies publiques. La cérémonie s’est déroulée à la CCIM en présence du secrétaire général du ministère du Commerce, Sidi Mohamed Ichrach, du président de la CCIM Youssouf Bathily, des maires adjoints de la commune III et IV respectivement, Bakary Semega et Samuel Diarra. Youssouf Bathily a rappelé que face à la recrudescence des incendies dans les marchés, le gouvernement a initié depuis 2010 une commission nationale de lutte contre ces sinistres dans les marchés. Suite à la persistance des incendies en 2013, cette commission a été redynamisée par le ministère en charge du commerce.

Pour faire face à la situation et éradiquer le phénomène, le gouvernement avait pris un certain nombre de mesures afin de prévenir et lutter efficacement contre les incendies dans les marchés. C’est ainsi qu’il a décidé de l’organisation d’une campagne nationale d’information, d’éducation et de communication sur la prévention et la lutte contre les incendies ; le désengorgement des voies d’accès et des servitudes des marchés ; le renforcement de capacités d’intervention des services de la protection civile en véhicules spéciaux et en équipements ; le recasement des déguerpis.
Le président de la CCIM a expliqué que pour financer ces mesures urgentes, le ministère de l’Economie et des Finances a prélevé 600 millions de Fcfa sur le Fonds Trie dont 300 millions sont consacrés au recasement des déguerpis. Ce montant sera destiné à la réalisation de 710 étals dont 440 pour la commune III et 270 pour la commune IV.
La gestion de ce fonds a été confiée à la CCIM sous l’autorité du ministère en charge du commerce. Youssouf Bathily a ajouté que sa structure dispose d’un plan de mandature qui comporte plusieurs investissements surtout dans le domaine des équipements marchands. Les conventions qui viennent d’être signées, a-t-il dit, constituent le démarrage d’un partenariat gagnant-gagnant qui sera renforcé et étendu à d’autres collectivités territoriales. Il a remercié le ministère en charge du commerce, sans l’appui duquel, ces mesures n’auraient pas pu être réalisées. Il a aussi remercié et félicité les maires des communes III et IV pour avoir accepté ce début de partenariat avec la CCIM en vue de mutualiser leurs moyens en faveur des commerçants détaillants qui en sont les principaux bénéficiaires.
Le secrétaire général du ministère du Commerce a, pour sa part, indiqué que Bamako est en train de devenir la troisième ville d’Afrique de l’Ouest après Abidjan et Dakar. Cependant, le mode de vie de la population et en particulier la situation des marchés, qui sont les premiers centres économiques du pays, ne suit pas la modernisation de la ville. L’état des marchés ne suit pas l’augmentation de la population et ne participe pas à sécuriser suffisamment les acteurs des marchés. Il a déploré le fait que la moitié des grands marchés soient encore en tôle et que l’on ne puisse pas y circuler aisément. Aussi, a-t-il regretté, les marchés ne disposent ni d’électricité suffisante et sécurisée ni de bouches d’incendie.
Sidi Mohamed Ichrach a exhorté à regarder vers l’avenir. L’avenir, dira-t-il, ce sont des marchés sécurisés. Il a assuré que son département va accompagner la CCIM dans la recherche des fonds, dans les conseils et dans l’assistance pour que Bamako puisse disposer de grands marchés à la hauteur de ses espérances, à la hauteur de son activité économique et surtout à la hauteur du dynamisme des hommes d’affaires.
A. D. SISSOKO

Source : L’ Essor