Le PARENA et autres partis satellites gravitant autour de I’ADEMA-PASJ ne manquent aucune occasion pour s’en prendre au Président du MPR Choguel Kokalla Maïga aujourd’hui Premier ministre, Chef du Gouvernement de Transition.
Chaque fois qu’ils sont pointés du doigt par l’opinion pour des sorties hasardeuses, et des prises de position incongrues, Choguel et son parti sont diabolisés, présentés comme lancés dans une croisade contre la démocratie, pour la restauration du parti unique et la dictature.
Ils cherchent par tous les moyens à diviser les Maliens allant jusqu’à créer un néologisme barbare : les 19 novembristes.
Ils n’arrivent à se rendre à l’idée que plus de 30 ans après le 26 mars, ce discours ne mobilise plus. En effet, ce qui meut le peuple ce ne sont pas les acquis, ce sont les aspirations. Aujourd’hui notre pays dans la situation difficile qu’il traverse exhorte tous ses enfants à unir leur force et leur intelligence pour bâtir un nouvel édifice, le Mali Kura.
Malgré tout il y en a qui refuse de monter dans le train du Changement pour la Refondation du Mali, le PARENA en l’occurrence.
Son comité directeur, dans une déclaration pathétique en date du 6 juillet 2023 s’en est pris encore au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Il l’accuse de « s’être livré par des propos revanchards à un travestissement de l’histoire du Mali à travers des contre-vérités qui sautent à l’œil nu».
Tiébilé et compagnons devraient faire preuve de modestie et accepter que nul n’a le monopole de la vérité. Les anciens disent : «kuma la tinyè tè ban». De grâce, ne vous érigez pas en censeurs de la République. Contentez-vous de donner votre version des faits et souffrez que d’autres puissent en donner les leurs. C’est la maladie infantile du Mouvement démocratique ! Vous et nous sommes des acteurs et des témoins des événements. Laissons les générations présentes et futures comparer les différentes versions, faire les nécessaires recoupements et en toute objectivité écrire la vraie histoire.
Ainsi dans leur fameuse déclaration Tiébilé et ses amis affirment : « l’affaiblissement de l’armée malienne a commencé quand un jour de novembre 1968, des lieutenants ont commandé les colonels et les chefs de bataillons, rompant ainsi la chaine de commandement et la discipline, force principale des armées». C’est la version que « les Démocrates» ont véhiculée à des générations de Maliens.
Vous n’êtes pas sans savoir sinon apprenez que la fonction prime le grade.
Par ailleurs pour soutenir qu’il y’a une autre vérité, écoutons le Général Mamadou Doucouré parlant de l’armée sous la 1ère République : « la politisation de l’armée a rendu l’armée vulnérable à la division, aux tensions politiques, à telle enseigne qu’il y’a eu des craintes relatives à la loyauté et à la fidélité de l’armée à son chef exerçant le pouvoir politique. C’est ainsi que l’on juxtaposait aux structures normales de l’armée, les structures politiques avec la mise en place des sous-sections et comités dans les garnisons. Généralement ces différentes structures politiques étaient dirigées par des cadres subalternes tandis que les officiers étaient relégués sur le banc de simple militant sans aucun pouvoir politique. Cette nouvelle donne bouleversera la hiérarchie militaire.
Cette situation a amené à favoriser la création d’une force paramilitaire pour parer aux risques de coups et de contre coups et à assurer la sécurité du régime…La milice populaire encadrée au départ par les cadres militaires se transforma très vite en police politique de protection des acquis et de l’idéologie socialiste. Cette force politique en prenant de l’ampleur étendit ses tentacules sur tout le système de sécurité d’où la naissance de conflits de compétence avec certains éléments des forces armées et de sécurité. Les frictions qui s’ensuivirent avec les éléments des différents corps provoquèrent des grincements de dents dans les garnisons, les forces armées sous équipées avec des hommes quasi dénudés devenaient peu à peu une institution délaissée, destinée aux corvées de tout genre. Elles étaient déviées de leurs missions traditionnelles de défense et de sécurité. (Armée nationale du Mali : une armée patriotique p 28-29).» Sans commentaire.
S’agissant de l’Ecole, il est écrit dans la déclaration du PARENA qu’il y a eu en 10 ans, entre 1992 et 2002,10 fois plus d’écoles et de lycées que pendant les 23 années du CMLN- UDPM.
À ce sujet, une autre vérité : Le CMLM puis l’UDPM ont poursuivi la mise en œuvre des dispositions de la réforme de 1962. Plutôt que de se comporter en iconoclaste, ils ont capitalisé ce qu’ils ont hérité du régime de l’US- RDA, l’ont expurgé de ses insuffisances pour en faire un outil efficace de développement. En continuant ce qui a été ébauché de 1960 à 1968 ils ont permis à des jeunes Maliens d’effectuer la totalité de leurs études de la 1 ère année de l’école fondamentale au doctorat d’État sans quitter le territoire national. Le Débat national tenu en 1992, plutôt que de comptabiliser les acquis, a préféré tout ignorer des projets et réalisations du régime précédent pour se lancer dans des expériences pédagogiques hasardeuses et le système éducatif tomba en crise. La conséquence fut que depuis cette période, l’école connut les années blanches, les sorties intempestives, la violence dans le milieu scolaire et estudiantin, les programmes tronqués, la baisse catastrophique des niveaux…. La voix la plus autorisée, celle du Président Alpha Oumar Konaré l’a confessé publiquement : «L’Ecole a été mon grand échec». «Depuis 10 ans il n’y a pas eu d’école au Mali».
Dans la même déclaration, Tiébilé et compagnons mettent au crédit du Mouvement démocratique la vulgarisation des CSCOM en affirmant : « Il en est de même de la démocratisation de la santé par la multiplication des centres de santé communautaires et de référence… ». Quel mensonge !
Il n’en est rien, la création des CSCOM est antérieure à Mars 1991.
C’est dans le cadre des initiatives de base de l’UDPM qu’est née en 1989 la première association de santé communautaire à Banconi : l’ASACOBA. Son premier Directeur fut Akory Ag Iknan. Avec la réussite indiscutable de ce centre, les CSCOM vont se multiplier dans le District et dans les régions. Progressivement, cette politique va s’étendre au monde rural grâce à une vulgarisation sans précédent des initiatives locales. LOMS avait même retenu de vulgariser cette méthode dans les pays en développement.
Alors qui donc travestit l’histoire ? L’acharnement sur Choguel est tel que pour Tiébilé et ses amis, les hommes ne sont plus des adversaires de jeu dans l’arène politique, mais comme des ennemis jurés dans un champ de bataille.
Ce combat est antérieur à l’entrée de Choguel dans la politique active. C’est en 1989 que Choguel est entré au BEN de l’UNJM, organisation dont Tiébilé est membre fondateur en juin 1978 un an après la mort du Président Modibo Keita et un an avant la naissance de l’UDPM. L’UNEEM a joué un rôle très actif dans l’organisation du congrès constitutif de l’UNJM dont elle deviendra membre de droit.
Tiébilé a siégé aux réunions hebdomadaires du BEN et a participé à toutes les activités de l’organisation de la jeunesse de l’UDPM. Il était membre de la délégation de l’UNJM au Festival mondial de la jeunesse et des étudiants à la Havane en 1978. Il a organisé la Semaine de l’Étudiant sous l’égide de l’UNJM en 1979-80. L’UNEEM a participé à la Biennale des Jeunes du Mali. Elle a présenté hors compétition sa célèbre pièce : Quand la tête pourrit, le corps s’étiole (ni san tinyèna jatè tè kalo la), une critique acerbe contre le pouvoir, en présence du Chef de l’Etat Moussa Traoré et des hauts dignitaires du régime de l’UDPM. L’UNEEM était alors dans l’UNJM. Tiébilé devenu fonctionnaire continua à diriger l’organisation jusqu’au congrès où il sera succédé par Abdoul Karim Camara dit Cabral qui se trouvait en 4e année autrement dit en Terminale de l’ENSup.
Les historiens du mouvement estudiantin approcheront leurs camarades de l’époque pour corroborer le jugement porté sur l’un et l’autre, à savoir que leurs relations n’étaient pas des meilleures pour ne pas dire qu’elles étaient tendues. Cabrai était apprécié pour son calme, sa sagesse, son sens élevé du dialogue et du compromis. Tout le contraire de Tiébilé acariâtre, toujours dans l’excès, hermétiquement fermé au compromis et prêt à la confrontation avec le pouvoir. C’est au moment de la passation de témoin entre les deux hommes que fut rendue publique une déclaration annonçant sans préavis le retrait de l’UNEEM de l’UNJM, le 1er Mai 1980 entraînant du coup la dissolution de l’UNEEM et l’entrée de son nouveau bureau dans la clandestinité.
À l’intention des historiens du mouvement étudiant, le contexte de l’époque se caractérisait par une large ouverture de l’espace politique. Le Président Moussa Traoré a fait appel aux cadres en leur disant : « même si vous ne m’aimez pas moi Moussa, si vous aimez le Mali, je suis prêt à travailler avec vous ». C’est à ce moment que le PMT mit en pratique sa fameuse politique de l’entrisme. Beaucoup de ses militants (dont nous gardons les noms pour la suite du débat) occuperont de hautes fonctions dans l’Administration d’État. De vrais patriotes parmi eux se mirent à la tâche avec loyauté et devoir de réserve. Par contre beaucoup d’autres s’adonnèrent au pillage et à la destruction du tissu économique. À la chute du régime, ils révélèrent au grand jour qu’ils étaient entrés pour détruire le système de l’intérieur. Présentés comme de braves combattants du Mouvement démocratique, ils continuèrent à piller et s’enrichir illicitement. Assurément la vraie histoire du 26 mars reste à écrire.
À cette époque le ministre chargé de la Jeunesse Alpha Oumar Konaré, le ministre de l’Éducation nationale Tierno Diarra, le Secrétaire général de l’UNJM Sada Samaké étaient membres du PMT. Tiébilé Dramé Secrétaire général de l’UNEEM évoluerait dans le sillage de ce parti clandestin.
Il se pourrait donc clairement que Tiébilé se soit servi du mouvement estudiantin pour mener son combat politique. À la différence de Tiébilé, Cabrai n’aurait appartenu à aucune organisation politique. Sa lutte était consacrée à l’amélioration des conditions de vie et d’études des élèves et étudiants.
Parti en exil après un passage par la case prison, et l’Arrondissement de Talataye, dont il fut nommé Chef par Moussa Traoré, Tiébilé fut recruté par Amnesty international à Londres. Tout le monde sait pour qui roule cette organisation et contre qui ses rapports sont élaborés.
Il ne regagnera le bercail qu’au lendemain des journées chaudes de mars 1991. C’est donc dire qu’il n’était même pas présent au Mali en mars 1991.
Chassez le naturel, il revient au galop. Tiébilé de retour au Mali s’adonna à son jeu favori : le jeu de la fragmentation. Il divise tout ce qu’il approche. Pour preuve le CNID-FYT, le PARENA dont il bouscule le Président pour s’installer à sa place, continue de diviser pour donner naissance au MODEC.
Mais curieusement et paradoxalement, Tiébilé ne participera pas à la création de l’AMSUNEEM. D’aucuns disent même qu’il n’y était pas favorable.
C’est ce « petit monsieur» (IBK dixit) qui traite le Premier ministre Choguel de personnage clivant, incapable de rassembler les Maliens. Voilà la vraie nature de ce « petit monsieur », qui s’est précipité à Paris pour demander des excuses après l’expulsion injuste de l’Ambassadeur du Mali en France, alors que Choguel a concouru à renvoyer l’Ambassadeur de France au Mali lorsque son Chef Emanuel Macron a eu des mots désobligeants envers notre Président SE Assimi Goita.
En jetant un regard sur le parcours politique de Choguel, l’on se rend compte qu’il s’est toujours opposé aux desseins machiavéliques de ceux, qui s’autoproclament «Démocrates » et qui entretiennent un clivage factice et artificiel entre les Maliens.
Il a fortement contesté la doxa de l’époque qui voulait faire accroire que le Mali, paradis de 1960 à 1968 est tombé dans le purgatoire de 1968 à 1991 pour remonter au paradis à partir du 26 mars 1991.
Choguel connait bien l’histoire politique du Mali. Il sait que l’histoire ancienne et contemporaine est jalonnée de ruptures violentes. L’opposition fratricide RDA-PSP dont les cicatrices sont encore visibles par endroits l’a profondément marqué. Il est issu d’une famille qui était divisée entre le PSP et le RDA. C’est ainsi qu’il nourrit la volonté de créer un parti héritier de l’UDPM avec comme objectif d’amener les Maliens à ne pas se regarder en chiens de faïence dans l’arène politique. Comme quoi c’est l’idée de Réconciliation nationale qui a présidé à la naissance du MPR. La réconciliation nationale est pour le MPR une profession de foi.
En plaçant son parti sur les fonts baptismaux (1993-1995 ), Choguel a dit aux militants de ne jamais insulter le passé et de ne jamais insulter le futur.
En assumant l’héritage de l’UDPM, le MPR l’a expurgé de toutes ses tares et carences inhérentes à son caractère unique et constitutionnel.
De sa création à maintenant, le parti a inscrit tous ses actes dans le respect de la Constitution en vigueur et des lois et règlements de la République.
Le parti a dit haut et fort qu’il ne sera jamais une entrave au processus démocratique. Il n’a posé aucun acte contraire à la pratique démocratique. Mais chaque fois qu’il y a eu entorse à la pleine expression des libertés individuelles et collectives, il a pris position. Né dans l’opposition, il a adhéré au FSD en 1995 puis au COPPO en 1997, à Espoir 2002 en 2001 et au M5-RFP en 2020 Le MPR est né du refus de considérer la vengeance comme une politique ainsi que du refus d’user de la violence comme une arme politique. Fidèle à notre histoire qui nous enseigne que la diversité est une des plus grandes richesses de notre pays, le parti de Choguel se veut le parti de ceux qui croient qu’il est possible d’avoir une vision plurielle dans un État unique et uni conformément à la devise du Mali : Un Peuple Un But Une Foi qui se reflète dans la devise du parti : Unité et Défense de la Patrie Malienne.
Déjà en ouvrant les assises du Ive Congrès ordinaire, du MPR, le 11 octobre 2001, Choguel disait : « Je me dois de vous dire ici avec force et conviction que la quête de la réconciliation nationale qui constitue le socle sur lequel s’est structuré notre discours depuis la création de notre parti n’est pas pour le MPR la manifestation d’un complexe de culpabilité encore moins la recherche effrénée d’une quelconque absolution. Elle procède plutôt de notre conviction forte que les grands problèmes du pays ne seront durablement résolus que par un consensus national, inclusif auquel adhère l’essentiel des couches et forces politiques et sociales significatives de la société ». Choguel veut dire par là que les sujets au centre de nos préoccupations nécessitent un traitement
consensuel, en d’autres termes qu’ils gagneraient à être examinés par delà les présupposés idéologiques et les clivages partisans.
Après les procès iniques dits Crimes de sang en 1992-1993 et Crimes économiques en 1999 du Général Moussa Traoré, Choguel a proposé à la classe politique un nouveau Contrat politique. Il ne s’agissait pas pour lui de déchirer les pages de l’histoire, mais de les tourner après avoir vidé les contentieux.
Pour lui, chaque République a eu ses forces et ses faiblesses. Il s’agit donc de faire la part des choses, de prendre dans chacune ce qui est positif et d’abandonner tout ce qui a été une entrave au progrès de la société.
C’est cet homme que ses adversaires indécrottables traitent de clivant incapable de rassembler.
Tout ce sophisme vise un seul dessein : la fracture du landerneau politique. Au moment où le tandem Assimi-Choguel convie les Maliens à unir leurs forces et leurs intelligences pour construire le Mali Kura, Tiébilé et Compagnons persistent et signent : « il y a bel et bien deux camps dans ce pays : le camp du 19 novembre et de GMT, le camp de Modibo Keita et du 26 mars, de ses idéaux et de son bilan ».
S’agissant du bilan et des idéaux du Mouvement démocratique, ce n’est
pas Choguel qui a dit : j’assume le Mouvement démocratique seulement jusqu’au 8 juin 1992. Ce n’est pas Choguel qui a dit : «le Mouvement démocratique est mort de sa belle mort au pouvoir». Ce n’est pas Choguel qui a dit : « Tous les partis issus du Mouvement démocratique doivent être interdits au Mali,….Ils ont bu le sang de nos enfants».
Dans quel camp Tiébilé et compagnons placent-ils les auteurs de tels propos ?
Quant à la référence au Président Modibo Keïta, il n’est la propriété exclusive de personne en particulier. Le Père de l’indépendance du Mali est un patrimoine national qui appartient à tous les enfants du Mali, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain.
À ce sujet le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a fait un geste sublime en 2022 en se rendant dans la maison natale du Père de l’indépendance. Geste fort apprécié par la famille à qui il a proposé la restauration de la concession, d’en faire, tout en la laissant habitée, un lieu de mémoire que les enfants de passage à Bamako se feraient le plaisir et le devoir de visiter. Voilà à quoi «le revanchard» a songé.
Tiébilé et compagnons n’ont jamais pensé, même en rêve, à poser un tel acte.
Poursuivant leur entreprise de confrontation, Tiébilé et compagnons ont l’audace de proférer des menaces à l’endroit du Président de la Transition Assimi Goïta mettant davantage à nu leur aversion pour la Transition. Ils lancent une injonction en se demandant si le Premier ministre ne se sent pas investi «du soutien des colonels qui se sont emparés du pouvoir en août 2020» avant de battre le rappel et d’ouvrir les hostilités : si le Président ne se débarrasse pas de son Premier ministre alors ils en tireront «tous les enseignements et toutes les conséquences». Quel culot !
Qu’ils ne se méprennent pas et qu’ils se rendent à l’évidence, il n’y a pas deux camps, mais si par extraordinaire ils voulaient une classification, ce serait celle-ci : d’un côté les patriotes jaloux de la souveraineté et de l’indépendance de leur pays et de l’autre les françafricains au service de la France et de l’Occident en quête de légion d’honneur.
Bamako, le 04 août 2023
Ladji Issouf Sankaré
Président du Bureau Exécutif National du MPR.
Info Matin