Un récent rapport du centre de recherche Ebuteli s’inquiète d’un possible “glissement” des élections en raison notamment de l’insécurité dans l’est du pays.
Pour échanger sur le sujet des élections prévues en 2023, des membres de la société civile et de la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, ainsi que des chercheurs, se sont réunis à Kinshasa.
L’élection présidentielle aura-t-elle lieu dans un an comme l’a promis le président Félix Tshisekedi ?
La réponse est oui, selon les membres de la Commission électorale nationale indépendante, la Céni. Et même si rien que dans le territoire de Rutshuru, dans l’est de la RDC, les combats entre l’armée congolaise et le M23 ( mouvement du 23 mars) ont fait près de 200.000 déplacés d’après la coordination humanitaire des Nations Unies, Gérard Bisambu, membre de la plénière de la Céni, se veut rassurant.
“N’oubliez pas qu’il existe un plan de sécurisation des élections. Et donc, la Céni va travailler avec le ministère de l’Intérieur pour voir quels sont les mécanismes à mettre en œuvre pour sécuriser les coins où l’on devra assurer les opérations électorales de façon à ce que cela ne devienne pas un obstacle”, affirme-t-il.
Inquiétudes
Pour autant, la situation dans l’est continue d’inquiéter Cyrille Ebotoko, chargé de programme au sein de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Elle a pour mission d’observer le bon déroulement du processus électoral.
“Nous attendons toujours les plans de sécurisation actualisés du processus électoral. Nous avons été mis au courant qu’une commission travaille là-dessus. C’est à partir de cela que l’on saura comment prendre en charge les déplacés de guerre. Ce qui n’est pas nouveau pour nous, lors des précédentes élections, nous avions trouvé des moyens pour qu’ils votent”, explique Cyrille Ebotoko à la DW.
Un plan qui se fait pour autant attendre, tout comme la cartographie opérationnelle des élections d’ailleurs et quelques décaissements de la part du gouvernement pour l’avancée du programme.
Ce qui fait craindre à Trésor Kibangula, directeur du pilier politique d’Ebuteli, un “glissement” des élections dans le temps.
“Aujourd’hui, les membres de la Céni qui étaient présents ont reconnu qu’il y a des retards. Nous, on a parlé de décaissements irréguliers, quand bien même les décaissements se multiplient ces derniers temps. Et lorsque la Céni se retrouve dans la contrainte de dire qu’ils n’ont pas l’argent qu’il leur faut au moment où ils en ont besoin et qu’ils doivent prioriser certaines activités, cela confirme nos craintes par rapport à l’organisation des élections”, dit Trésor Kibangula.
Gérard Bisambu a néanmoins fait savoir que le calendrier électoral serait publié prochainement, au moins avant le début de l’année 2023.
Source : DW