Dans l’entretien qui suit, Mohamed Youssouf Barthily, dit Ras Bath, président du Mouvement « Alternance 2018 », une association à caractère politique, nous parle de son mouvement, ses ambitions et son projet. Sans ambages, Ras Bath qui se définit comme un citoyen idéaliste qui aspire à une justice sociale, un environnement solidaire, débarrassé de tout préjugé, de tout sentiment d’exclusion. Il pense que la société civile a intérêt à ce que les élections de 2018 soient transparentes. Pour lui, la transparence passe par des règles de jeux claires. Interview !
Les Echos : Quel est le Mouvement que vous venez de lancer et quels sont vos objectifs ?
Ras Bath : C’est une campagne portée par le Collectif pour la défense de la République (CDR). Elle porte sur deux phases. La première phase concerne la sensibilisation. Un million de Maliens de plus en 2018, selon le ministère de l’Intérieur, seront en âge de voter cette année. Il s’agit de leur faire comprendre que la période légale d’inscription va du 1er au 31 octobre et donc qu’il ne nous reste que quelques mois pour sensibiliser ces Maliens en âge de voter. Que s’ils voudraient prendre part aux choix des hommes et des politiques, c’est le moment. Parce que les élections ont lieu l’année prochaine, dont la présidentielle, les législatives, les régionales et une partie des municipales. On a longtemps évalué et jugé l’action des gouvernants à l’aune des marches, des rues… sans veritablement prendre part aux renouvèlements des mandats ou à la sanction des auteurs des bilans, toutes choses qui ont toujours manqué dans l’accomplissement complet et effectif de nous citoyens.
Le contrôle véritable s’exerce au moment des élections. Quand nous avons eu de ces chiffres, donc, nous nous sommes dit qu’il urge de sensibiliser afin que le citoyen puisse, pendant qu’il est temps, s’inscrire sous peine de ne pas prendre part aux élections. Ce qui risque d’affecter même la crédibilité du pouvoir qui en résultera. Penser qu’une élection a pu avoir lieu avec en moins un million de citoyens en âge de voter, ce ne serait pas bon pour la démocratie.
Deuxièmement, nous avons aussi déploré le fait que l’Etat à qui il revient d’informer le citoyen ne s’acquitte pas de ce devoir. Jusque-là, aucune campagne de sensibilisation sur les médias publics, en l’occurrence l’ORTM et l’Essor. Cela nous parait comme une sorte du non-respect du droit des citoyens. C’est comme si implicitement on est dans une démarche d’abuser de l’ignorance du peuple, de ne pas faire participer le million de jeunes à enrôler.
Donc, cette première phase que nous avons déjà lancée, qui va du 1er octobre au 31 décembre, s’appelle Alternance 2018 et porte sur la sensibilisation d’un million de Maliens à se faire enrôler. Après les enrôlements, il y a la phase de radiation de personnes décédées et des personnes qui font l’objet de condamnation.
Tout cela contribue à la transparence des élections sur la base de fichier électoral révisé et transparent. Cela relève de la mission de la Délégation générale aux élections (DGE) et du ministère de l’Administration territoriale qui sont les organes chargés de l’organisation technique et matérielle, sous la supervision de la Ceni.
Nous sommes surpris que jusqu’à la date d’aujourd’hui, d’après nos investigations et alertés par l’URD, la DGE n’a pas daigné inviter les partis à auditer avec elle le fichier afin qu’ensemble ils le purgent. En effet, c’est sur le mur de la page Facebook de Soumaila Cissé que nous avons appris la nouvelle. Mais, j’ai été déçu que les partis se limitent à dénoncer sans agir. Cela n’est pas responsable. Le tout n’est pas d’alerter verbalement. Je crois que d’autres moyens sont à la disposition des partis politiques pour exiger davantage afin que la DGE bouge.
La société civile que nous incarnons a intérêt à ce que les élections soient transparentes. Et la transparence passe par des règles de jeux claires. Les règles s’entendent par un fichier bien audité, révisé, actualisé. Voilà en gros cette première campagne que nous avons lancée. Elle va du 1er octobre au 31 décembre et porte sur la sensibilisation des citoyens en âge de voter, à s’inscrire.
De l’autre côté, demander aux partis politiques, à l’Administration territoriale, à la DGE, de s’impliquer pour actualiser, réviser le fichier électoral.
Après, nous veillerons à ce que le matériel électoral (bulletins, les urnes…) puissent être commandé, de telle sorte qu’il ne puisse pas avoir de contestations, pour que chacun sache à l’avance que les règles sont transparentes, que chacun ait sa chance, pour nous éviter des crises post-électorales avec tout ce qui peut en résulter comme conséquences dramatiques, comme on l’a vu en Côte-d’Ivoire ou au Kenya.
Nous sommes une société civile qui a pris conscience qu’il faut alerter, qu’il faut être en amont, qu’il faut veiller à ce que toutes les conditions soient réunies pour que les opérations se déroulent sereinement, de la manière la plus transparente. Il faut que la volonté librement exprimée à travers les urnes puisse être respectée et que le pouvoir qui en résultera puisse être légitime et représentatif du peuple. Nous sommes une société civile responsable qui s’implique en amont à tous égards dans la limite de ses prérogatives et suivant ses objectifs.
Les Echos : Que veut dire Alternance en 2018 ? Faut-il que ceux qui sont là maintenant s’en aillent ?
Ras Bath : Non ce n’est pas exactement cela. J’ai compris que beaucoup sont allés très vite dans la définition de l’Alternance 2018. L’alternance en français, c’est le changement. Ils ont confondu alternance et groupe de mot alternance politique, ce qui n’est pas la même chose dans le dictionnaire français.
Il y a alternance sociologique, alternance politique, alternance idéologique, alternance juridique et alternance toute cour. L’alternance ça veut dire changement.
Maintenant pour l’homme politique, il s’agit de changer les autorités actuelles par d’autres. La société civile, quand elle parle d’alternance, parle de changement de l’électeur et du candidat.
Pour le citoyen malien, l’élection a toujours consisté en une opportunité, en un moment, de se faire des relations, de rencontrer des grands hommes et ensuite exploiter ces relations plus tard. L’élection consiste pour ce jeune connu et respecté dans le quartier, une opportunité de monnayer sa légitimité, sa popularité contre des promesses d’emploi, contre de l’argent…
L’élection a consisté pour cette dame au marché, qui a la confiance des autres, de monnayer cela contre de l’argent, des pagnes, pour augmenter son capital.
L’élection a consisté pour l’imam du quartier, le moment de parachever la construction de sa mosquée ou de faire embaucher son enfant chômeur, ou si ça coïncide avec le pèlerinage, avoir un billet d’avion pour aller à la Mecque.
L’élection a consisté pour ce chef de village ou de famille, d’avoir des engrais pour agrémenter la production de son champ. Bref, l’élection a consisté en une opportunité pour réaliser des rêves personnels, satisfaire des intérêts personnels et non un moment de décider de son avenir. Donc il faut que nous changions la mentalité de l’électeur par rapport à l’élection au moment de l’élection.
Que l’élection cesse de passer dans l’opinion du citoyen comme un moment de soutirer, des faveurs personnels, mais plutôt comme un moment d’évaluer le mandat ou le parcourt effectué par l’élu dans la Commune, dans le cercle, au niveau national. Donc, l’élection doit passer comme le véritable moment de l’exercice de la souveraineté du peuple par l’évaluation et par la sanction. C’est cela la véritable alternance : travailler sur la mentalité. Cela nous conduit à la deuxième phase de la campagne qui va commencer vers février mars.
Cette fois-ci, on travaillera à renforcer les capacités du citoyen à détecter le bon programme et les critères identifiants le bon candidat capable de gouverner. Pour inciter le peuple à aller voter, il faut s’assurer qu’il votera utile, c’est-à-dire suivant les intérêts à long terme de sa vie et de celle de sa communauté. Pour nous, c’est ça l’alternance.
L’alternance doit aboutir à un nouveau type de Malien, qui, au lieu de venir demander du thé pour voter, demandera les projets. Qui, au lieu de demander des pagnes pour voter, demandera des solutions aux problèmes de l’insalubrité, de l’insécurité, de l’école, de l’emploi, de respect des droits des libertés… au maire, au député : Qu’avez-vous fait pendant votre mandat ?
Il faut que le peuple atteigne cet esprit critique d’évaluation et qu’il fonde son jugement sur son propre épanouissement et non plus sur une opportunité.
La deuxième alternance, c’est par rapport aux candidats, aux dirigeants. Que le dirigeant se dise que le Mamadou d’hier n’est pas le Mamadou d’aujourd’hui. Si avec le Mamadou d’hier il suffisait de se présenter avec du thé et avec du sucre en boubou et en 4 x 4, avec de quoi offrir à l’imam, au chef de quartier, au chef de famille etc., aujourd’hui cette vieille dame, cet imam, ce jeune, cette fille ne demandent plus du bien, mais des idées. Ils demandent des idées par rapport aux problèmes qui sont les leurs; dans leur environnement. Ils veulent évaluer le degré de connaissance du problème des citoyens par les candidats car, pour apporter une solution, il faut véritablement connaître les problèmes.
La capacité d’un dirigeant s’entend par sa maîtrise, sa bonne lecture de l’Etat, des faits, des situations. C’est ce qui lui permettra d’avoir les remèdes qu’il faut. Mais, celui qui ne sait pas le nombre de la population ne saura pas la quantité de nourriture à apporter. Celui qui ne sait pas à quel type de maladie ses concitoyens sont confrontés ne saura pas quel type de politique de santé il faut mener. Celui qui ne sait pas les forces et les atouts de sa population active ne saura pas la politique d’emploi à mettre en œuvre.
Donc, il faut évaluer la capacité de connaissance des problèmes du pays par l’élu pour au moins savoir qu’il peut être en mesure d’apporter une solution pour la République.
Donc l’alternance ce n’est pas une question de X ou Y, d’âge… contrairement à ce que beaucoup pensent. Par ce que le pire des hommes aujourd’hui peut être le meilleur des hommes demain, et le meilleur des hommes d’aujourd’hui peut être le pire demain.
Si le peuple est déterminé, le pire des dirigeants d’aujourd’hui peut se transformer en meilleur. Tout dépend de la capacité du peuple à le tenir à l’œil, à l’obliger à agir conformément à son intérêt. Quand le peuple se laisse faire, le meilleur des hommes qu’on a élu pourrait faire souffrir les gens. Nul ne saurait peut-être prédire ou bien juger la bonne foi d’ATT ou d’IBK ou de Moussa Traoré à leur prise de pouvoir. Mais au cours de leur exercice, le peuple a commencé à voir que ces gens en qui il avait fait confiance se transforment en dictateur, en homme corruptible, en homme fermé et insensible. Quelque part, on ne les a pas surveillés.
Donc, c’est là que le peuple doit se remettre en cause pour se dire que le véritable homme est celui que le peuple aura créé. Il n’y a pas d’homme providentiel ni de candidat providentiel. Dire que c’est ce groupe qui a échoué parce qu’ils ont tel âge, ce n’est pas vrai. Hitler est arrivé par la voie démocratique au pouvoir. Il a fini par être le pire dictateur. Sankara est arrivé par un coup d’Etat, mais il a laissé une bonne image parce qu’il avait de bonnes idées. Che Guevara, les Castro sont arrivés par coup d’Etat, ils ont fini par incarner l’espoir et conduire leur nation.
Donc, ce n’est pas l’âge qui compte, c’est plutôt la mentalité, la moralité, le sens élevé de responsabilité. C’est une faculté qui se cultive. Il n’y a pas d’usine qui fabrique le patriotisme, mais c’est une culture qui s’acquiert tous les jours par le contrôle, la sanction et l’encouragement. C’est ça la raison d’être du peuple en démocratie. Le contrôle citoyen est permanent, il est constant et doit être juste. C’est pourquoi nous, nous ne nous focalisons pas seulement sur la jeunesse. Pour nous, le sort du Mali ne dépend pas de la jeunesse pas plus que le malheur du Mali n’est dû à la vieillesse.
Pour nous, peu importe ce que Soumaïla a dit hier, peu importe ce que IBK a dit hier, peu importe ce que Modibo Sidibé a dit hier. C’est au peuple qu’il revient ; de travailler à se dire qu’il est capable de produire et transformer son dirigeant en ce qu’il veut, et non d’attendre de Dieu qu’un dirigeant lui tombe du ciel.
Les Echos : Qui est Ras Bath et qu’est ce qui le fait courir ?
Ras Bath : C’est un citoyen idéaliste qui aspire à une justice sociale, un environnement solidaire, fraternel, plein de joie, débarrassé de tout préjugé de tout sentiment d’exclusion. Je tiens ce sentiment d’un environnement qui m’a façonné, surtout le village.
J’étais très proche de mes grands-parents. Je me plaisais là-bas pendant qu’on me proposait de vivre à l’étranger.
J’ai eu la chance de grandir dans un village où il y avait l’esprit du partage. Tout le monde était uni, on se sentait dans une grande famille là-bas. Il n’y avait pas de discrimination; les hommes les plus respectés du village sont souvent en haillons. Il n’y a pas de valeur matérielle là-bas, mais plutôt morale. Pour eux, la valeur d’un homme ce n’est pas la tenue qu’il porte, mais plutôt la valeur des paroles qu’il tient dans la société.
Donc quand tu développes ce genre de critères, tu deviens moins matérialiste et moins regardant par rapport à l’apparence. Ce n’est pas la tenue qui est importante, mais plutôt ton esprit, ta capacité à être toujours à l’écoute de ton prochain. Ce sentiment a été renforcé par mes lectures. Les livres que mon père m’apportait. J’ai dévoré des auteurs comme Malcom X, Martin Lutter King surtout Steve Biko. Ce sont des livres qui m’ont beaucoup marqués dans ma jeunesse. Mon père apportait beaucoup de livres.
En découvrant ces auteurs, j’ai vu qu’ailleurs, il y a des peuples qui sont passés par des chemins, ont subi des systèmes qui les ont forgés à fédérer les énergies pour se libérer du système et cultiver une sorte de fraternité. Dans ce combat, je me retrouvais comme au village; quand un enfant est victime, tout le village sortait, et quand un Noir était victime aux Etats-Unis, c’était tous les Noirs qui se sentaient victimes et se retrouvaient au secours de ce dernier.
J’ai trouvé des exemples ailleurs pour forger mon idéologie, jusqu’au contact ici avec le Reggae. J’ai trouvé aussi que la musique Reggae a servi ailleurs comme moyen à d’autres peuples de pouvoir se faire entendre d’une autre manière etc. Je me suis dit qu’il est important que chez nous aussi la musique serve à cela. C’est ainsi qu’avec le Mouvement Rasta j’ai trouvé le même combat; jusqu’à venir à la radio.
Les Echos : Quand vous reveniez de votre tournée en Europe, vous avez vu cette marée humaine vous accueillir, quel était votre sentiment en ce moment-là ?
Ras Bath : C’était un sentiment d’espoir, le même sentiment qui m’a traversé au tribunal. C’est que, une génération, un peuple aspire à une société fondée sur des valeurs. Voir un peuple sortir pour symboliser cela dans son mouvement et son regard, c’est réconfortant.
Je ne voyais pas la personne de Ras Bath ni au tribunal ni à l’aéroport. Je voyais plutôt, deux raisons à ce mouvement dont la première consiste à rejeter un mode de gouvernance qui fait des exclus. Comme les gens venaient d’avoir un moyen d’expression d’un ras-le-bol d’un système qui peine à leur donner de l’eau, à les soigner. Un système qui appauvrit les pauvres et enrichit les riches tous les jours. Un système qui est tout, de la démocratie confisquée par une portion. C’est comme si les gens avaient le sentiment qu’ils sont Maliens dans l’effort, mais pas Maliens dans la répartition des bénéfices.
A travers le soutien apporté à Ras Bath, en qui ils voyaient une personne qui met sur la place publique leurs aspirations . N’importe quii qui tiendrait ce discours ce jour-là aurait bénéficié de ce soutien, comme nous l’avions apporté à l’AEEM, à l’UNTM, etc.
Par ce que les discours tenus à l’époque étaient majoritairement partagés par tous, où les vœux formulés étaient l’aspiration de la majorité des Maliens. J’ai vu que le peuple est sorti pour dire non à l’injustice, à l’instrumentalisation de l’administration, non à cette politique d’exclusion sociale, à l’amplification de la misère, du chômage et la galère.
Et en deuxième lieu, le peuple est sorti pour dénoncer un système qui veut empêcher toute émancipation, toute idée, tout progrès vers le développement. Les gens sont sortis pour dire stop à la machine qui constitue un obstacle pour libérer le chemin vers le bonheur, libérer une administration prise en otage et libérer des hommes pris en otage.
C’était à la fois le rejet de l’oppresseur et la revendication d’un système dans lequel un homme vertueux viendrait pour sauver la République et garantir à tous le bonheur.
Le sentiment que j’ai eu est un sentiment d’un peuple déterminé à ne plus souffrir, subir, à ne plus assister passivement, mais plutôt comme le disait l’article 45 de la Charte de Kouroukan Fouga, un peuple qui n’assiste plus passivement, mais qui passe à l’action pour prendre son destin en main ; à travers un comportement, une revendication, un courage qui en dit long sur la volonté du peuple à se faire respecter à n’importe quel prix.
Les Echos : Est-ce qu’on vous verra candidat, ou soutenir un candidat ?
Ras Bath : Non. Je ne suis pas candidat et j’aime trop ma liberté pour être candidat. Le véritable pouvoir, c’est avec le peuple et tout le monde n’est pas fait pour être président. La présidence requiert des qualités, elle a besoin d’être surveillée et d’avoir un contre-pouvoir par une société civile forte. Nous avons choisi d’être une société civile, parce que nous estimons que c’est en cela que nous apporterons le mieux à la nation. Nous n’aspirons pas conquérir ni exercer le pouvoir.
Soutenir un candidat, pas forcément, mais nous ferons une offre politique. Elle va être une innovation dans la politique malienne. Cette offre va consister à faire un manifeste dans lequel, nous allons exprimer notre constat dans tous les domaines, ce que nous attendons de tous les candidats, secteur par secteur.
Partout dans le monde, les responsables civils sérieux évaluent, font l’état des lieux, font des propositions qu’ils offrent à la place publique et attendent des hommes qui souhaitent obtenir leurs soutiens, des garantis d’exécution.
Nous avons tiré les leçons de la grève des médecins qui a duré 38 jours. Elle a couté en moyenne 1000 morts dont 400 enfants. Il nous revient de tirer comme leçon de cette grève, tout un enseignement de notre système de santé et de l’esprit de nos gouvernants par rapport à la politique de santé. Nous allons désormais voter pour un président qui s’engagera, lui et ses ministres, à se soigner au Mali. Cela aura comme avantage la crédibilité de nos structures sanitaires.
Cela pourra avoir un effet pour inciter d’autres citoyens et d’autres pays à venir se faire soigner au Mali. Et chaque citoyen étranger qui viendra se soigner au Mali, fera tourner notre économie.
Deuxième revendication qu’on pourrait faire, tirée de la crise de 2012 au niveau du Centre du Mali notamment à Bandiagara, Mopti Djenné, Tombouctou que l’une des causes du chômage massif dans ces zones est due à la chute du tourisme. Comment relancer le tourisme au niveau local ? Notre alternative se situe à ce niveau. Le candidat capable de souscrire à nos engagements sera connu.
Bref, autant de points qu’on compte proposer. Il ne s’agit pas de dire oui on peut, on peut. Nous sommes entrain de nous attacher des services des spécialistes dans tous les domaines. On a des avocats qui sont entrain de travailler sur ce qui ne va pas dans les différents domaines, des membres de CDR et spécialistes maliens qui sont dans les hôpitaux sont en train de travailler sur ce qui ne va pas dans les hôpitaux maliens. Dans le secteur de l’éducation, la sécurité, c’est pareil. Nous allons faire notre état des lieux, exprimer notre souhait par rapport à la qualité des services qu’on veut dans tel ou tel domaine et attendre les propositions, des solutions du candidat. Et les solutions seront examinées par les spécialistes pour qu’on ne se laisse pas duper par la suite.
En gros, on n’est pas candidat et nous n’avons pas de candidat qu’on va soutenir. Non.
Peu importe la personne qui sera élue. Ce qui importe, c’est la capacité du peuple à ne plus se laisser embarquer. Pour nous, si on doit avoir un profil de candidat, c’est celui qui connaît les aspirations du peuple malien, qui s’aura répondre aux questionnements des Maliens et qui incarnera la probité, les critères moraux du pouvoir. C’est lui notre candidat.
Que les gens se détrompent, ce n’est pas X ou Y. Que ça soit des nouveaux, des jeunes, des vieux, peu importe. Celui qui sera là, appliquera notre programme, sinon le peuple sera là désormais pour veiller constamment.
Nous sommes comme le « Balai citoyen » au Burkina, « Y’en a marre » au Sénégal qui à un moment donné, ont pris part à la tenue d’une bonne élection en demandant aux jeunes de s’inscrire sur les listes électorales. Nous ne sommes pas candidat et nous pensons que les conditions ne sont pas réunies pour le moment. Toutefois, nous serons très vigilants par rapport à notre manifeste.
Propos recueillis par
Alexis Kalambry
Source: lesechos