Dans notre parution N° 10 05 du lundi 17 août 2020, nous titrions à la Une : « Document des experts de l’ONU, un rapport biaisé et truffé de contrevérités ». Nous dénoncions dans cet article le parti pris des experts de lONU et les nombreuses dissimulations contenues dans le rapport, fuité dans le but de déstabiliser le Mali. Il ne fait aucun doute que ce rapport tronqué a contribué à la déstabilisation du pays, sanctionnée par le putsch du 18 août.
En effet, le 31 août 2020, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2541 relative au Mali, en prenant acte du rapport final du groupe dexperts. Aussi, a-t-elle recommandé de poursuivre la coopération et léchange dinformations entre le groupe dexperts et toutes les autres entités des Nations Unies opérant au Mali, dans les limites de leur mandat et leurs capacités.
L’ONU a demandé au groupe d’experts de lui présenter, après concertations avec le Comité, un rapport à mi-parcours, le 28 février 2021 au plus tard, un rapport final le 15 août 2021 au plus tard, et de lui adresser au besoin dautres rapports périodiques dans lintervalle.
Enfin, l’ONU décide de reconduire jusqu’au 31 août 2021 son mandat au Mali.
Voilà les grandes lignes de la résolution 2541 de lONU sur le Mali.
Ceux qui sattendaient à des sanctions contre les deux généraux maliens (Moussa Diawara et Keba Sangaré), sur la base du rapport biaisé des experts de cette organisation, sont déçus. Ce sont des manœuvres hautement politiciennes qui ont influé sur la rédaction de ce rapport. Celui-ci devrait, selon les termes de référence, enquêter sur ceux qui entravent le processus de paix (Mouvements armés ou personnes physiques). Cest ainsi que lannée dernière, 8 personnes dont l’honorable Ould Matali ont été sanctionnées. La gamme de sanctions prévues pour le Mali porte sur l’interdiction de voyager et le gel des avoirs. Des sanctions injustifiées aux yeux des intéressés. C’est ainsi que Ould Matali a fait un mémoire en défense pour demander la levée desdites sanctions. Son mémorandum, nous a-t-on dit, est en étude.
Les experts désignés par l’ONU, au lieu de se limiter à leurs termes de référence, ont eu le culot de simmiscer dans le fonctionnement de l’armée en accusant l’ancien chef d’Etat-major de l’armée de terre, le général Keba Sangaré, en le mettant en cause dans le massacre d’Ogossagou. Quelle absurdité ?
De la même façon, le rapport a grossièrement accusé lancien directeur de la sécurité d’Etat, Moussa Diawara, d’avoir fait libérer des narcotrafiquants à partir du Niger. Quel mensonge ? Même au Mali, Diawara ne peut pas libérer des prisonniers à fortiori au Niger.
Le rapport truffé de contrevérité est allé jusquà établir une fantomatique relation entre des narcotrafiquants et Moussa Diawara, toujours dans lobjectif de déstabiliser le Mali, en salissant le chef des services des renseignements du Mali.
La mission est bien accomplie avec la chute du régime. Le complot à linterne comme à lexterne a bien marché.
L’essentiel est que le Mali demeure, les mensonges colportés sont sus de plus en plus. Ni Diawara, ni Kéba ne sont cités, encore moins sanctionnés par les Nations Unies.
Les experts ont intérêt à revoir leur copie d’ici août 2021, en écoutant la version des personnes accusées, comme ils l’ont fait à l’endroit des Mouvements armées de Kidal.
A suivre
Wa Salam
El Hadj Chahana Takiou